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Scheer peut compter sur Kenney pour promouvoir son corridor énergétique

Andrew Scheer parle au micro alors qu'il partage la scène avec Jason Kenney, devant une foule attentive.

Le reportage de Louis Blouin.

Photo : La Presse canadienne / Nathan Denette

Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Au lendemain de la manifestation monstre pour le climat, à laquelle ont participé des centaines de milliers de Canadiens d’un bout à l’autre du pays, le chef conservateur Andrew Scheer a fait la promotion de son projet de corridor énergétique en compagnie du premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney – une première depuis le début de la campagne.

Une chose est sûre : le leader du Parti conservateur peut compter sur le soutien indéfectible du premier ministre albertain. Voici un premier ministre qui ne nous mettra pas dans l’embarras, a déclaré Jason Kenney à la foule rassemblée à Edmonton, samedi après-midi.

À ses côtés, Andrew Scheer, souriant, a promis de se « débarrasser » du gouvernement libéral de Justin Trudeau comme l’a fait avant lui son « bon ami » Jason Kenney avec le gouvernement néo-démocrate provincial de Rachel Notley.

S’il y a une province qui connaît très bien les impacts désastreux du gouvernement Trudeau, c’est bien l’Alberta, a-t-il déclaré.

S'il est élu, le chef conservateur entend immédiatement abolir la taxe carbone – comme nous l’avons fait ici, a souligné M. Kenney – et lancer un grand chantier, celui du corridor énergétique.

Déjà promis en mai dernier, ce réseau national doit permettre d’acheminer d’un océan à l’autre du pétrole, du gaz naturel, mais aussi de l’hydroélectricité. Les conservateurs veulent ainsi que le Canada puisse bénéficier de ses propres ressources, tout en augmentant ses exportations d'hydrocarbures.

Je ne veux pas que l’argent des consommateurs aille à l’économie de Donald Trump, ça n’a aucun bon sens. J’ai fait mon choix : je préfère le pétrole de chez nous, avait déclaré un peu plus tôt M. Scheer alors qu’il dévoilait plus en détail son projet devant l’usine de Four Quest Energy, entouré de travailleurs du secteur de l’énergie.

Andrew Scheer marche avec sa femme. Derrière eux, des travailleurs applaudissent.

Le chef conservateur Andrew Scheer a réaffirmé son intention de construire un corridor énergétique à l'échelle du pays.

Photo : Radio-Canada / Louis Blouin

En ce qui concerne l’argent des Canadiens, Andrew Scheer en a profité pour tirer une flèche sur Justin Trudeau, lui reprochant d’avoir procédé à l’achat du pipeline Trans Mountain avec des fonds publics. Il faut que le secteur privé fasse ce qu’il a toujours fait : construire avec l’argent du secteur privé, pas avec celui des contribuables, a-t-il affirmé.

Les conservateurs assurent que le corridor énergétique permettra de générer des profits pour les Canadiens, notamment en créant des possibilités pour les communautés éloignées et les membres des Premières Nations. Le projet entraînera la réduction du coût des évaluations environnementales « sans sacrifier la qualité », indiquent-ils.

Si Andrew Scheer n'a pas dévoilé comment il procéderait pour mettre en place cet immense réseau, c'est parce qu'il compte solliciter l'avis d'un groupe d'experts. Ce dernier serait mandaté pour consulter les populations autochtones, étudier la législation des différentes provinces, analyser les coûts et prévoir les conflits qui pourraient survenir. Il pourrait également être appelé à proposer une route pour connecter les régions.

Ce sera un projet ambitieux, qui nécessitera beaucoup de consultations, a convenu M. Scheer. Nous attendrons les recommandations de ce groupe de travail, mais je crois que nous pouvons déjà nous mettre au travail au cours d’un premier mandat, a-t-il ajouté.

Notre dossier Élections Canada 2019

Des retombées pour toutes les provinces

Bien qu’il affirme présenter le plan environnemental le plus complet de l’histoire du Canada, Andrew Scheer faisait campagne samedi en compagnie d’un fervent défenseur des oléoducs, à la tête de la province qui possède la plus grande réserve de pétrole brut au pays.

