Délicats travaux d'excavation sur le site de l’ancien cimetière de Causapscal
L'archéologue Yves Chrétien surveille étroitement les travaux d'excavation pour éviter que des cercueils soient dérangés.
Photo : Radio-Canada
À Causapscal, l’archéologue Yves Chrétien supervisait, mardi, les délicats travaux d’excavation rendus nécessaires dans le cadre du projet de rénovation de la place de l'église. Des ossements et des cercueils y ont été retrouvés.
Tout a commencé quand des ossements humains ont été trouvés dans le sol, le 17 septembre dernier.
Le maire de Causapscal, André Fournier, rappelle que, lors de cette découverte, il a d’abord fallu appeler la Sûreté du Québec.
Il y a eu une enquête policière
, explique-t-il. Par la suite, le ministère de la Culture nous a interpellés parce que c’est un site patrimonial.
De son côté, la Sûreté du Québec a fermé son enquête sur ces ossements, après que la Ville de Causapscal a fourni des plans de l'ancien cimetière, qui a été déménagé en 1955.
L'archéologue était sur place à la demande du ministère de la Culture puisque tout ancien cimetière est considéré comme un site archéologique.
Les corps dans les cercueils n'ont pas été déplacés. On a deux cavités à creuser pour installer des lampadaires, donc on doit s’assurer qu’il n’y a pas de sépulture là où on doit creuser
, mentionne le maire de Causapscal.
Des ossements d'enfants et un crâne ont été dégagés. Ils seront analysés en laboratoire par une bio-archéologue puis inhumés de nouveau dans une fosse commune du cimetière actuel, explique Yves Chrétien, docteur en archéologie embauché comme consultant par la Ville de Causapscal.
L'archéologue a souvent supervisé des travaux dans d'anciens cimetières du Québec. Selon lui, à Causapscal, la majorité des corps n'ont pas été déménagés dans le nouveau cimetière en 1955.
Quand on déménage un cimetière, on ne déménage que quelques corps
, ajoute l’archéologue, en surveillant le moindre mouvement de l’opérateur de l’excavatrice qui doit travailler comme s’il manipulait de la dentelle. Ceux qui se souviennent d’un parent décédé plus récemment vont s’occuper de déménager leur sépulture, mais les autres restent sur place.
« On fait tout pour que les corps restent là. La Loi sur le patrimoine culturel nous oblige à considérer l’ancien cimetière comme un site archéologique. »
M. Chrétien admet que de telles fouilles ont un certain impact psychologique.
« On essaie de se détacher de ce qu’on voit, mais on est confrontés à notre propre mortalité, donc ça nous joue dans le cerveau un peu. »
Le maire ajoute qu’il s’agit d’un projet commun de la commission scolaire, de la Ville et de la Fabrique.
Les travaux consistent à aménager une place publique en plein cœur de la municipalité. Puisque l’école se trouve à proximité, un débarcadère y sera notamment aménagé pour que les enfants puissent prendre l’autobus de façon plus sécuritaire.
Avec les informations de Michel-Félix Tremblay