Laïcité : Elizabeth May offrirait un emploi fédéral aux personnes visées par la loi 21

À l'instar d'Andrew Scheer et de Jagmeet Singh, Elizabeth May convient qu'il faut laisser les cours de justice faire leur travail et juger de la constitutionnalité de la loi 21.
Photo : Radio-Canada / Frank Gunn
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Si elle dirigeait le gouvernement du Canada, la chef du Parti vert n’interviendrait pas directement pour contester la Loi sur la laïcité de l’État au Québec, qu’elle dénonce par ailleurs. Elle aurait une autre solution : offrir un nouvel emploi aux personnes qui perdraient le leur parce qu’elles refusent de retirer leur signe religieux.
Elizabeth May a offert cette réponse à une question surprise du modérateur Paul Wells, jeudi soir, lors du segment économique du débat opposant les chefs de trois partis fédéraux, organisé par le magazine Maclean’s.
La loi 21 prévoit notamment l'interdiction du port de signes religieux chez les employés de l'État en position de coercition (juges, policiers, procureurs, gardiens de prison) et d'autres employés de l'État, essentiellement les enseignants des écoles primaires et secondaires du réseau public et les directeurs d'école.
Peut-être pouvons-nous trouver une solution où nous laisserions le Québec tranquille, mais nous trouverions des emplois pour toute personne qui perd son emploi gouvernemental
, a-t-elle suggéré.
Relancée après le débat, elle a expliqué que cette mesure pourrait être proposée « seulement pour les emplois dans le système fédéral au Québec ». Elle a donné l'exemple d'un policier qui pourrait obtenir un nouvel emploi à la Gendarmerie royale du Canada (GRC).
« Je ne crois pas que ce soit une attaque envers le gouvernement du Québec de protéger les emplois pour les personnes qui sont les victimes d’une loi. »
La loi 21 est déjà contestée en cour, et ses adversaires Andrew Scheer et Jagmeet Singh s’entendent, tout comme Mme May, sur la nécessité de laisser le processus judiciaire suivre son cours tout en disant soutenir le droit à une telle contestation.
De son côté, Justin Trudeau a affirmé cette semaine qu’il trouvait « contre-productif » qu’un gouvernement éventuellement réélu du Parti libéral s’implique dans une contestation de la loi 21, du moins « pour l’instant ».
Le premier ministre du Québec, François Legault, a interpellé les chefs fédéraux en leur demandant de s'engager à ne pas contester directement la loi 21, à titre de gouvernement.
Singh et les signes religieux
Lors des mêmes points de presse d’après-débat, le chef du Nouveau Parti démocratique a dit espérer que la Charte des droits protégerait le droit des chauffeurs de camion de confession sikhe de ne pas porter de casque de sécurité en raison de leur turban.
J’ai beaucoup de confiance dans cette loi pour protéger le droit d’exprimer nos croyances. J’espère que cette loi va continuer de protéger ces droits
, a dit Jagmeet Singh, qui porte lui-même le turban.
Or, quelques minutes plus tard, son équipe a dû préciser que comme il n’y avait plus d’appel possible dans cette cause déjà entendue, M. Singh acceptait le jugement de la cour.
Avec la collaboration de Valérie Boisclair