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Les changements aux frais de scolarité pourraient causer de l'insécurité alimentaire chez les étudiants

Des aliments rangés sur des étagères à la banque alimentaire de l'Association étudiante du Cégep de Sherbrooke.

Un rapport publié en 2016 par Meal Exchange, une organisation caritative nationale, indique que deux étudiants sur cinq souffrent d'insécurité alimentaire.

Photo : Radio-Canada

La Presse canadienne
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Les modifications apportées aux frais de scolarité au postsecondaire en Ontario font craindre que les banques alimentaires scolaires ne perdent de l'argent, au détriment des étudiants dans le besoin.

La soi-disant liberté de choix des étudiants, annoncée par le gouvernement provincial en janvier, permet aux étudiants des collèges et des universités de décider de quels frais de scolarité ils souhaitent s'acquitter.

Certains frais restent obligatoires, tels que les frais destinés aux initiatives en matière de santé, d’athlétisme et de loisir, la sécurité sur les campus, et le soutien scolaire. D'autres, comme pour les journaux étudiants et les banques alimentaires, sont facultatifs.

Le résultat est que les associations étudiantes, qui gèrent les fonds, ne connaissent ni les chiffres de non-participation ni leur budget avant que l'année scolaire soit entamée sur quelques semaines.

La présidente du Syndicat des étudiants du campus de Scarborough de l'Université de Toronto, Chemi Lhamo, craint que la banque alimentaire du campus ne puisse pas aider les étudiants dans le besoin.

Quand vous voyez des étudiants faire la queue pour obtenir ces ressources, c'est comme ça que vous savez qu'il y a un besoin, a déclaré Chemi Lhamo. Et nous n'en faisons pas assez.

La province estime que les modifications apportées aux frais de scolarité donnent aux étudiants plus de contrôle sur leur argent, mais les détracteurs affirment que les étudiants vulnérables ne pourront plus accéder aux services dont ils ont besoin.

Des manifestants.

En janvier dernier, des étudiants ont manifesté pour demander à Doug Ford de revenir sur sa décision de réformer les frais de scolarité des établissements postsecondaires.

Photo : Radio-Canada

Sofia Descalzi, la présidente nationale de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants, a déclaré que la mesure prise par le gouvernement avait rendu les frais de banque alimentaire non essentiels et avait créé une incertitude budgétaire.

« Cela met les banques alimentaires dans une situation précaire, car elles ne savent pas combien de nourriture elles peuvent se permettre d'acheter pour les étudiants ni combien d'employés elles peuvent embaucher »

— Une citation de  Sofia Descalzi, présidente de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants

Les banques alimentaires craignent de devoir renvoyer les étudiants dans le besoin, déplore-t-elle.

En mai, la fédération a d'ailleurs lancé une contestation judiciaire demandant aux tribunaux d'annuler la directive du gouvernement.

Le ministère de la Formation et des Collèges et des Universités a refusé de commenter l'affaire, mais il a défendu la mesure.

La liberté de choix des étudiants garantira que les frais accessoires sont clairement communiqués à tous les étudiants, afin que les étudiants puissent choisir les services qu’ils soutiennent sur leur campus, a déclaré une porte-parole du ministère.

Les services de syndicat étudiant coûtent environ 3 dollars par étudiant pour l'année scolaire, dont une partie est versée à la banque alimentaire du campus, qui sert environ 200 étudiants par an, a déclaré Chemi Lhamo, ajoutant qu'elle envisageait d'autres options telles que des subventions, des dons et le recours à des bénévoles pour compenser les éventuelles réductions budgétaires.

Chemi Lhamo a déclaré qu'elle n'avait pas engagé de coordonnateur de banque alimentaire en raison de l'incertitude financière.

« Le syndicat étudiant a donné la priorité au centre alimentaire parce que nous voulons servir les personnes les plus vulnérables de notre communauté, mais cela a été rendu beaucoup plus difficile. »

— Une citation de  Chemi Lhamo, présidente du Syndicat des étudiants du campus de Scarborough de l'Université de Toronto

La présidente du syndicat des étudiants de premier cycle de l'Université de Western Ontario, Bardia Jalayer, a déclaré que la banque alimentaire de l'université avait reçu environ 1000 demandes de service depuis 2016 et que la demande augmentait.

Des boîtes de conserve de toute sorte sur des étagères.

Un rapport publié en 2016 par Meal Exchange, une organisation caritative nationale, indique que deux étudiants sur cinq souffrent d'insécurité alimentaire — le manque d'accès à des aliments abordables et nutritifs en quantité suffisante. (Archives)

Photo : CBC/Colleen Connors

Les banques alimentaires pourraient devenir encore plus démunies après que le gouvernement Ford eut supprimé les frais de scolarité gratuits pour les étudiants à faible revenu et qu'il les aient remplacés par une combinaison de subventions et de prêts.

Cela exerce des pressions sur les étudiants, qui vont maintenant être soit plus endettés ou qui recevront moins de soutiens financiers, a déclaré Bardia Jalayer.

Un rapport publié en 2016 par Meal Exchange, une organisation caritative nationale, indique que deux étudiants sur cinq souffrent d'insécurité alimentaire — le manque d'accès à des aliments abordables et nutritifs en quantité suffisante.

Le rapport a été mené sur la base d’un sondage mené auprès de 4500 étudiants de niveau postsecondaire dans quatre universités ontariennes et une en Alberta.

Bunisha Samuels, de la Alma Mater Society de l'Université Queen's, a déclaré que l'insécurité alimentaire avait une incidence sur les résultats scolaires, car les étudiants s'inquiètent de leur prochain repas au lieu de se concentrer sur leurs études.

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