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Andrew Scheer reste en marge du mouvement pour le climat

Andrew Scheer dans un champ de pommiers.

Vendredi, le chef conservateur se trouvait à Maple Ridge, une ville d'un peu plus de 82 000 habitants, à l'est de Vancouver, pour y cueillir des pommes.

Photo : Radio-Canada / Louis Blouin

Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

À Vancouver seulement, huit rassemblements étaient prévus pour souligner la grève du climat. Même si le chef conservateur était tout près, il a choisi de ne pas marcher avec les jeunes militants. Que pensent-ils de son absence?

Andrew Scheer était à Coquitlam vendredi pour faire une annonce en infrastructures. À quelques dizaines de mètres de lui, des jeunes s’engouffraient dans une station de train en direction du grand rassemblement organisé à Vancouver.

April Rees, une jeune femme, tient une affiche où on peut lire : C’est le temps de paniquer. Elle ne mâche pas ses mots pour qualifier l’absence du chef conservateur, qui prend la parole tout près. C’est douteux et lâche, laisse-t-elle tomber. S’il a le temps de faire un discours, il aurait le temps d’aller manifester, poursuit la jeune militante.

Les gens sont préoccupés par cet enjeu, ils sont en colère, fait-elle valoir.

Ruby Taylor, 17 ans, abonde dans le même sens. Quiconque tente de se faire élire devrait faire partie de ce mouvement, dit-elle. C’est l’enjeu le plus important de notre époque.

Une jeune femme tient une pancarte.

La jeune Ruby Taylor lance un avertissement aux politiciens : s'ils n'agissent pas pour le climat, les jeunes vont se mobiliser et voter pour quelqu'un d'autre.

Photo : Radio-Canada / Louis Blouin

« [M. Scheer] devrait écouter notre génération. Nous sommes les prochains électeurs et nous allons décider qui va le remplacer s’il est élu. »

— Une citation de  Ruby Taylor, jeune militante pour le climat

Amy Thompson se dirige avec sa mère vers un rassemblement. Je ne sais pas si les conservateurs ont peur du changement, mais la science le démontre, on ne peut plus rester assis à ne rien faire.

Une autre militante, Alisa Yao, croit comprendre la réticence de M. Scheer à participer à la mobilisation. Il est le leader d’un parti. Il doit se conformer à ce que ses partisans attendent de lui, souligne-t-elle.

Tout au long de la journée de vendredi, Andrew Scheer a ainsi semblé préférer les plus petites municipalités de Coquitlam, Maple Ridge et Richmond au grand centre qu'est Vancouver, et où se déroulait une foule d'événements pour le climat.

Notre dossier Élections Canada 2019

Une annonce en transport

Andrew Scheer a été interrogé sur son choix de ne pas prendre part aux événements pour le climat. C’est toujours inspirant de voir un grand nombre de personnes, spécialement les jeunes, qui s’engagent dans les enjeux importants, a-t-il fait valoir. Il a rappelé que des candidats et des députés conservateurs ont participé à différents rassemblements au Canada.

Je suis ici pour proposer des actions concrètes, a déclaré Andrew Scheer. Vendredi, il a annoncé que s’il est élu, son gouvernement appuierait en priorité trois projets touchant le transport : la réfection du tunnel Georges Massey en Colombie-Britannique, le prolongement de la ligne de métro Yonge en Ontario et la réalisation du troisième lien entre Québec et Lévis.

Andrew Scheer lors d'une annonce en Colombie-Britannique.

Le chef conservateur, Andrew Scheer, a préféré faire une annonce sur les infrastructures en transport, un « geste concret » pour l'environnement, plutôt que de participer à la journée de grève pour le climat.

Photo : Radio-Canada / Louis Blouin

Quand on réduit le temps que les gens doivent passer dans leur auto, pendant leurs déplacements, ça va réduire les émissions, a-t-il dit.

Le projet de troisième lien à Québec a été critiqué par des experts qui jugent qu’il encouragera le recours à la voiture.

M. Scheer a vite fait de critiquer la présence de Justin Trudeau à la grande marche de Montréal. C’est facile pour Justin Trudeau de faire un geste, de marcher dans une manifestation. Son bilan est horrible. Avec le plan de Justin Trudeau, on recule de plus en plus, a-t-il dit, répétant ses critiques contre la tarification du carbone.

Les jeunes militantes pour le climat rencontrées à Coquitlam n’ont pas hésité non plus à critiquer le chef libéral. Son appui au pipeline n’a aucun sens. Pourquoi continuons-nous à développer les énergies fossiles quand nous devrions mettre nos efforts dans les énergies renouvelables?, demande Amy Thompson.

[Justin Trudeau] veut être carboneutre d’ici 2050, mais en même temps soutient l’idée d’un pipeline. Ces deux choses ne vont pas ensemble, explique Alisa Yao.

Un candidat conservateur louvoie

Des déclarations passées sont par ailleurs revenues hanter le candidat conservateur Marc Dalton, qui se présente dans Pitt Meadows–Maple Ridge, en Colombie-Britannique.

Marc Dalton, candidat conservateur en Colombie-Britannique.

Le candidat conservateur Marc Dalton a déjà affirmé que la taxe carbone fonctionnait et permettait de modifier les comportements nocifs pour l'environnement.

Photo : Radio-Canada / Louis Blouin

Le camp libéral a publié une vidéo dans laquelle on peut entendre l’ancien député provincial vanter les mérites de la tarification sur le carbone mise en place par la Colombie-Britannique.

Dans l’enregistrement qui date de 2017, on peut entendre M. Dalton affirmer que cette taxe est un outil pour changer les comportements et réduire les émissions.

Face à la contradiction évidente entre ses propos antérieurs et la position de son chef, Marc Dalton n’a pas voulu renouveler son appui à un prix sur le carbone vendredi devant les journalistes.

Ma position sur l’environnement n’a pas changé, s’est-il contenté de dire. M. Dalton a défendu le plan conservateur et dénoncé celui des libéraux qui aura à ses yeux un impact négatif sur les automobilistes et le prix de l’essence.

Quand je fais du porte-à-porte, trois personnes sur quatre me disent que leur principale préoccupation est le coût de la vie, a expliqué M. Dalton.

Un peu plus tôt, Andrew Scheer déclarait qu’il ne croit pas que les Canadiens se sentent plus riches avec l’imposition d’une nouvelle taxe.

Il a remis en doute les chiffres avancés par Justin Trudeau pour défendre son prix sur le carbone.

En juin, le directeur parlementaire du budget (DPB) affirmait que la tarification sur le carbone était l’option la moins coûteuse pour permettre au Canada d’atteindre ses cibles. L’expérience de plusieurs pays démontre qu’une taxe est plus efficace qu’une intervention ciblée, disait Yves Giroux.

Le DPB concluait que la tarification sur le carbone devrait être cinq fois plus élevée en 2030 qu’elle l'est aujourd’hui si le Canada espère atteindre les cibles de Paris.

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