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Un logiciel qui bloque les photos non désirées de pénis est en développement

Une illustration d'aubergine pixélisée.

59 % des femmes âgées de 18 à 29 ans disent avoir reçu des photos non désirées de pénis, selon une étude menée en 2017 par le Pew Research Center.

Photo : iStock / ikopylov

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

La développeuse web américaine Kelsey Bressler travaille présentement sur un logiciel qui empêche automatiquement les photos de pénis de se rendre aux boîtes de réception de personnes non consentantes.

Le projet est né plus tôt en septembre, quand la principale intéressée a reçu sur Twitter une photo non désirée d’un homme nu qu’elle ne connaissait pas. Avec une amie, elle a décidé de s’attaquer à ce fléau, qui toucherait 59 % des femmes âgées de 18 à 29 ans, selon une étude menée en 2017 par le Pew Research Center, aux États-Unis.

Les deux femmes ont demandé au public d’envoyer des photos de pénis à un compte Twitter réservé à cet effet afin de peaufiner les algorithmes d’intelligence artificielle de leur logiciel, baptisé Safe Filter.

Depuis, elles disent avoir reçu plus d’un millier de soumissions. Jusqu'à 95 % d’entre elles auraient été bloquées avec succès, ont-elles affirmé. Une photo d'appareil génital couvert de paillettes et une autre d’un pénis dans une cage sont des exemples d’images qui ont pu déjouer l’algorithme.

Quand on reçoit une telle photo non sollicitée, on se sent violée, et c’est un manque de respect. C’est l’équivalent virtuel de s’exhiber dans la rue. La personne qui la reçoit n’a aucun moyen de consentir à cet envoi, et ça, ce n’est jamais correct, a soutenu Kelsey Bressler, en entrevue avec la BBC.

La guerre aux « dick pics  »

Cela fait plusieurs années que des groupes militants demandent que la pratique qui consiste à envoyer des photos non sollicitées de parties génitales soit criminalisée. Mais il existe très peu de lois qui encadrent la pratique, à quelques exceptions près.

L’Écosse a criminalisé l'exhibitionnisme numérique en 2010, tandis que le Singapour a suivi ses pas en mai dernier.

En Amérique du Nord, seuls les États américains du Texas et de la Caroline du Sud ont légiféré à cet effet. Les personnes contrevenant à ces lois se voient infliger des amendes pouvant atteindre 500 $.

Bien sûr, les entreprises technologiques pourraient aussi s’attaquer à ce fléau en mettant en place des outils comme Safe Filter. Jusqu’à maintenant, seule l’application de rencontre Bumble a intégré une fonctionnalité de la sorte.

Avec les informations de BBC, et The Guardian
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