Toujours pas de nouveau règlement sur les chiens et chats à Gaspé

Ce chien revient d'une visite à la clinique vétérinaire à Gaspé.
Photo : Radio-Canada / Vincent Lafond
La Ville de Gaspé compte mettre en vigueur son nouveau règlement sur les animaux domestiques au cours de la prochaine année, soit plus d'un an après avoir consulté la population sur la question par l'entremise d'un sondage. Pendant ce temps, des propriétaires de chiens s'impatientent.
Le défi de la Municipalité sera toutefois d'appliquer ce nouveau règlement, dans un contexte où les ressources et les moyens financiers sont limités.
Georgette Ratté et sa chienne Tosca aiment bien se promener à la plage de Haldimand, même si les chiens y sont officiellement interdits.
La Ville les tolère, dans un contexte où elle n’a pas les ressources pour assurer la surveillance.
En fait, la majorité des endroits publics de Gaspé interdisent les chiens, même en laisse, que ce soit sur la promenade, la piste cyclable ou à la plage municipale.
Madame Ratté ne comprend pas cette interdiction, alors que dans d'autres municipalités comme Rimouski, c'est tout le contraire.
C'est déplorable. Je crois que ça ferait plaisir aux personnes qui ont des chiens et je pense que ça ferait plaisir aussi à ceux qui n’en ont pas, parce que si on a un territoire pour chien, on va vouloir le garder propre.
La Ville de Gaspé promet que son nouveau règlement sera plus souple dans les lieux publics, à condition que les chiens soient en laisse.
Mais elle pourrait frapper un écueil.
Les résultats du sondage mené auprès d’un peu plus de 900 personnes en novembre 2018 révélaient que la population souhaitait que le nouveau règlement soit géré par un organisme pour économiser l'argent des contribuables.
Toutefois, la Ville n’a pas réussi à convaincre des citoyens de créer un organisme à but non lucratif pour l'aider à appliquer les nouvelles règles.
Je ne veux pas essuyer de critiques qu'on a un beau règlement et qu'on n'est pas capable de le mettre en œuvre, explique le maire de Gaspé, Daniel Côté. Ça prend une façon de le mettre en œuvre, la population avait souhaité un organisme. L'organisme est difficile à mettre en place. On doit trouver une solution, et c'est [ce qu'on fait] présentement.
La Municipalité veut aussi s'attaquer au problème d'abandon de chiens et de chats. Elle n’a toutefois pas l’intention de financer à grands frais un refuge pour chien.
On est loin de vouloir aller vers un refuge et on ne veut pas investir des millions non plus. Oui, c’est l’une des priorités, mais sur l’échelle des priorités de la Ville, ce n’est pas [la première].
Le gouvernement caquiste demande aussi aux municipalités, depuis mai dernier, d’appliquer le nouveau règlement provincial sur l'encadrement des chiens.
Ainsi, les villes devront ordonner l'euthanasie des bêtes qui ont causé des blessures graves et les propriétaires de chiens devront enregistrer leur animal auprès de leur municipalité qui leur fournira une médaille.
Les médecins et vétérinaires devront aussi signaler aux villes les cas de morsures ayant causé des blessures.
Le vétérinaire André Banville croit que cette mesure est louable, mais pourra difficilement être applicable dans les petites villes comme Gaspé qui manquent de ressources.
Il n'y a pas de moyens financiers, ce sont des idées qui sont lancées, des règlements, mais dans l'application, ça prend de l'argent, ça prend des inspecteurs. À Montréal, il y a des vétérinaires qui ont été formés pour évaluer la dangerosité des animaux, mais ce n'est pas le cas ici.
La Ville de Gaspé a bon espoir d'adopter son nouveau règlement d'ici janvier prochain avec l’objectif qu’il soit en vigueur pour 2020.
S’il est impossible de créer un organisme, il y aura des coûts supplémentaires pour engager des inspecteurs municipaux.