La cause de l’école française de Parry Sound devant les tribunaux
L'école élémentaire comptait cohabiter avec le Collège Canadore, mais le conseil municipal s'y oppose.
Photo : Radio-Canada / Marie-Hélène Ratel
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le Conseil scolaire public du Nord-Est de l'Ontario fait entendre sa demande d’injonction mardi devant les tribunaux à Timmins, à une semaine de la rentrée. La Municipalité a refusé de modifier les règles de zonage pour autoriser le partage des locaux entre le Collège Canadore et l’école élémentaire.
Le Conseil espère obtenir une injonction qui permettrait l’ouverture de l’école, comme prévu, au Collège Canadore, le temps de trouver un nouvel emplacement.
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Malgré les circonstances, les parents de la trentaine d’élèves inscrits demeurent optimistes pour la rentrée scolaire.
Nous sommes prêts à envoyer nos enfants. Ils sont très enthousiastes. C’est ce qui compte. Ce n’est pas le lieu qui fait une école, ce sont les enseignants et les élèves.
Certains éprouvent toutefois une grande déception envers la communauté de la région qui s’est fermement opposée au projet après la signature d’une entente entre le Collège et le Conseil scolaire.
La mère de famille Cindy Pengra a le sentiment que cette opposition vive ciblait directement la communauté francophone. Native de la région, elle dit avoir été très surprise des réactions soulevées.
J'ai entendu des choses comme : "Il n'y a pas de personnes françaises à Parry Sound, pourquoi est-ce qu'on a besoin d'une école française ici?” Il y avait des idées comme ça.
Une école française, mais pas à Canadore
Le 13 août dernier, les élus municipaux ont rejeté à l’unanimité une motion pour modifier les règles de zonage qui aurait permis à l’école élémentaire de cohabiter avec le Collège Canadore.
Selon la mère de famille Angela Gilbert, qui a inscrit quatre de ses enfants à l'école française, l’enjeu soulevé du partage de locaux entre enfants et adultes n’est qu’une excuse, car le Collège Canadore loue déjà des locaux pour des activités en collaboration avec d’autres écoles.
J’ai l’impression que c’est contre l’école française et la culture francophone. Personne n’a de problème avec les autres programmes offerts par les écoles anglaises.
Elle cite en exemple des activités auxquelles ses enfants ont déjà participé à Canadore, par le biais de leur ancienne école anglaise.
Le maire Jamie McGarvey refuse de répondre à toute question puisque l'affaire est maintenant devant les tribunaux.
En entrevue avec Radio-Canada le 20 août, il avait expliqué que le conseil municipal ne s’opposait pas à une école française à Parry Sound, mais que c’est la vocation du Collège qui posait problème.
Cela n’a rien à voir avec une école française. C’est plutôt un enjeu moral.
Selon le maire McGarvey, le bâtiment doit être utilisé avant tout pour l'éducation aux adultes.
Jocelyn Shipman, une résidente du canton de Seguin, dans la région de Parry Sound, a recueilli quelque 500 signatures d'opposants au projet. Elle a travaillé au Collège Canadore pendant 11 ans, avant de prendre sa retraite en 2014.
Mme Shipman croit que la création d’une école française à Parry Sound est une bonne idée
, mais pas à Canadore.
Elle explique que le Collège n’a que sept salles de classe et qu’en louant des locaux pendant toute une année scolaire, les possibilités d’expansion pour les programmes et l’offre de cours seront limitées. Ça aurait un impact sur la future offre de cours et l’intérêt des étudiants à s’inscrire parce que l’espace devra être partagé
, affirme-t-elle.
Les représentants du Collège ont décliné notre demande d’entrevue.
Dans un courriel, Ginette Gazabon, porte-parole du bureau du PDG, soutient que le Collège Canadore est au courant de la décision du conseil municipal de Parry Sound et que les options sont étudiées
.