Il y a 60 ans, le décès de Maurice Duplessis consternait le Québec
Maurice Duplessis, premier ministre du Québec, meurt en fonction le 7 septembre 1959.
Photo : Radio-Canada
Il y a 60 ans, le 7 septembre 1959, mourait le premier ministre du Québec, Maurice Duplessis, politicien qui a profondément marqué la société québécoise de son vivant. Qu’en est-il après son décès? Des reportages de Radio-Canada nous apportent une amorce de réponse.
« Monsieur Maurice Duplessis est disparu le 7 septembre après avoir dirigé les destinées de la province pendant presque un quart de siècle. Adversaire redoutable, il s’était illustré avant la guerre en fondant un nouveau parti politique qu’il mena à une série de victoires consécutives au lendemain du conflit de 1939-45. »
Stupéfaction au Québec
Le 7 septembre 1959 tombe une nouvelle qui consterne le Québec.
Le premier ministre de la province, Maurice Duplessis, a succombé à une série d’hémorragies cérébrales alors qu’il effectuait une tournée dans l’Ungava.
Maurice Duplessis avait été premier ministre du Québec sans interruption depuis le 30 août 1944.
Il avait été élu à ce poste une première fois en 1936 mettant fin alors à 39 années consécutives de gouvernements libéraux.
Celui que ses partisans surnommaient « le Chef » dominait la scène politique québécoise depuis plus d’un quart de siècle.

L'animateur Jean-Paul Nolet commente des images montrant les événements après le décès du premier ministre du Québec Maurice Duplessis, ses funérailles et sa succession politique.
Le 1er janvier 1960, dans le cadre de l’émission La revue de l’année 1959, l’animateur Jean-Paul Nolet revient sur le décès de Maurice Duplessis.
Les images nous montrent le transport du corps de Maurice Duplessis de Schefferville à Québec.
On voit après les obsèques et la mise en terre de son cercueil qui émeuvent tous les membres de son cabinet.
Le récit se concentre par la suite sur la succession du premier ministre disparu. Au parlement de Québec, le cabinet s’est réuni.
Ce dernier choisit le dauphin de Maurice Duplessis, Paul Sauvé, comme nouveau chef de l’Union nationale.
Paul Sauvé est presque immédiatement assermenté 17e premier ministre du Québec par le lieutenant-gouverneur de la province, Onésime Gagnon.
On se souvient de Maurice Duplessis en 1969
En 1969, cela fait 10 ans que Maurice Duplessis est décédé.

L'animateur Michel Pelland commente et présente une biographie du premier ministre du Québec Maurice Duplessis.
C’est l’occasion pour Format 30, le 5 septembre 1969, de présenter une biographie de Maurice Duplessis, de même que des extraits de ses discours.
L’animateur Michel Pelland met tout d’abord l’accent sur les combats des travailleurs pour obtenir des droits lors de grèves qui ont été férocement réprimées par le gouvernement Duplessis.
Un autre aspect développé dans la biographie est le penchant autonomiste, voire nationaliste, de Maurice Duplessis.
En 1939, son principal slogan électoral a été « Maîtres chez nous ».
Il confirmait l’opposition de Maurice Duplessis à la volonté du gouvernement fédéral de conscription des jeunes Québécois comme soldats lors de la Seconde Guerre mondiale.
Pour la petite histoire, ce slogan a été funeste deux fois à Maurice Duplessis.
Il n’a pas plu aux électeurs qui ont choisi les libéraux d’Adélard Godbout lors du scrutin du 23 septembre 1939.
En 1962, les libéraux de Jean Lesage reprennent le slogan. Ils battent l’Union nationale fondée par Maurice Duplessis à l’élection provinciale du 14 novembre.
Les discours sélectionnés par Format 30 montrent par ailleurs que Maurice Duplessis était un conservateur attaché aux valeurs traditionnelles et qu'il était réfractaire à plusieurs aspects de la modernisation sociale.

Extrait où des gens de la région de la Mauricie expriment leur opinion sur Maurice Duplessis 10 ans après son décès.
L’émission propose aussi un « vox pop » tourné en Mauricie à l’occasion du 10e anniversaire du décès du premier ministre.
On constate que Maurice Duplessis avait encore des admirateurs. Par contre, certaines personnes interrogées soulignaient son côté dictatorial et le fait qu’il avait retardé le progrès au Québec.