Transferts dans les hôpitaux d'Ottawa : une crise qui pourrait devenir mortelle selon la Ville

Les longs délais lors des transferts de patients aux hôpitaux d'Ottawa ont laissé la ville sans personnel paramédical disponible pour répondre aux appels urgents à 329 reprises entre janvier et août 2019.
Photo : Radio-Canada / Ashley Burke
Selon un nouveau rapport publié par la Ville d'Ottawa, aucune ambulance n'était disponible pour répondre aux urgences médicales pendant plus de cinq jours au cours des huit premiers mois de cette année.
C'est ce qu'on appelle le « niveau zéro », lorsque toutes les ambulances sont bloquées sur d'autres appels ou sont en attente de faire débarquer les patients à l'hôpital, ne laissant aucun ambulancier disponible pour répondre aux nouveaux patients qui nécessitent une aide.
« Cessez de garder notre personnel en otage »
Il y a eu 329 événements de niveau zéro entre janvier et août 2019, totalisant 138,4 heures, selon la Ville. La plus longue période sans ambulance a duré sept heures et quarante minutes.
C'est un problème auquel le service paramédical de la ville d'Ottawa est confronté depuis des années, mais il s'aggrave
, selon Anthony Di Monte, directeur général des services d'urgence et de protection à la Ville d'Ottawa.
M. Di Monte a expliqué que la source du problème réside dans le manque de personnel dans les salles d'urgence de la Ville, et que les résultats peuvent être mortels.
La mortalité et la morbidité augmentent en raison des retards de transfert des patients
, a déclaré M. Di Monte.
Les transferts à l'hôpital prennent plus de temps
Lorsqu'une équipe paramédicale dépose un patient à l'hôpital, elle vise à transférer les soins au personnel hospitalier dans les 30 minutes. Mais à Ottawa, cela prend près d'une heure et 20 minutes.
À l'Hôpital d'Ottawa, qui comprend les campus Civic et Général, cela prend encore plus de temps, plus de 90 minutes, soit trois fois que le temps visé.
De plus, les délais de transfert augmentent. Au cours des sept premiers mois de 2019, les hôpitaux d'Ottawa ont connu une augmentation de 12,5 % du temps que les ambulances passent à attendre aux urgences par rapport à l'an dernier.
Cela signifie qu'il y a moins d'ambulances disponibles pour répondre lorsque quelqu'un appelle le 911, et M. Di Monte a insisté sur le fait que la Ville et son service paramédical ne peuvent pas tout faire.
C'est très frustrant parce que nous n'avons pas les leviers de contrôle
, a-t-il ajouté.
Les délais s'allongent malgré le financement spécial du ministère de la Santé et des Soins de longue durée afin que les infirmières se consacrent à recevoir les patients plus rapidement. Selon le rapport de la Ville, ces infirmières ne peuvent traiter que certains types de patients.
Le maire Jim Watson a rencontré la ministre de la Santé, Christine Elliott, pour la convaincre de recruter plus d'infirmières afin de pourvoir des postes vacants dans les hôpitaux locaux.
En septembre, le gouvernement a annoncé l'octroi d'une somme additionnelle de 424 000 $ pour le recrutement d'infirmières supplémentaires afin d'aider à prendre en charge les patients.
Nouveau plan en cours d'élaboration
Selon M. Di Monte, la solution à court terme est claire, mais c'est aux hôpitaux de la mettre en œuvre.
Cessez de garder notre personnel en otage
, a-t-il dit. Vous pouvez le faire demain matin en engageant qui vous devez engager, que ce soit une infirmière ou un autre membre du personnel, pour que les patients soient transférés de notre civière quand nous arriverons.
Les représentants de la Ville négocient actuellement avec l'Hôpital d'Ottawa afin d'essayer de nouvelles idées pour ramener les ambulances dans la rue afin qu'elles puissent répondre aux appels.
L'une des idées consiste à envoyer un ambulancier paramédical à la salle d'urgence de l'hôpital où il peut soigner jusqu'à cinq patients à la fois avant qu'ils ne soient admis. L'hôpital est à la recherche de fonds pour faire cet essai.
Avec les informations de Laura Osma