Le clivage des Métis sous la loupe de l'anthropologue Denis Gagnon

Le professeur titulaire en anthropologie de l'Université de Saint-Boniface, Denis Gagnon, étudie les différentes communautés métisses du Canada depuis 2004.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Il y a 15 ans, Denis Gagnon a mis sur pied la Chaire de recherche du Canada sur l’identité métisse, qui a ouvert la voie à différents projets sur le sujet. En tirant les conclusions de ses années d’études, le professeur en anthropologie de l’Université de Saint-Boniface témoigne de la richesse de ces nations autochtones, mais également de leurs profonds clivages.
Les Métis de la Rivière-Rouge, descendants de la période de Louis Riel, se veulent les seuls Métis du Canada, explique Denis Gagnon. Ils veulent avoir une appellation contrôlée sur cette dénomination, alors que, des Métis, il y en a dans toutes les provinces et les territoires du Canada.
Depuis 2004, ce professeur en anthropologie étudie la question de l’identité métisse au Canada. Il déplore la « fermeture des Métis de l’Ouest » à l’égard de leurs « frères de l’Est ».
Dans le cadre de différents projets qu’il a menés, plus de 300 entrevues ont été réalisées à travers le Canada pour comprendre pourquoi des groupes de populations se qualifient de « Métis ». Dans la plupart des cas, spécifie le chercheur, elles n’étaient pas « reconnues » comme telles.
Selon Denis Gagnon, ces communautés ont pourtant des points communs : elles ont vécu le même type d’apparition, en tant que territoires fermés à la colonisation; elles ont subi les mêmes formes de discrimination; et elles ont un rapport semblable au territoire.
Quand elles ont entendu parler de la Chaire, j’ai été contacté de partout au Canada, des Maritimes, des Territoires du Nord-Ouest, de la Colombie-Britannique, et même de certaines régions des États-Unis
, ajoute Denis Gagnon pour illustrer la diversité de ces groupes de populations.
À lire aussi :
Environ 70 étudiants, doctorants et chercheurs de l’Université de Saint-Boniface ont contribué au projet de Denis Gagnon, amorcé dans le cadre de la Chaire de recherche du Canada sur l’identité métisse, qui a duré jusqu’en 2013.
En parallèle, ces travaux ont été poursuivis au sein du volet Métis du programme de recherche de l’Alliance de recherche universités-communautés sur les identités francophones de l’Ouest canadien (ARUC-IFO), auquel Denis Gagnon contribuait.
L’étude a ensuite été menée dans le cadre du projet Le statut Métis au Canada, de 2013 à 2018.
Tous ont été financés par le Conseil de recherche en sciences humaines de Canada.
Depuis 2018, Denis Gagnon se charge de la gestion des données récoltées pendant ces 15 dernières années, en vue de les diffuser.
S’il s’est mis à dos la Fédération Métisse du Manitoba pour sa vision pancanadienne des Métis, ses projets ont permis de créer un réseau de chercheurs intéressés à la question, et, espère-t-il, qui prendra sa relève.