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Une scientifique fédérale écartée a formé le personnel d'un laboratoire en Chine

Plan large de Xiangguo Qiu en tenue de protection au laboratoire national de microbiologie de Winnipeg.

Xiangguo Qiu, son mari biologiste et ses étudiants ne sont pas retournés travailler au laboratoire national de microbiologie de Winnipeg, après avoir été escortés de l'édifice en juillet. La GRC enquête toujours sur ce qui a été décrit par l'Agence de la santé publique du Canada comme une possible «infraction au règlement».

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Selon les documents de voyage obtenus par Radio-Canada, une scientifique chinoise récemment écartée du Laboratoire national de microbiologie (LNM) à Winnipeg a effectué au moins cinq voyages en Chine en 2017 et 2018. Un de ses voyages avait pour objectif de former les scientifiques et les techniciens du nouveau laboratoire de virologie de biosécurité maximale mis en place par le gouvernement chinois.

Xiangguo Qiu s'est vu interdire l'accès au laboratoire de Winnipeg en juillet dans le cadre d'une enquête de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) en raison de ce que l'Agence de la santé publique du Canada décrit comme une possible « infraction au règlement ».

Depuis, la scientifique a été invitée à se rendre au Laboratoire national de biosécurité de Wuhan de l'Académie chinoise des Sciences deux fois par an pendant deux ans, pour un maximum de deux semaines à chaque fois.

Cela sera financé par une tierce partie et n'entraînera donc aucun coût pour [l'Agence de la santé publique du Canada], indiquent les documents, obtenus grâce à des demandes d'accès à l'information. L'identité de la tierce partie a été caviardée.

Lors d'un voyage du 19 au 30 septembre 2017, elle a également rencontré des collaborateurs à Beijing, selon les documents, mais leurs noms ont également été caviardés.

Le 5 juillet dernier, Xiangguo Qiu, son mari Keding Cheng, ainsi qu’un nombre inconnu d'étudiants chinois ont été exclus du seul laboratoire de niveau 4 au Canada. Les laboratoires de ce niveau sont équipés pour traiter les maladies humaines et animales les plus graves et les plus meurtrières, telles que l'Ebola. Les autorisations d'accès au laboratoire du couple et des étudiants chinois ont été annulées, selon ce qu'ont indiqué à CBC/Radio-Canada des sources travaillant au laboratoire.

Des personnes travaillant au laboratoire ont déclaré à CBC News cette semaine qu’elles avaient entendu dire que le couple pourrait bientôt revenir au travail.

Plusieurs d'entre eux, qui ont demandé à ne pas être identifiés par crainte de représailles, ont déclaré qu'il y avait toujours eu des questions autour des voyages de Qiu en Chine - et sur les informations et la technologie qu'elle partageait avec les chercheurs de ce pays.

Ce n'est pas normal qu'elle soit une employée du gouvernement canadien fournissant des détails sur le travail et le savoir-faire ultra-secrets pour mettre en place un laboratoire à haut confinement pour un pays étranger, a déclaré une employée.

Le membre du personnel affirme que les agents de la GRC n'ont pas encore interrogé des personnes clés au laboratoire, car la direction ne les a pas rendues accessibles à la police ou n'a pas permis au personnel de les contacter avec des informations pertinentes.

Un porte-parole de l'Agence de la santé publique du Canada, qui gère le laboratoire, a transmis des questions à la GRC.

Nous encourageons tous ceux qui ont des informations et qui souhaitent parler avec la GRC à ce sujet à se rendre au siège de la GRC à Winnipeg, au 1091, avenue Portage, a déclaré la GRC par voix de communiqué.

Afin de maintenir l'intégrité du processus d'enquête, nous n'avons pas d'autres commentaires pour l'instant, a ajouté la GRC.

Un porte-parole confirme que l'enquête policière est en cours. Les deux agences ont déclaré à plusieurs reprises qu'il n'y avait aucune menace pour la sécurité publique.

La collaboration et le partage d'informations sont courants et attendus dans le monde universitaire, a déclaré pour sa part Jia Wang, directrice adjointe du China Institute à l'Université de l'Alberta à Edmonton.

Dans un monde de plus en plus mondialisé, dans un domaine de recherche de plus en plus mondialisé, nous assistons à davantage d'échanges, a-t-elle déclaré.

Mais les chercheurs qui travaillent avec des partenaires internationaux « doivent également comprendre les paramètres de sécurité et les exigences relatives au respect des procédures, à la protection de la propriété intellectuelle ainsi qu'à la protection de leurs recherches », a-t-elle ajouté.

Xiangguo Qiu et son mari Keding Cheng, n'ont pas répondu à plusieurs demandes d'entrevues.

Cette affaire arrive alors que les relations entre le Canada et la Chine sont tendues en raison de la détention depuis l'année dernière de Meng Wanzhou, dirigeante de Huawei, en vertu d'un mandat d'arrêt américain.

Avec des informations de Karen Pauls

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