La pénurie de main-d’œuvre frappe le milieu communautaire de l’Estrie

La cuisine collective le Blé d'Or peine à conserver sa main-d'œuvre.
Photo : Radio-Canada
La pénurie de main-d'œuvre frappe de plein fouet plusieurs organismes communautaires qui peinent à retenir ou à recruter des employés.
Le Regroupement des organismes de l'Estrie confirme que la situation s'est aggravée au cours des derniers mois.
La compétition est particulièrement féroce avec le secteur public qui offre des salaires plus compétitifs.
Comme de nombreux organismes communautaires de la région, la cuisine collective Le Blé d'or, à Sherbrooke, peine à recruter du personnel.

La pénurie de main d'oeuvre frappe de plein fouet plusieurs organismes communautaires qui peinent à retenir ou recruter des employés.
La directrice générale, Solange Rodrigue, rappelle que son organisme ne peut pas faire le poids devant des institutions comme le CIUSS.
« C'est très difficile d'avoir des gens qui vont rester dans l'organisme et qui vont accepter d'avoir jusqu'à la moitié moins de salaire de l'heure. »
Réduction de services
La directrice du regroupement, Claudelle Cyr, explique que certains de ses membres doivent désormais réduire leurs services et même abolir certains postes pour offrir des conditions salariales plus intéressantes.
C’est assez nouveau qu’on a autant de problèmes de recrutement. Je dirais qu’il faudrait aussi réfléchir à la décroissance. Un organisme qui a 150 000 $ par année, c’est impossible qu’il ait 4 ou 5 intervenants. On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a
, explique-t-elle.
Le Regroupement des organismes de l'Estrie estime qu'il y a un manque à gagner de 50 millions de dollars pour répondre à tous les besoins en Estrie.
Sacrifier des postes
Pour offrir de meilleures conditions de travail et tenter de garder leurs employés, certains organismes ont décidé de faire des choix difficiles.
La cuisine collective Le Blé d'or a décidé d’abolir un poste pour redistribuer le salaire aux autres employés.
« On est passé d’un salaire de 14 $ de l'heure à 18 $ de l'heure. Ce qui fait que j'ai les mêmes employés depuis le mois de mai. »
La cuisine collective a rarement conservé ses employés aussi longtemps¸, affirme Solange Rodrigue.
Mais même avec des salaires plus élevés, le réseau public offre également des avantages sociaux bien plus attrayants que dans le milieu communautaire.
La directrice du regroupement des organismes communautaires de l'Estrie, Claudelle Cyr, rappelle que seulement 35 % des organismes offriraient des assurances collectives et 22 % proposeraient des régimes de retraite.
Roulement de personnel
Engager et retenir des travailleurs qualifiés est aussi l'un des plus gros défis de cette cuisine collective sherbrookoise.
Ceux qu'ils arrivent à recruter sont souvent des finissants sans beaucoup d'expérience, qui ne vont pas rester très longtemps.
Solange Rodrigue rappelle que ce roulement de personnel finit par avoir des effets néfastes sur la clientèle vulnérable, qui peine à tisser des liens avec les membres de l'équipe.
Avec les informations de John Naïs