Inquiétudes et applaudissements devant l'abolition des commissions scolaires

La Fédération des commissions scolaires du Québec dénonce le projet de loi de la CAQ
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La transformation des commissions scolaires en centres de services provoquera une centralisation des pouvoirs et une perte de représentation locale, dénonce la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ).
« C'est impossible que de Québec, on sache ce qui se passe dans 3000 écoles », a déploré Alain Fortier, président de la FCSQ. Selon lui, la nouvelle structure ne tiendra pas la route.

Alain Fortier, président de la Fédération des commissions scolaires du Québec et président de la Commission scolaire des Découvreurs
Photo : Radio-Canada
Le projet de loi de la Coalition avenir Québec prévoit que les conseils des commissaires soient remplacés par des conseils d’administration constitués de 16 membres non rémunérés. Chacun de ces conseils d’administration, composés de parents, de personnes issues de la collectivité et de représentants scolaires, aurait à se nommer un directeur général.
Le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, interviendrait auprès des directeurs généraux de ces nouvelles instances en leur donnant des orientations.
Alain Fortier estime que le projet de loi laisserait à chacune des écoles la liberté de se développer comme elle l’entend, ce qui créera d’importantes distinctions entre les établissements scolaires de la province. L’octroi de nouveaux pouvoirs entre les mains du ministre de l’Éducation sèmerait d’autant plus la confusion dans les écoles.
Une école ne développe pas de politiques locales. C’est le ministre qui va développer des politiques d’ici à Québec. C’est là qu’on va perdre une cohérence entre les établissements d’une même région et les enjeux de la communauté de cette région.
Quels sont les besoins aux Îles de la madeleine, à Québec, dans Hochelaga-Maisonneuve? Vous avez absolument besoin de quelqu’un qui est en contact avec sa communauté pour faire en sorte que l’école la représente bien.
Le président de la FCSQ déplore que le gouvernement ne s’attaque pas aux bonnes priorités, telles que la persévérance, la réussite, les infrastructures et la valorisation du personnel. Le ministre n’est pas du tout au fait des urgences en éducation au Québec, croit-il.
Aux dires du président, les écoles jouissent déjà énormément de liberté, d’où l’impertinence du projet de loi du gouvernement.
Il n’y a pas un enseignant qui n’a pas la liberté de ses approches pédagogiques et des projets qu’il veut mener. Je serais curieux d’entendre le ministre nous dire de quelles libertés supplémentaires il va donner aux établissements.
La Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement (FQDE) se positionne pour sa part complètement à l’inverse de la FCSQ.
Pour l’école publique, ce sera une excellente chose.
Ce projet de loi rime selon le président du regroupement avec une meilleure offre de services aux élèves.
On ne ressent vraiment pas, dans le message que l’on reçoit, une centralisation du pouvoir vers le bureau du ministre
, insiste-t-il.

La Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement se réjouit du projet de loi.
Photo : Radio-Canada
Selon lui, la structure à laquelle sont soumises les écoles actuellement, voulant que le dernier mot appartienne au conseil des commissaires, peut créer une certaine lourdeur et frustration.
Ce qui est important pour nous, c’est que les [centres de services qui remplaceront les commissions scolaires] travaillent en collaboration avec les directions des écoles.
Face aux nouvelles tâches que devront assumer les écoles, la Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement promet d’offrir un soutien aux directions qui en auront besoin.
Par ailleurs, le projet de loi reconnaîtrait l’expertise des enseignants afin de valoriser la profession, a appris Radio-Canada.
Avec les informations de Nahila Bendali.