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Andrew Scheer reconnaît qu'il est « personnellement pro-vie »

Gros du chef conservateur, qui regarde au loin, avec un mince sourire.

Le reportage de Philippe-Vincent Foisy

Photo : La Presse canadienne / JONATHAN HAYWARD

S’il a été réticent à s’affirmer lors du premier débat des chefs en français, Andrew Scheer a clarifié jeudi sa position sur l’avortement. « Je suis personnellement pro-vie », a déclaré le chef conservateur sans hésiter, accusant au passage les libéraux de vouloir « diviser les Canadiens ».

J’ai toujours été clair sur cette question, s’est-il défendu jeudi matin, au lendemain d'un débat où il a constamment évité d'exprimer ses convictions personnelles. Interpellé à de maintes reprises par ses vis-à-vis, Andrew Scheer a répété qu’il voterait contre tout projet de loi déposé à la Chambre des communes afin de restreindre l’accès à l’avortement, refusant de dire clairement s'il était en faveur ou non de cette pratique.

Plus d’une fois, le chef libéral Justin Trudeau a essayé de l’acculer dans le coin du ring. C’est important pour les gens de savoir, personnellement, toi, Andrew Scheer, est-ce que vous croyez qu’une femme devrait avoir le choix?, lui a-t-il lancé.

Se disant « catholique […] comme la grande majorité des Québécois », le chef conservateur s’est entêté à éviter la question en point de presse, à la fin du débat.

Mais jeudi, à l’occasion d’une annonce à Kingsclear, au Nouveau-Brunswick, M. Scheer a franchement répondu qu’il était « pro-vie », donc opposé aux interruptions volontaires de grossesse.

J’ai toujours été transparent et honnête sur cette question, qu’il s’agisse de 2004, lorsque je me suis fait élire pour la première fois, ou de 2016, lors de la course à la chefferie du Parti conservateur.

Une citation de Andrew Scheer, chef du Parti conservateur

Élections Canada 2019

Consulter le dossier complet

Un bulletin de vote est déposé dans une boîte de scrutin.

De l’avis du chef conservateur, il n’y a pas de confusion sur la question; c'est plutôt Justin Trudeau qui tente « de diviser les Canadiens avec des attaques bidon ».

C’est une stratégie libérale. […] Lorsque les libéraux étaient pris en plein scandale, c’est ce qu’ils ont essayé de faire. C'est ce qu'ils font [aujourd'hui]. Mais les Canadiens peuvent me croire quand je dis que je ne rouvrirai pas ce débat.

Notre dossier Élections Canada 2019

Bien qu’il ait précisé sa position, le chef conservateur ne livre pas un aveu pour autant. À la Chambre des communes, Andrew Scheer a toujours voté en faveur de projets de loi visant à restreindre l’accès à l’avortement au pays, a-t-il confié à l'organisation Right Now, au cours d'une entrevue réalisée en 2017, lors de la course à la chefferie du Parti conservateur.

Avant le déclenchement de la campagne, le chef conservateur avait déjà été talonné par les autres chefs de partis sur la question de l'avortement, sa position étant jugée ambiguë. Certains l'ont même accusé d'avoir leurré ses candidats en éludant le fait que des députés d'arrière-ban pourraient déposer des projets de loi contre l'avortement.

Andrew Scheer a toutefois réitéré jeudi son engagement à ne « pas rouvrir le débat » s’il était élu premier ministre. C’est ma responsabilité de m’assurer que ce débat ne soit pas relancé, et que nous nous concentrions sur ce qui unit notre parti – et qui unit les Canadiens, a-t-il indiqué.

Le Parti conservateur met de l’avant des propositions qui respectent les droits des femmes, a fait valoir M. Scheer. Nous veillerons à traiter les femmes de façon juste et équitable et à protéger leurs droits.

« Une question simple »

Mais selon Justin Trudeau, Andrew Scheer « n’est pas là pour défendre les droits des femmes ». Interrogé à ce sujet lors d'un point de presse dans le Mile-End, à Montréal, il a déploré le fait que le chef conservateur peine à « répondre à une question simple ».

Est-ce qu'il croit que les femmes ont le droit de choisir, oui ou non? Cette idée de s’en remettre à loi comme il le fait, quand un gouvernement a le pouvoir de changer les lois, est tout simplement irresponsable, a-t-il lancé, quelques minutes avant que son adversaire conservateur ne fasse son apparition publique.

Comment les Canadiens peuvent-ils faire un choix éclairé, à savoir qui est prêt à les défendre et à défendre leurs droits?, a ajouté le chef libéral, qui en a profité pour rappeler qu'il avait pour sa part « toujours été très clair » à ce sujet.

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a dit préférer la transparence de façon générale. J'aime mieux un chef qui a le courage d’exprimer une position impopulaire que d’essayer de le masquer pour marquer des point politiques, a-t-il déclaré.

Même son de cloche du côté du chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, qui estime qu’Andrew Scheer aurait dû s'affirmer lors du débat. Il a eu la chance de le dire [hier soir], mais il ne l’a pas dit. Il le dit maintenant, après le débat. Ça montre qu’il manque de courage.

Justin Trudeau parle devant un micro, entouré des gens, dans un parc.

Justin Trudeau.

Photo : La Presse canadienne / Ryan Remiorz

Un crédit d'impôt pour les pompiers volontaires

Le chef conservateur était de passage au Nouveau-Brunswick pour annoncer qu’il permettrait aux pompiers volontaires et aux bénévoles ayant participé à des activités de sauvetage d’être admissibles au crédit d’impôt déjà existant dès qu’ils auront accumulé 150 heures de service, plutôt que le seuil de 200 heures déjà fixé.

C’est un gouvernement conservateur qui a créé ce crédit d’impôt, et c’est un nouveau gouvernement conservateur qui va élargir les critères d’admissibilité, a-t-il souligné.

Selon les prévisions du directeur parlementaire du budget, cette mesure coûterait 3 millions de dollars par année au Trésor public dès 2020-2021.

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