Arsenic : le premier ministre croit que les « risques pour la santé sont minimes »

Le premier ministre François Legault a répondu aux questions des députées de Québec solidaire concernant le dossier de l'arsenic à Rouyn-Noranda.
Photo : Assemblée nationale
Le premier ministre du Québec, François Legault, a réagi mercredi au dossier de l’arsenic à Rouyn-Noranda lors de la période de questions à l’Assemblée nationale. Il prétend que les « risques sont minimes ».
Une déclaration qui survient près de deux semaines après la publication du rapport final de la Direction de la santé publique de l’Abitibi-Témiscamingue, qui exige pourtant des « actions immédiates » pour réduire les émissions d’arsenic, puisqu’il y a des risques pour la santé de la population.
On me dit que pour l’instant, les risques pour la santé sont minimes. Si jamais la situation change puis qu’il y a des risques importants pour les enfants, on va s’assurer de poser des gestes
, a répondu François Legault, en réponse à une question posée par Manon Massé, de Québec solidaire. Il n’a toutefois pas précisé d’où venait cette information.
La santé publique constate pourtant que les enfants sont en moyenne près de quatre fois plus exposés que la normale à l’arsenic, une substance cancérigène. Outre les effets cancérigènes, une exposition à l’arsenic peut entraîner d’autres effets néfastes sur la santé qui incluent le diabète, des maladies de la peau, des toux chroniques, des effets toxiques sur le foie, les reins, ainsi que sur les systèmes cardiovasculaire, nerveux, périphérique et central
, notait la santé publique dans son rapport.
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L’auteur du rapport, Frédéric Bilodeau, l'avait dit clairement le 17 septembre dernier : Je ne veux pas me faire rassurant, elle n'est pas rassurante la situation. Il faut qu'il y ait une réduction, les concentrations d'arsenic sont trop élevées dans le quartier Notre-Dame, que ce soit dans l'air ou dans les sols. Il faut une réduction, immédiate même
.
Préserver la santé et l’entreprise
La députée de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, Émilise Lessard-Therrien, a exprimé son désarroi face à la gestion du dossier par le gouvernement. Il [le ministre de l’Environnement] nous a dit qu’il attend la publication du rapport et il a été publié, il recommande des actions immédiates. Depuis, silence radio du ministre
, s’est-elle exclamée à l’Assemblée nationale.
« Avant le rapport, il ne se passait rien, après le rapport, il ne se passe toujours rien. »
Il faut répondre de façon concertée, non improvisée, c’est ce qu’on s’engage à faire dans les prochains jours
, a rétorqué le ministre de l’Environnement, Benoit Charette.
Rappelons que les principaux constats de l’étude de biosurveillance, dont l’urgence d’agir, sont connus en grande partie depuis mai dernier, alors que la santé publique a dévoilé les résultats de l’étude sans publier son rapport final d’une centaine de pages.
Le ministre de l’Environnement s’est toutefois engagé à agir pour la première fois depuis la publication du rapport final de l’étude. Il ne s’est cependant pas avancé sur une cible de réduction ou un échéancier.
« Il y a des actions qui seront posées au cours des prochains jours auprès de l’entreprise et auprès des intervenants. Voir comment améliorer la situation. »
M. Charette a aussi souligné qu’il faudrait trouver des solutions qui ne compromettent pas les activités de la Fonderie Horne de Glencore, responsable des émissions d’arsenic. À partir du moment où on ne souhaite pas sa fermeture, il faut travailler tous ensemble à trouver des solutions qui soient acceptables au niveau de la santé également et également qui soient réalisables [par l’entreprise]
, a-t-il souligné.