La meilleure chose pour l’Alberta, et pour tout le Canada, c’est de permettre la construction de grands projets énergétiques, a assuré Andrew Scheer, ajoutant que toutes les provinces pourront ainsi profiter de la croissance économique du secteur de l’énergie.

Or, le premier ministre du Québec, François Legault, a déjà indiqué qu’il n’appuyait pas l’idée d’un corridor énergétique. Pourtant, il soutient les initiatives liées au gaz naturel, il veut que l’électricité du Québec soit exportée. [Le corridor énergétique] ne concerne pas seulement les pipelines qui transportent du pétrole, a souligné Jason Kenney lors d'une mêlée de presse.

L’essentiel des 13 milliards de dollars que touche le Québec en péréquation – véritable pomme de discorde entre les deux provinces – provient des retombées de l’industrie énergétique de l’Alberta, a-t-il avancé. Il faut avoir la capacité de développer ces ressources pour que le Québec puisse profiter de cette richesse, a soutenu M. Kenney.

En retour, le Québec pourra exporter les surplus d’énergie d’Hydro-Québec vers les provinces voisines, selon le plan des conservateurs.

Des appuis silencieux

Mis à part François Legault, douze des treize premiers ministres provinciaux ont approuvé l’idée d’un corridor énergétique au dernier Conseil de la fédération, a souligné Jason Kenney.

Ces premiers ministres se sont toutefois faits plutôt discrets depuis le début de la campagne. Je lui rends simplement la pareille, a soutenu le premier ministre albertain, pour expliquer sa présence aux côtés du leader conservateur samedi. Andrew a fait campagne avec moi pendant les élections provinciales.

« J'ai déjà dit que je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour qu'il soit élu, parce qu’un deuxième mandat du gouvernement Trudeau serait dévastateur pour le futur des travailleurs albertains. »

— Une citation de  Jason Kenney, premier ministre de l'Alberta

La présence de M. Kenney auprès d'Andrew Scheer ne passe donc pas inaperçue, d'autant plus que le chef conservateur a fait campagne en Ontario sans se présenter une seule fois en compagnie du premier ministre Doug Ford.

Au cœur de la « Ford Nation », il a plutôt fait le choix de se distancier de M. Ford, dont la popularité a radicalement chuté un an après son arrivée au pouvoir.

La page couverture du magazine Maclean's, où figurent des leaders conservateurs.
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En novembre dernier, le magazine « Maclean's » s'intéressait au front commun des leaders conservateurs contre la taxe carbone.

Photo : Maclean's

Si Doug Ford a assuré qu'il était « trop occupé à gouverner » pour s'intéresser aux élections fédérales, d'autres premiers ministres conservateurs ont préféré ne pas afficher leurs couleurs.

En novembre dernier, ils posaient pourtant fièrement sur la couverture du Maclean's en compagnie du chef conservateur. « La Résistance », titrait le magazine canadien, évoquant le front d'opposition de leaders conservateurs contre la tarification carbone du gouvernement libéral.

Tout de bleu vêtus, Andrew Scheer, Jason Kenney et Doug Ford étaient accompagnés des premiers ministres de la Saskatchewan et du Manitoba, Scott Moe et Brian Pallister.

De ce portrait, seul Jason Kenney s'affiche aujourd'hui aux côtés du chef conservateur. En début de campagne, Scott Moe a indiqué qu'il ne comptait soutenir aucun parti fédéral, bien qu'il soit membre du Parti conservateur du Canada. Brian Pallister, reporté au pouvoir pour un second mandat le 11 septembre dernier, a de son côté refusé de dire s'il comptait faire campagne aux côtés d'Andrew Scheer.

Interrogé sur la participation de M. Kenney et l’absence des autres premiers ministres samedi, Andrew Scheer a simplement répondu qu’il avait rencontré des « leaders » conservateurs à Terre-Neuve et au Nouveau-Brunswick.

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