Elizabeth May n'empêchera pas ses députés de rouvrir le débat sur l'avortement
Dans un communiqué subséquent, le Parti vert affirme qu'il n'y a « aucune chance » que cela se produise.

Elizabeth May, chef du Parti vert, estime qu'elle n'a pas le pouvoir de réduire ses députés au silence.
Photo : The Canadian Press / Adrian Wyld
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La chef du Parti vert du Canada, Elizabeth May, n'empêchera pas ses députés qui seraient élus le 21 octobre de rouvrir le débat sur l'avortement, même si elle croit qu'« une femme a droit à un avortement sécuritaire et légal ».
C'est ce qu'elle a affirmé lors d'une entrevue à l'émission Power & Politics de CBC.
Je pourrais leur parler. Je pourrais essayer de les dissuader. Je pourrais leur dire que ce serait malheureux... Mais je n'ai pas le pouvoir, à titre de chef du Parti vert, de leur imposer une ligne de parti ni de les réduire au silence.
Il en va de la démocratie, a poursuivi la chef du Parti vert. Franchement, je pense que c'est une bonne chose, parce que la démocratie est plus en santé lorsque les électeurs savent que leur député travaille pour eux et non pour le leader de leur parti.
Ces déclarations d'Elizabeth May ont fait réagir plusieurs bloquistes et néo-démocrates. Sur Twitter, le député néo-démocrate Alexandre Boulerice a souligné que cette position était la même que celle d'Andrew Scheer.
À la suite de l'entrevue à Power & Politics, le Parti vert du Canada a diffusé un communiqué soulignant que sa politique est, et a toujours été, que toutes les femmes doivent avoir accès à des avortements sûrs et légaux
.
Il n'y a aucune chance qu'un représentant élu de notre parti rouvre un jour le débat sur l'avortement
, est-il écrit dans le communiqué. Au cours de notre processus de sélection, nous nous assurons que tous nos candidats et candidates soient entièrement d'accord pour dire que le débat sur l'avortement est clos au Canada.
S'ils ne le sont pas, ils ne sont pas autorisés à se présenter sous la bannière verte, poursuit le communiqué.
Questionnements similaires chez les conservateurs
Le chef conservateur Andrew Scheer a dû lui aussi clarifier dernièrement la position de son parti au sujet de l'avortement. À la fin d'août, il a assuré qu'un éventuel gouvernement conservateur ne rouvrirait pas le débat sur l'avortement.
Le chef conservateur – un catholique qui se dit personnellement contre l'avortement – a toutefois confirmé que ses députés auraient le droit de déposer des motions ou des projets de loi dits d'initiative parlementaire à ce sujet. Il a, du même souffle, affirmé qu'il allait [s']opposer aux mesures ou aux tentatives visant à rouvrir ce dossier
, entretenant un flou que ses adversaires n'ont pas manqué de dénoncer.
Le Nouveau Parti démocratique, de son côté, affirme que les candidats doivent être pro-choix pour se présenter au sein des troupes néo-démocrates.
En 2014, Justin Trudeau avait annoncé que les nouveaux candidats aux élections qui s'opposent à l'avortement n'étaient plus les bienvenus au sein des troupes libérales. Il a réaffirmé dernièrement que tout candidat de sa formation se devait de défendre les droits des femmes et leur libre choix.