Il faut chasser le phoque pour sauver le saumon, plaident des groupes autochtones

Le chef de la Nation Haïda, Roy Jones, estime que le ministère des Pêches et des Océans du Canada a une compréhension insuffisante des besoins des communautés autochtones.
Photo : Radio-Canada / Maggie MacPherson
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Des membres des Premières Nations de la Colombie-Britannique lancent un véritable cri du coeur et demandent à Ottawa de les autoriser à exploiter et à vendre des produits dérivés de la chasse au phoque et à l’otarie. Ces mammifères marins sont en partie responsables, selon eux, de la « catastrophe » qu’est le déclin des populations de saumons de la côte ouest.
Plusieurs espèces de saumons sont en voie de disparition en Colombie-Britannique, selon les plus récentes évaluations du Comité sur la situation des espèces en péril du Canada, et leur disparition a des effets considérables sur les communautés qui dépendent de sa pêche.
Tom Sewid, le directeur du groupe Pacific Balance Marine Management, croit que ce « désastre », à la fois naturel et provoqué par les humains, est l’équivalent, sinon pire, de la disparition historique des grands troupeaux de buffles des plaines.
Si nous perdons notre saumon, nous, Autochtones de la côte et de l'intérieur, perdons une grande partie de notre culture et de notre existence.
La chasse aux phoques, une solution « nécessaire »
Pour le chef de la Nation Haïda, Roy Jones, l’autorisation de la vente commerciale de produits des phoques et des otaries permettrait d’une part de générer des revenus pour les communautés qui souffrent du déclin du saumon, tout en aidant à sauver des centaines et des milliers de saumons chaque semaine
.
Si nous ne commençons pas à gérer les phoques et les otaries, nous aurons de graves problèmes.
Les faibles rendements de la pêche au saumon au cours de la dernière année ont engendré des pertes économiques qui mettent en péril les membres de leurs communautés. Certains pêcheurs vont perdre leur bateau, leur gagne-pain, et j’ai déjà entendu parler de gens qui vont perdre leur maison
, ajoute Roy Jones.
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« Un suicide politique »
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soient considérées dans la gestion des écosystèmes aquatiques.
Tom Sweid et Roy Jones croient tous deux que le Ministère a une compréhension insuffisante
des besoins de leurs communautés.
Le gouvernement nous bloque, nous ignore, agit comme une autruche [en mettant] la tête dans le sable. Il ne veut pas commettre de suicide politique.
Le dilemme des épaulards
Les phoques et les lions de mer constituent une source de nourriture importante pour les épaulards migrateurs, explique Leri Davies, porte-parole de Pêches et Océans Canada.
Or, la disparition du saumon chinook pourrait entraîner celle des épaulards « résidents du sud » vivant dans la mer des Salish, au large de la province, puisqu'ils s'en nourrissent presque exclusivement.
Avec des informations de Jon Hernandez