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Vers une noisette du Bas-Saint-Laurent : de premiers résultats encourageants

Une personne tenant des noisettes au creux de ses mains..

Un projet visant une culture commerciale de la noisette est en cours au Bas-Saint-Laurent.

Photo : iStock / Creative-Family

Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Deux ans après la plantation des premiers noisetiers hybrides dans la région, les arbustes affichent un taux de survie impressionnant, mais il est encore trop tôt pour déterminer quelles essences répondront le mieux au climat du Bas-du-Fleuve.

Ce n'est un secret pour personne : les noisettes sont bien présentes à l'état sauvage dans la région.

Or, aucune culture commerciale de la noisette n'a encore été développée au Bas-Saint-Laurent, mais cela pourrait être sur le point de changer.

C'est l'espoir derrière le projet piloté par Saveurs du Bas-Saint-Laurent, Biopterre et la Table de concertation des produits non ligneux.

Depuis 2017, environ 80 noisetiers ont été plantés sur chacune des 22 fermes participantes, réparties dans toutes les MRC de la région. D'autres plants seront plantés à l'automne et au printemps, pour atteindre un total d'environ 100 noisetiers par ferme.

Des rangées de jeunes noisetiers poussent au soleil.

Au printemps 2020, 100 noisetiers auront été plantés à la fraisière Durette, à Saint-Ulric.

Photo : Radio-Canada / Catherine Poisson

Ce sont des hybrides, des cultivars identifiés comme ayant un potentiel qu'on veut tester ici. Chaque verger est pareil, on a exactement les mêmes essences parce que, ce qu'on veut, c'est identifier ce qui va bien pousser où, explique le chargé de projet et codirecteur du secteur innovation et transfert de technologie pour Biopterre, Maxim Tardif.

Bonne croissance, bonnes noisettes?

Jusqu'à présent, les noisetiers affichent un taux de survie de 98 % sur l'ensemble des sites, un résultat encourageant compte tenu des sécheresses des dernières années et des grands froids vécus en hiver.

Ils ont eu une pousse d'environ 12 à 15 pouces par année depuis qu'ils ont été plantés et le feuillage est bien développé, pas de maladie foliaire pour l'instant, constate Jean-Marc Durette, le seul producteur de la Matanie à participer au projet.

Cela dit, M. Tardif précise que ce n'est pas parce qu'un noisetier pousse bien, qu'il produira des noisettes. Il faudra donc attendre que les arbustes atteignent leur maturité, vers 8 à 10 ans, pour réellement juger de la réussite du projet.

Ce qu'on implante aujourd'hui, on ne saura pas si c'est la bonne chose avant huit ans, admet l'expert.

Néanmoins, les premiers résultats donnent espoir.

« Si les noisetiers poussent à Matane, on peut être confiants que ça va pousser ailleurs aussi! »

— Une citation de  Maxim Tardif, chargé de projet à Biopterre
Le chargé de projet chez Biopterre, Maxim Tardif

Le codirecteur et chargé de projet à Biopterre, Maxim Tardif

Photo : Radio-Canada / Simon Turcotte

L'incertitude n'inquiète pas non plus Jean-Marc Durette, qui n'a pas hésité à se porter volontaire pour diversifier la production de sa fraisière, et pour retourner à ses premiers amours.

« Je me souviens, tout jeune, à l'âge de 6 ou 8 ans, on ramassait des noisettes, on vendait des noisettes! C'est un peu mon premier commerce qui revient. »

— Une citation de  Jean-Marc Durette, propriétaire de la Fraisière Durette

C'est cet amour de la noisette qui a incité les trois organismes responsables du projet à choisir cette noix comme potentiel produit emblématique de la région. Quand on parle de noisettes à tout un chacun, la petite lumière s'allume, tout le monde est un peu excité par la noisette, observe M. Tardif.

On a réussi avec ce projet-là à aller chercher la nouveauté, mais aussi à aller chercher quelque chose qui s'inscrit bien dans notre territoire, souligne-t-il.

Des noisettes en autocueillette : l'exemple du Saguenay

Inspiré par une récente visite du verger de Bertrand Gravel, à Saint-Fulgence au Saguenay–Lac-Saint-Jean, M. Durette envisage déjà de planter des centaines, voir des milliers de noisetiers supplémentaires, quitte à prendre le risque de se retrouver avec des noisetiers qui ne produisent pas de noisettes.

Est-ce qu'on prend le risque de planter 2000 noisetiers pis que ce soit pas rentable, ou d'attendre alors que ça aurait pu être rentable? Si on veut en avoir dans 10 ans, faut commencer parce que si on attend 10 ans, ça va prendre 20 ans!

L'agriculteur se tient devant un jeune noisetier. Le plant âgé de deux ans lui arrive aux coudes.

Jean-Marc Durette envisage déjà de planter des centaines, voire des milliers de noisetiers supplémentaires dans sa ferme.

Photo : Radio-Canada / Catherine Poisson

M. Durette aimerait pouvoir vendre ses noisettes en autocueillette, comme M. Gravel le fait à Saint-Fulgence, et comme lui-même le fait déjà avec ses fraises. C'est le contact direct avec le client, c'est ça que j'aime, pis c'est moins de trouble, explique-t-il.

Pour l'instant, il se concentre sur ses premiers plants et se prépare à affronter les insectes ravageurs qui pourraient s'en prendre aux noisetiers dans les années à venir. Sera-t-il possible de les tenir à distance sans faire usage d'insecticides, comme il l'espère?

Tout est à apprendre, admet M. Durette.

L'agriculteur se dit heureux de pouvoir compter sur l'accompagnement et l'expertise de Biopterre, et espère que le risque en vaudra la noisette.

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