Le changement climatique pèse lourd sur les océans et les glaces

Le rapport des experts climat de l'ONU, qui doit être publié le 25 septembre, fait état d'une longue liste d'effets dévastateurs, entre autres l'augmentation du niveau de la mer et la fonte des glaces.
Photo : Radio-Canada / Mario De Ciccio
Certaines conséquences du changement climatique sur les océans et les régions glacées de la planète sont irréversibles et l'humanité doit s'y préparer, préviennent les scientifiques.
Le rapport des experts climat de l'ONU qui doit être publié le 25 septembre égrène une longue liste d'impacts dévastateurs, à commencer par la montée des eaux.
Effet éponge sur les océans
Les océans ont absorbé un quart des gaz à effet de serre émis par l'homme et 93 % de la chaleur issue du changement climatique. Résultat, les mers de la planète bleue sont devenues plus chaudes, plus acides et moins salées.
La fréquence, l'intensité et l'étendue des vagues de chaleur marines, comme celles qui ont dévasté la Grande Barrière de corail, ont augmenté.
Les réserves alimentaires présentes dans les eaux tropicales peu profondes pourraient diminuer de 40 %. Les espèces marines, du plancton aux poissons et aux mammifères, se sont déjà déplacées de plusieurs centaines de kilomètres depuis les années 1950, avec un impact majeur sur les écosystèmes et la pêche.
Phémonènes extrêmes
Sans baisse des émissions de CO2, les phénomènes El Niño extrêmes, qui encouragent les feux de forêt, les cyclones et les épidémies, devraient être deux fois plus fréquents.
Augmentation du niveau de la mer
Comparativement à la période 1980-2000, le niveau des océans devrait augmenter de 43 cm environ d'ici 2100 dans un monde à +2 °C, mais de 84 cm dans un monde à +3 °C ou + 4 °C, réchauffement vers lequel nous conduisent les tendances actuelles.
Au 22e siècle, le rythme d'élévation du niveau des mers pourrait être 100 fois plus rapide, de 3,6 mm par an aujourd'hui, à « plusieurs centimètres ».
Sans travaux majeurs de protection, le coût annuel des inondations liées aux ondes de tempête, c'est-à-dire une hausse temporaire du niveau de la mer liée au vent, pourrait être multiplié par 100 à 1000 d'ici 2100.
Face à la montée des océans, les régions côtières qui en ont les moyens pourront construire des digues, les plus pauvres sont condamnés à déplacer leur population. Même dans un monde à +2 °C, les eaux pourraient submerger des territoires où vivent 280 millions de personnes.
Coraux, zones mortes et oxygène
Les récifs coralliens, dont un demi-milliard de personnes dépendent pour se nourrir, vont diminuer de 90 %, même avec un réchauffement de +1,5 °C par rapport à l'ère préindustrielle. Et ils risquent de ne pas survivre du tout à +2 °C. Le monde a déjà gagné 1°C.
Le réchauffement de l'eau et la pollution côtière sont déjà responsables de l'expansion des « zones mortes », où le trop faible taux d'oxygène empêche la vie marine.
La concentration d'oxygène dans les milieux marins a baissé de 2 % en 60 ans, et devrait perdre 3 ou 4 % supplémentaires si on ne réduit pas les émissions de CO2.
Glaciers, neige et permafrost
Les deux calottes glaciaires de la planète, en Antarctique et au Groenland, ont perdu en moyenne 430 milliards de tonnes chaque année depuis 2006, devenant la principale source de la hausse du niveau des océans.
Les glaciers, dont dépendent plus de deux milliards de personnes pour l'eau douce, rétrécissent aussi. Ceux de basse altitude, dans les Alpes, le Caucase et la Scandinavie pourraient perdre 80 % de leur volume d'ici 2100.
Les montagnes devraient perdre une part importante de leur couverture neigeuse, avec des impacts importants sur l'agriculture, le tourisme et l'approvisionnement en énergie.
Un tiers, voire jusqu'à 99 % du permafrost, cette couche de sol gelée en permanence, pourrait fondre d'ici 2100 si le réchauffement climatique continue au rythme actuel, relâchant encore plus de gaz à effet de serre.
Le niveau de mercure et de substances toxiques dans l'eau potable devrait augmenter avec la fonte des glaciers et du permafrost. Ce dernier contiendrait près de 800 000 tonnes de mercure.