Transport du pétrole : des propos de Richard Martel font bondir les bloquistes

Le candidat conservateur Richard Martel
Photo : Radio-Canada
Des propos de Richard Martel sur le transport du pétrole bitumineux de l'Alberta ont fait sursauter les candidats régionaux du Bloc québécois (BQ).
Lors d'une entrevue accordée au Journal de Québec cette semaine, le candidat conservateur dans Chicoutimi-Le Fjord s'est montré ouvert à la possibilité que le tracé de GNL Québec puisse constituer un bout du « corridor énergétique » proposé par Andrew Scheer.
Ce projet de « corridor énergétique », qui permettrait de transporter les produits pétroliers et gaziers de l'ouest et d'envoyer l'hydroélectricité québécoise dans l'autre direction, est cher aux conservateurs.
Or, les porte-étendards du Bloc québécois au Saguenay-Lac-Saint-Jean ont rappelé que le transport de pétrole par pipeline sur le territoire québécois est rejeté par la population et par le gouvernement du Québec.
Mario Simard (Jonquière), Valérie Tremblay (Chicoutimi-Le Fjord) et Alexis Brunelle-Duceppe (Lac-Saint-Jean) jugent donc les propos du candidat conservateur inacceptables.
« Les gens ne veulent pas voir passer à travers leurs cours d'eau et à travers leur territoire un pipeline de sables bitumineux auquel on doit ajouter un agent toxique pour le faire circuler et qui est destiné uniquement à l'exportation. »
Mario Simard croit pour sa part qu’un pipeline de pétrole n'engendrerait aucune retombée économique, en plus de receler des risques.
Lorsque questionné au sujet de sa déclaration, Richard Martel a convenu qu’une partie du tracé du gazoduc pourrait éventuellement servir à un pipeline.
Oui, c'est des choses qu'on pourrait faire puisqu'il va déjà y avoir un tracé. Alors on aurait probablement à améliorer le tracé, mais bien sûr, on peut partir de là
, a déclaré le candidat conservateur. Reprenant l’idée du « corridor énergétique », il s’est interrogé quant à savoir pourquoi il n'y aurait aucun avantage quand on achète notre pétrole des États-Unis et qu'on peut s'autosuffire
.
De son côté, le candidat conservateur dans Jonquière, Philippe Gagnon, a ajouté : On martèle sans cesse le pétrole, mais ce qui est important, c’est qu’on exporte d’est en ouest notre hydroélectricité. C’est une notion qu’on oublie toujours
.
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L'entreprise Gazoduq, qui veut aménager une conduite de gaz naturel pour alimenter l'usine de GNL Québec, se dissocie de tout projet de pipeline.
« Dans aucun cas notre projet pourrait devenir autre chose ou servir à autre chose que transporter du gaz naturel. Autant d'un point de vue technique ou réglementaire, l'emprise ne peut servir qu'à un seul projet, soit notre conduite souterraine de transport de gaz naturel. »
Mise au point : cet article a été mis à jour. À la suite de la publication d’une première version, Richard Martel a précisé qu’il ne propose pas que le tracé de gazoduc projeté par GNL Québec puisse servir de corridor énergétique pour transporter du pétrole bitumineux de l’Alberta jusqu’au Saguenay. Il se dit simplement ouvert à l’idée que le tracé de GNL Québec puisse servir de base au projet de corridor énergétique.
Priorités des conservateurs
Par ailleurs, les candidats conservateurs ont fait part des dossiers qu'ils entendent défendre en priorité à Ottawa s'ils sont élus le 21 octobre.
Lors d’une rencontre avec les membres de la Table régionale des élus (TRÉ) vendredi, Richard Martel, Philippe Gagnon (Jonquière) et Jocelyn Fradette (Lac-Saint-Jean) ont réitéré leur appui aux agriculteurs en ce qui a trait au maintien du système de la gestion de l'offre. Ils ont aussi rappelé qu’ils s’opposent au projet Québec Rail dans sa forme actuelle et qu’ils appuient les grands projets industriels comme celui de GNL Québec.
D'après les informations de Denis Lapierre