Faut-il réfléchir davantage au tourisme sur les Îles?
Des dizaines de personnes déambulent sur la plage à l'occasion du concours de châteaux de sable des Îles-de-la-Madeleine.
Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Normand Choinière, un Madelinot d’adoption qui fréquente les îles de la Madeleine depuis une trentaine d’années, estime qu’un groupe de réflexion indépendant devrait être formé pour réfléchir à l’avenir de l’industrie touristique madelinienne.
M. Choinière vit aux Îles six mois par année. Il dit s’être senti alerté par un texte publié dans le magazine L’Actualité intitulé Les touristes tuent-ils le tourisme?
Il a décidé d’interpeller les Madelinots par le biais du réseau social Facebook, sur la page Info-Madelinot.
Après avoir lu cet article
, a-t-il exposé dans son intervention, je me suis convaincu de la nécessité de créer un groupe de réflexion indépendant et permanent qui, aux deux ans par exemple, émettrait des avis sur l'impact du tourisme aux Îles et sur les mesures pour en atténuer les effets négatifs de son développement positif. Un peu comme le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) le fait.
« [Le tourisme], cette poule aux oeufs d'or, mérite d'être protégée, mais aussi les Madelinots eux-mêmes et encore plus les Îles dans leur intégralité. »
Rappelant que les Îles accueillent environ 85 000 visiteurs par année et que la population est de 12 500 personnes, ce retraité constate que le tourisme a des impacts environnementaux, notamment sur la gestion de l’eau potable, qui peut se raréfier, et celle des matières résiduelles, qui augmentent en été.
Il mentionne également un impact majeur sur l’habitation, sur la disponibilité de l’hébergement. C’est d’autant plus critique que la main-d’oeuvre (nécessaire pour faire fonctionner la machine) qui vient de l’extérieur s’ajoute à la présence des visiteurs
, juge-t-il.
On doit avoir une vision à court et à long terme
, mentionne M. Choinière. Il faut qu’elle soit détachée des considérations économiques et politiques.
Il souligne toutefois que des entités comme le conseil municipal ou la CTMA devraient avoir leur mot à dire parce qu’elles ont des connaissances importantes, sans être les gens qui réfléchissent au nom de la communauté
, précise-t-il.
« Il faut préserver la beauté des Îles. Il y a beaucoup à faire au niveau de la promotion de la qualité de l’image des îles. »
Selon Normand Choinière, les Madelinots semblent favorables à la formation d’un groupe de réflexion sur l’avenir du tourisme. Ils ont été nombreux à commenter sa publication et quelques-uns ont manifesté leur intérêt pour la création d’un tel groupe.
Ça existe déjà
, selon le maire
Selon le maire des Îles-de-la-Madeleine, Jonathan Lapierre, cette nouvelle entité viendrait doubler le travail qui se fait déjà.
« Il y a des enjeux auxquels nous sommes confrontés, mais il ne faut pas non plus créer un problème qui à mes yeux n’en est pas tout à fait un actuellement. »
L’industrie touristique s’est développée graduellement et de façon ordonnée, dans le respect de nos paysages et de notre environnement. Il y a eu plusieurs actions qui ont été posées
, rappelle Jonathan Lapierre.
Le maire rappelle notamment qu’une politique-cadre de développement touristique, avec des préoccupations similaires, a été adoptée en 2006 et mise à jour en 2018.
De plus en plus, les gens se posent des questions
, indique-t-il. Je ne dis pas qu’elles ne sont pas bonnes, mais il y a déjà des structures en place qui fonctionnent bien.
« Tout ça est sous contrôle. Il y a déjà des mécanismes en place, mais il faut rester à l’affût pour corriger le tir, le cas échéant. On a tout intérêt à occuper notre territoire de façon saine pour le laisser aux générations futures. »
Le maire ajoute que la Municipalité a prévu une consultation pour le début de 2020. La population et les différents partenaires socioéconomiques seront invités à s’exprimer sur différents sujets, dont l’avenir du tourisme.