Scandale de 2017 : le SPVM dit avoir réformé son service des affaires internes

Le SPVM affirme avoir tiré des leçons de la controverse dont elle a fait l'objet en 2017.
Photo : Radio-Canada
Deux ans après le scandale qui a secoué son service des affaires internes, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) dit avoir procédé à une refonte en profondeur du département, qui avait notamment fait l'objet d'allégations de fabrication de preuves.
Les directeurs du SPVM ont assuré mardi au cours d'une assemblée publique avoir tiré des leçons du scandale de 2017.
Le service de police avait alors été plongé dans la controverse après que deux anciens hauts gradés eurent affirmé que la division des affaires internes du SPVM avait fabriqué des éléments de preuve les concernant pour les faire taire au moment où ils allaient révéler des cas de corruption au sein du service.
La réforme annoncée inclut la création de nouveaux postes, l’embauche d'enquêteurs et un nouveau parcours de formation pour les policiers et les cadres.
Ces changements doivent permettre au SPVM de mieux effectuer les enquêtes de nature disciplinaire dont font l'objet ses policiers. Le service continuera toutefois pour l'instant de confier à l'externe les enquêtes de nature criminelle qui concernent ses policiers.
L'enquêteur André Durocher croit que ces mesures contribueront à rétablir le lien de confiance avec la population. Avec les mesures qui ont été prises, il y aurait sûrement des choses qui se détecteraient avant qu'on n'en arrive à une crise comme on a connu auparavant
, avance-t-il.
Le président de la Commission de la sécurité publique de la Ville de Montréal, Alex Norris, estime lui aussi que ces nouvelles mesures sont rassurantes. Je pense qu'on peut se réjouir des progrès accomplis à date. C'est vraiment le jour et la nuit par rapport à ce qu'on vivait il y a deux ans
, dit-il.
Au cours des derniers mois, le directeur du SPVM, Sylvain Caron, a dit souhaiter que les policiers du service de police participent de nouveau aux enquêtes de nature criminelle qui concernent ses membres.
Après les allégations lancées en 2017, Québec a confié ces enquêtes spéciales au Bureau des enquêtes indépendantes et à une équipe d'enquêteurs mixte chapeautée par la Sûreté du Québec. Selon le SPVM, cette équipe doit d'ailleurs dresser un bilan de ces travaux au cours des prochains mois.
Le scandale avait entraîné une enquête administrative sur les pratiques du SPVM ayant mené à la suspension, puis au départ de son directeur Philippe Pichet, menacé de destitution.
Dans son rapport, le commissaire Michel Bouchard avait entre autres conclu que plusieurs enquêtes internes portant sur des allégations de corruption, de brutalité et de menaces avaient été bâclées
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Avec des informations de Nancy Caouette