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Empoisonnement au mercure : Grassy Narrows inquiète du sort du centre de traitement

Des gens qui tiennent une pancarte.

Des manifestants de la Première Nation de Grassy Narrows se sont rassemblés en mars à Toronto pour exiger du premier ministre Justin Trudeau qu'il agisse dans le dossier du centre de traitement pour empoisonnement au mercure.

Photo : La Presse canadienne / Tijana Martin

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

La Première Nation de Grassy Narrows, dans le Nord-Ouest de l’Ontario, devra encore attendre avant de recevoir un centre de traitement pour ses membres victimes de contamination au mercure. La communauté autochtone n’a pas pu conclure d’entente à cet effet avec le gouvernement fédéral avant la dissolution du Parlement mercredi.

Selon des représentants de la Première Nation, le ministre sortant des Services aux Autochtones, Seamus O’Regan, ainsi que le chef de Grassy Narrows, Rudy Turtle, doivent s’entendre sur certains aspects de plus grande envergure avant que des rencontres techniques portant sur les détails du projet ne puissent avoir lieu.

Mais le bureau de M. O’Regan indique pour sa part que des progrès avaient déjà été faits et que les discussions entre les équipes de fonctionnaires des deux côtés sont justement la voie la plus appropriée pour trouver des solutions aux points de litige toujours existants.

Photo d'un homme.

Le ministre fédéral sortant des Services aux Autochtones, Seamus O'Regan

Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

Les discussions entre l’équipe technique de Grassy Narrows et les fonctionnaires de Services aux Autochtones Canada avaient pour but de déterminer plusieurs paramètres du centre de traitement tels que l’architecture du centre de traitement ainsi que les soins de santé spécifiques qui y seraient offerts.

Dessin d'un édifice en pierres et en bois entouré de conifères.

Un dessin de ce à quoi pourrait ressembler le centre de soins à Grassy Narrows selon les plans de la communauté.

Photo : Rapport de la firme SBA

Selon le gestionnaire de projets de Grassy Narrows, Robert Williamson, ces discussions ont été interrompues vers la fin du mois de juillet.

On attendait que le ministre [O’Regan] et [le chef Turtle] se rencontrent, explique-t-il.

Nous avons besoin de négociations de haut niveau avant même que les équipes techniques puissent accomplir des progrès quelconques dans nos rencontres, affirme M. Williamson.

Les bureaucrates que nous rencontrons n’ont pas vraiment l’autorité de résoudre les problèmes que nous avons et ne peuvent pas aller au-delà de ce que le ministre les autorise à faire.

« Le ministre refuse de rencontrer le chef en ce moment et essaie de renvoyer le dossier aux fonctionnaires. »

— Une citation de  Robert Williamson, gestionnaire de projets de la Première Nation de Grassy Narrows

À la fin du mois de juillet, le chef Turtle a annoncé qu’il serait candidat néo-démocrate à l’élection fédérale du 21 octobre, dans la circonscription de Kenora.

Il disait entre autres déplorer la gestion par les libéraux du dossier du centre de traitement pour empoisonnement au mercure.

Portrait d'un homme sur un trottoir

Rudy Turtle.

Photo : CBC/Talia Ricci

Empoisonnement au mercure

Le drame éclate dans les communautés de Grassy Narrows et de White Dog en juillet 1970, lorsque l'on découvre que la papetière Dryden Chemical a déversé 9 tonnes de mercure dans la rivière Wabigoon-English, contaminant les poissons pêchés par les Autochtones. Dans les années 1970, un chercheur japonais se rend dans la communauté et confirme les effets du mercure sur la santé de la population.

En 2017, le gouvernement fédéral s’était engagé à construire le centre de traitement qui avait longtemps été demandé par la communauté de Grassy Narrows.

Dans un courriel envoyé à CBC, un représentant du bureau de Seamus O’Regan indique que l’engagement d’Ottawa à construire l’infrastructure demeure inébranlable et que les discussions à ce sujet se poursuivront avec les leaders de la communauté [de Grassy Narrows] jusqu’à ce qu’un consensus soit atteint.

Notre dossier Élections Canada 2019

Les points de litige

Selon M. Williamson, la Première Nation et Ottawa n’ont pas pu s’entendre sur le coût total de la construction du centre de traitement. Alors que la communauté autochtone avait établi avoir besoin de la somme de 19 millions de dollars dans ses études de faisabilité, Ottawa a proposé un concept qui ne coûterait que 10 millions de dollars, souligne le gestionnaire de projets.

Il ajoute que le modèle proposé par Ottawa ressemblait davantage à un centre hospitalier alors que les leaders de Grassy Narrows envisageaient plutôt une maison de soins.

Mais selon les fonctionnaires fédéraux, les coûts, le design ainsi que les services à prévoir seraient ultimement déterminés pendant les rencontres techniques.

Nous continuons de croire que le groupe de travail, qui comprend des experts en santé et en génie, est le meilleur endroit pour régler ces détails et le ministre suit les progrès de près, fait savoir le bureau de Seamus O’Regan.

« Étant donné qu’il s’agit d’un établissement de santé, ces experts jouent un rôle important dans l’élaboration des détails spécifiques pour s’assurer que l’infrastructure réponde aux besoins des membres de la communauté et qu’elle produise les meilleurs résultats possibles. »

— Une citation de  Déclaration du bureau du ministre sortant des Services aux Autochtones, Seamus O’Regan

Des inquiétudes pour la suite

Robert Williamson dit ne pas savoir comment se mèneront les négociations après l’élection fédérale, si jamais un nouveau ministre hérite du dossier ou si un nouveau parti politique est porté au pouvoir.

Nous sommes très inquiets. Nous croyons qu’il sera très difficile de conclure une quelconque entente avec eux, avance-t-il. 

Le gestionnaire de projets dit lui-même présenter des symptômes de l’empoisonnement au mercure, dont une faiblesse des muscles et des difficultés de déglutition.

J’essaie de ne pas penser au fait que je finirai par me rendre [au centre de traitement]. Mais je veux pouvoir être dans un endroit où je peux me sentir bien le plus longtemps possible, conclut-il.

Avec les informations de Matt Prokopchuk, de CBC News

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