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Les États-Unis vont interdire les cigarettes électroniques aromatisées 

Un jeune homme fume une cigarette électronique.

L'interdiction devrait entrer en vigueur dans les prochains mois.

Photo : La Presse canadienne / Nam Y. Huh

Agence France-Presse
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Le gouvernement de Donald Trump a annoncé mercredi que les cigarettes électroniques aromatisées seraient interdites à la vente dans les prochains mois, pour contrecarrer leur succès croissant chez les jeunes Américains.

«  »

— Une citation de  Donald Trump, président des États-Unis

Les autorités sanitaires ont annoncé en même temps l'interdiction à venir des liquides aromatisés, par exemple au menthol, à la mangue ou à la fraise, non pas parce que les arômes sont jugés nocifs en eux-mêmes, mais parce qu'ils attirent toute une génération de jeunes qui deviennent dépendants à la nicotine présente dans ces liquides, effaçant des années de progrès contre la cigarette.

Un élève du secondaire sur quatre vapote en 2019 aux États-Unis contre un sur cinq en 2017-2018, selon une enquête publique annuelle, a annoncé le département de la Santé, en publiant des résultats préliminaires.

Tous les goûts autres que le goût du tabac seront prochainement retirés du marché, a expliqué le secrétaire à la Santé, Alex Azar.

Le texte de loi paraîtra dans « plusieurs semaines » et entrera en vigueur 30 jours plus tard.

Les produits aromatisés au tabac pourront continuer à être vendus, mais devront faire l'objet d'une demande d'autorisation de mise sur le marché d'ici mai 2020.

«  »

— Une citation de  Alex Azar, secrétaire à la Santé

Jusqu'à présent, ces produits étaient distribués dans un relatif laxisme. La Food and Drug Administration (FDA) veut désormais contrôler strictement le marché.

Le secrétaire à la Santé a directement accusé l'administration de Barack Obama d'avoir laissé le champ libre aux fabricants dans l'espoir que les fumeurs optent plutôt pour le vapotage, cette méthode étant considéré comme moins nocive, comparable aux timbres et aux gommes à la nicotine.

Mais c'était sans compter sur son succès éclair chez les jeunes, qui ont été, surtout dans les premières années, abondamment ciblés par les fabricants sur les réseaux sociaux, voire dans les écoles.

La promotion des cigarettes ayant été axée sur la sensualité et la virilité du produit, les cigarettes électroniques ont plutôt été présentées comme une solution de rechange agréable et saine.

Gravement malades

En dehors du problème de l'accoutumance à la nicotine, jugée dangereuse par les autorités sanitaires pour des cerveaux encore en développement, une crise plus spectaculaire a éclaté cet été : 450 personnes sont tombées gravement malades après avoir vapoté et 6 sont décédées de maladies pulmonaires aiguës.

Les malades toussaient, s'essoufflaient, n'arrivaient plus à respirer. Beaucoup ont été hospitalisés aux soins intensifs et branchés sur des respirateurs artificiels. Des jeunes en bonne santé se sont retrouvés dans des comas artificiels.

On ignore quel ingrédient a causé exactement les maladies pulmonaires.

Dans de nombreux cas, les liquides contenaient du THC, la substance psychoactive du cannabis, mais il est probable que ce soit l'un des nombreux additifs des liquides qui ait endommagé les poumons en étant vaporisé et inhalé. L'État de New York a cité une huile de vitamine E comme cause possible, mais cela n'est pas confirmé par la FDA.

L'offensive réglementaire contre les cigarettiers électroniques s'accélère donc.

La FDA avait déjà imposé des amendes contre des commerces qui vendent ces produits aux mineurs, et sommé des fabricants de retirer de la vente certains liquides aromatisés.

Elle a aussi menacé le leader du marché, Juul, de sanctions en raison de ses pratiques marketing destinées aux jeunes. La société a retiré l'an dernier ses cartouches aromatisées (menthe, vanille, mangue, concombre ou crème brûlée) des ventes en magasin, les restreignant aux ventes en ligne.

Les cigarettes électroniques sont interdites à la vente aux mineurs aux États-Unis, soit aux moins de 18 ou 21 ans, selon les États. San Francisco est la seule grande ville à les voir complètement interdites.

Malgré la pression, Juul, une entreprise émergente de San Francisco qui accaparait en 2018 les trois quarts du marché américain, a reçu un investissement de 13 milliards de dollars l'an dernier de l'un des plus grands cigarettiers du monde, Altria.

Le marché mondial était estimé à 10 milliards de dollars en 2018 par la société Grand View Research.

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