Le Parti libéral veut commencer la campagne en lion

Justin Trudeau a lancé sa campagne électorale à Vancouver, comme en 2015.
Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Justin Trudeau a choisi de tenir son premier événement de campagne à Vancouver, comme en 2015. Quand il a embarqué dans l’avion libéral, il portait exactement la même veste noire que lors des dernières élections. S’il n’est pas particulièrement superstitieux, il semble affectionner ces petits rituels, tel un joueur de tennis qui s’apprête à servir.
Les libéraux savent tout de même que la campagne de 2019 ne sera pas du tout comme celle de 2015. Les quatre ans au pouvoir ont inévitablement terni la marque libérale, rangé l’audace au placard.
L'affaire SNC-Lavalin, le voyage en Inde, l'achat du pipeline Trans Mountain, les libéraux savent qu’ils traînent des boulets. Ils sont aussi conscients qu’une campagne électorale ne se gagne pas en misant uniquement sur un bilan.
Répéter que l’allocation canadienne pour enfant est plus généreuse et qu’elle a sorti des centaines de milliers d’enfants de la pauvreté, ou encore que les libéraux ont réduit le taux d’imposition de la classe moyenne, ne sera pas suffisant.
Les troupes libérales veulent donc, dès les premiers jours de la campagne, envoyer le message qu'elles ont quelque chose de nouveau à offrir aux électeurs.
Séduire la classe moyenne
Des stratèges libéraux, qui ont requis l’anonymat pour parler librement à Radio-Canada, ont expliqué qu’ils comptent annoncer la plupart des éléments de la plateforme électorale lors des deux premières semaines de la campagne.
Des promesses qui s'adresseront directement à la classe moyenne, l’électorat au cœur du message libéral.
Ils parleront du coût de la vie, notamment avec de nouvelles promesses sur la fiscalité ou le prix des médicaments, de sécurité, avec des mesures pour mieux contrôler les armes à feu, et de culture, avec, entre autres, la fiscalité des géants du web.
Les nouvelles promesses électorales permettront au chef libéral de ne pas uniquement être sur la défensive lors des débats des chefs.
Justin Trudeau compte aussi être très visible sur le terrain, en visitant toutes les provinces au cours des premiers jours de la campagne. On devrait voir les libéraux notamment dans des circonscriptions qu’ils n’ont pas gagnées en 2015, mais qu’ils espèrent ravir en 2019.
Le premier ministre sera à Victoria, Kamloops et Edmonton jeudi. Et il terminera la semaine au Québec.
Contrairement à ses adversaires, Justin Trudeau n'est pas obligé de s'arrêter à Toronto jeudi. Il ne participera pas au débat des chefs organisé par le magazine Maclean’s.
Ça, c’est le plan, au jour 1 de la campagne électorale.
Mais en campagne électorale, tout peut arriver.
Par exemple, l'autobus qui transporte les médias a accroché, mercredi en fin de soirée, le dessous de l'aile de l'avion qui transporte Justin Trudeau et les journalistes assignés à la couverture de la campagne libérale. Pour le moment, le bureau du premier ministre affirme que ça ne change rien à l'horaire de jeudi.
C’est la façon de s’ajuster aux imprévus et de répondre aux attaques des adversaires qui permet à un chef de remporter la joute. Et non les petits rituels de début de campagne.