Scheer et Singh écorchent Trudeau pour son absence au premier débat

Andrew Scheer affirme que Justin Trudeau a peur de défendre son bilan.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les opposants de Justin Trudeau font leurs choux gras de son absence au débat organisé jeudi soir par le magazine Maclean's et le réseau de télévision Citytv, l’accusant d’avoir peur de défendre son bilan des quatre dernières années, notamment en matière d’affaires étrangères.
Ce premier débat électoral opposera le chef du Parti conservateur, Andrew Scheer, le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, et la chef du Parti vert, Elizabeth May. Le thème des affaires étrangères sera en effet abordé, tout comme ceux de l’économie, de l’environnement, de l’énergie et des affaires autochtones.
Mais pour Andrew Scheer, il est clair que le premier ministre sortant n’a pas souhaité prendre part à la joute oratoire spécifiquement en raison de ce qu’il qualifie de piètre bilan en matière d’affaires étrangères. Avec la façon dont il a représenté le Canada sur la scène internationale, il a raison d’avoir peur de son propre bilan
, a lancé M. Scheer en point de presse jeudi matin.
Il n’a rien fait pour défendre les Canadiens qui sont emprisonnés illégalement par le gouvernement de la Chine. Il a donné beaucoup de concessions à Donald Trump, sans faire aucun gain pour le Canada, a-t-il illustré. Alors si j’étais lui, probablement que j’aurais peur aussi.
Le chef néo-démocrate, de son côté, perçoit l’absence de Justin Trudeau comme un défi. Comment débattre du bilan du premier ministre s’il n’est pas présent pour le défendre? a demandé Jagmeet Singh en conférence de presse à Brampton, en Ontario. Je suis très déçu. Je pense que les Canadiens aussi sont déçus. Ils s’attendent à ce que le premier ministre soit capable de répondre aux questions et de défendre son bilan.
« Le bilan de Justin Trudeau est plutôt lamentable, mais ça ne veut pas dire qu’il doive se dispenser des débats. »
La chef du Parti vert, Elizabeth May, était pour sa part invisible jusqu'en soirée, ayant à se déplacer de Victoria, en Colombie-Britannique – où elle a lancé sa campagne mercredi –, jusqu’à Toronto, en Ontario, où se tient le débat.
Trudeau préfère le terrain
Le chef libéral et premier ministre sortant, qui participera à trois des cinq débats au cours de la campagne, a pour sa part préféré faire campagne dans l’Ouest pour cette deuxième journée du marathon électoral. Questionné par les journalistes jeudi matin à Vancouver, il a du moins défendu son absence de cette manière.
L’opportunité de me promener à travers le pays et de parler avec les Canadiens, de les écouter et de discuter avec eux des moyens pour construire un avenir meilleur, c’est pour moi ce qui est au cœur de cette élection, et c’est ce que je vais continuer à faire
, a soutenu Justin Trudeau.
En 2015, il avait offert une performance convaincante lors du débat de Maclean’s, un exercice qui avait en quelque sorte marqué le début de son ascension populaire, lui qui se trouvait alors en troisième place dans les intentions de vote.
Le débat de ce soir durera deux heures et se fera en anglais. Il sera diffusé sur les ondes de Citytv, sur le site de Maclean’s, sur Facebook et sur Twitter ainsi que sur les ondes des stations de radio appartenant à Rogers.
Enfin, un débat portant spécifiquement sur les affaires étrangères aura lieu le 1er octobre prochain, à l’initiative de l’institut Munk. Justin Trudeau sera toutefois absent. Il participera plutôt au débat de type « face-à-face » organisé par TVA le 2 octobre ainsi qu'à ceux organisés par la Commission aux débats des chefs, qui auront lieu le 7 octobre (en anglais) et le 10 octobre (en français).