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Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L’enjeu de l’avortement a ressurgi dans l’actualité et pourrait avoir une incidence sur le vote des Canadiennes. Priorités, attentes et perceptions : les partis politiques devront être à l’écoute des électrices. Des femmes font le bilan de ce gouvernement qui se voulait féministe.
Peterborough fait partie de la circonscription représentée par Maryam Monsef, la ministre des Femmes et de l’Égalité des genres du gouvernement Trudeau. Pourtant, dans cette ville ontarienne, le mandat libéral n’a pas plu à toutes les électrices. La lutte s’y annonce d’ailleurs serrée entre libéraux et conservateurs.
L’affaire SNC-Lavalin a laissé un goût amer à Martine Guay, mère et femme d’affaires à son compte.
Je crois que faire pression sur des femmes pour imposer tes idées, c’est très, très loin du féminisme.
Mme Guay n’a pas digéré les pressions exercées par le premier ministre sur l’ancienne procureure générale Jody Wilson-Raybould. Elle n’a jamais voté libéral, et ce n’est pas près de changer.
Martine Guay, mère et femme d'affaires à son compte, est déçue du dernier mandat libéral.
Photo : Radio-Canada / Thierry Laflamme
Tu as des femmes intelligentes qui essaient de dire la vérité et qui se font bousculer. Je trouve ça très triste en tant que femme. Comment est-ce que ça peut encore arriver?, demande Mme Guay. Ce n’est pas un ring de boxe qu’on a ici, ajoute-t-elle.
Mais à l’image des intentions de vote dans Peterborough-Kawartha, les avis sont partagés.
Amy Semple, une enseignante, se demande jusqu’à quel point [Justin Trudeau] a fait pression sur [Jody Wilson-Raybould]. J’ai encore le sentiment qu’il représente bien les femmes, tranche-t-elle.
La jeune femme se dit fière d’être représentée par la ministre des Femmes. À ses yeux, Maryam Monsef est un « modèle » pour les jeunes de la communauté. Amy Semple envisage de voter pour les libéraux, elle qui fait de l’environnement et de l’éducation ses priorités.
Et l’avortement?
Amy Semple, une enseignante de Peterborough, s'oppose à ce que le débat sur l'avortement soit rouvert.
Photo : Radio-Canada / Thierry Laflamme
Amy Semple affirme qu’elle ne pourrait pas voter pour le Parti conservateur ni pour le Parti populaire du Canada. Andrew Scheer est personnellement contre l’avortement et Maxime Bernier est prêt à rouvrir le débat, ce qui constitue des barrières pour elle.
Je côtoie des mères adolescentes. J’ai été témoin de situations complexes, les femmes doivent avoir cette option, explique l’enseignante.
Ce sentiment trouve-t-il écho ailleurs? Au Québec, en territoire stratégique, deux femmes partagent leur point de vue sur cette question. Mettons qu’ils ne gagnent pas des points en ma faveur, déclare Caroline Viau, ancienne athlète paralympique en ski alpin rencontrée dans les sentiers du mont Horizon, en Estrie.
Son amie Audrey Larroquette, copropriétaire d’un magasin de sport, abonde dans le même sens.
Comment peut-il être question de rouvrir ce débat au Canada? Ça me jette à terre, mais on a vu des reculs dans l’histoire, c’est toujours possible.
Caroline Viau et Audrey Larroquette seront attentives aux propositions pour faciliter la conciliation travail-famille et en matière d’environnement. C’est intéressant, nos enfants nous poussent à être plus conscientisées, explique Mme Viau.
En ce qui concerne le programme féministe du gouvernement Trudeau, elles ont apprécié son cabinet paritaire, tout comme la présence chez les ministres de personnes handicapées ou issues des minorités visibles.
Caroline Viau, ancienne athlète paralympique en ski alpin, et Audrey Larroquette, copropriétaire d'une boutique de sport, ont apprécié l'ordre du jour féministe du gouvernement de Justin Trudeau.
Photo : Radio-Canada / Thierry Laflamme
Tu peux être sensibilisé à la cause, mais d'avoir des ministres qui font partie de ces communautés, c’est important, affirme Mme Viau.
Audrey Larroquette associe Justin Trudeau à une certaine « féminité » en raison de son ordre du jour féministe, « sa sensibilité », « les excuses aux peuples autochtones où il pleurait » et sa présence aux défilés de la Fierté, notamment.
Ces gestes symboliques les ont marquées, mais elles veulent un portrait plus complet et en connaître davantage sur les autres chefs avant d’arrêter leur choix.
Des électrices à convaincre
Un sondage Angus Reid mené à la mi-août, à l’échelle nationale, montrait que le vote de l’électorat féminin était encore volatil.
Une majorité de femmes étaient toujours indécises, un phénomène encore plus prononcé chez les électrices âgées de moins de 35 ans.
Électeurs indécis à l'échelle nationale
Femmes : 58 %
Femmes de moins de 35 ans : 74 %
Hommes : 42 %
* Source : sondage Angus Reid mené du 13 au 21août2019 auprès de 1946répondants, avec une marge d’erreur d’environ 2%, 19 fois sur 20.
Les partis politiques déploient sans doute beaucoup d’efforts afin de trouver le message qui résonnera le mieux auprès des femmes.
Ils devront garder en tête qu’outre les programmes politiques, elles seront peut-être d’abord guidées par des convictions et des valeurs plus profondes.