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La « péréquation verte » du Bloc ferait surtout mal à l’Alberta et à la Saskatchewan

Yves François-Blanchet tient un point de presse au soleil, près d'un champ de soya.

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, précise que sa « péréquation verte » se base sur le principe de pollueur-payeur.

Photo : Radio-Canada / Charles Contant

Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a dévoilé dimanche les détails de la « péréquation verte » qu'il propose, qui viendrait transformer la taxe sur le carbone mise en place par les libéraux pour « récompenser les bons » et punir les provinces qui en font le moins en matière de lutte contre les changements climatiques. « Et les bons, c’est nous », a-t-il résumé.

En opposition aux bons, il y a les moins bons. Pour le Bloc québécois, ces derniers représentent les gouvernements provinciaux qui n’en font pas assez pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES).

Ce que nous proposons, c’est une transition qui récompense l’excellence. Et il appert que le Québec est déjà excellent, s'est targué le chef bloquiste.

Avec l’instauration d’une « péréquation verte », telle que proposée par le Bloc, la tarification carbone devrait être imposée dans les provinces où les émissions de GES par habitant sont plus élevées que la moyenne. Dès le 1er juillet 2020, cette taxe serait évaluée à 30 $ la tonne de GES, pour atteindre 102 $ la tonne d’ici 2030.

Pas de taxe carbone, donc, pour les provinces les plus vertes.

Basé sur l'évaluation du directeur parlementaire du budget, le montant de la taxe carbone devrait être ainsi fixé pour permettre au Canada de respecter les cibles établies dans le cadre de l'Accord de Paris, soit de réduire de 30 % les émissions de GES, par rapport au niveau de 2005, d'ici 2030.

La tarification fédérale du carbone est présentement fixée à 20 $ la tonne. Le gouvernement libéral comptait l'augmenter graduellement de 10 $ par an afin qu'elle atteigne 50 $ en 2022.

Le Québec n'y est toutefois pas soumis. La province fait partie de la bourse du carbone, un marché réglementé à part dont fait notamment partie la Californie.

Le fruit de la taxe va être versé aux provinces où les émissions de GES sont sous la moyenne, a indiqué M. Blanchet au sujet de l'idée d'une « péréquation verte ».

Il faut qu’il soit coûteux de polluer et qu’il soit payant d’être vert, a-t-il déclaré, assurant que le système de tarification carbone des libéraux – en vigueur en Ontario, au Manitoba, en Saskatchewan et au Nouveau-Brunswick – propose en comparaison un « incitatif au bon comportement à peu près nul ».

Notre dossier Élections Canada 2019

Aux yeux d'Yves-François Blanchet, il est évident que certaines provinces seront taxées plus fortement que d'autres; en l’occurrence l'Alberta, qui possède la plus grande réserve de pétrole brut du pays, et la Saskatchewan. Toutes deux persistent « à être dans une logique d’augmentation des extractions », a-t-il déploré.

« L’Alberta et la Saskatchewan s’entêtent et se mettent la tête dans le sable… bitumineux. »

— Une citation de  Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois

Le chef bloquiste qualifie d'ailleurs le système actuel « d’ancienne péréquation ». Pour l'heure, les provinces reçoivent des transferts en fonction de l'impôt sur le revenu – « des chèques d’assistance », selon Yves-François Blanchet.

S'adressant plus directement au premier ministre de l'Alberta, le chef du Bloc a reproché à Jason Kenney de prétendre qu'il payait de la péréquation au Québec. Aujourd’hui, ce n’est pas vrai. Mais j’ai une bonne nouvelle pour M. Kenney : ça va le devenir. [Avec la péréquation verte], il va payer.

Pour chaque dollar reçu en péréquation verte, Ottawa couperait 90 cents au chèque de péréquation, selon le plan du Bloc québécois. Le parti estime que cette nouvelle formule sera moins coûteuse et permettra la réduction des impôts sur le revenu des ménages du Québec et du Canada.

Le Bloc voit cette mesure comme l'une des plus novatrices de sa plateforme électorale, qui comprend d'autres propositions pro-environnement, comme la fin des subventions accordées à l'industrie des énergies fossiles.

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