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La SAQ maintenant « ouverte » à la consigne du verre

Des bouteilles de vin

Des bouteilles de vin à la Société des alcools du Québec

Photo : Radio-Canada / Martin Thibault

Radio-Canada

Après s'être longtemps opposée à la consigne des bouteilles de verre, la Société des alcools du Québec (SAQ) est désormais prête à soutenir cette idée. Mais il serait impossible, avertit-elle, de récupérer les contenants consignés dans ses succursales.

Témoignant devant la commission parlementaire qui se penche sur le recyclage et la valorisation locale du verre, la présidente et chef de la direction de la SAQ, Catherine Dagenais, a signifié, lundi, la volte-face de la société d'État.

Rappelant que 87 % des bouteilles que vend la SAQ sont mises au recyclage par les citoyens, elle a déploré les grandes quantités de verre aboutissant ultimement dans les dépotoirs.

Selon Recyc-Québec, le taux d’acheminement aux fins de recyclage du verre n'était que de 28 % en 2018, notamment en raison des bris et de la contamination du verre par d'autres matières recyclables.

« L'enjeu n'est donc pas la récupération du verre, largement passée dans les mœurs des Québécois, mais bien ce qu'on fait avec ensuite », a soutenu Mme Dagenais.

Il est urgent que l'on mette en place des mesures qui permettront vraiment d'améliorer le taux de recyclage de l'ensemble du verre postconsommation au Québec. Et si l'atteinte de cet objectif passe par un changement de type de collecte et donc par la mise en place d'une consigne sur le verre, la SAQ appuiera l'initiative.

Une citation de Catherine Dagenais, présidente et chef de la direction de la SAQ

Manque d'espace

Elle a cependant fait valoir qu'une éventuelle consigne sur les bouteilles de vin ne pourrait être assumée par la société d'État, invoquant un manque d'espace. Ce serait « impossible » que les succursales servent de points de collecte, a-t-elle martelé.

« Nos succursales, dont la superficie est de plus en plus limitée, n'ont pas l'espace requis pour reprendre 100 % de notre inventaire qui, rappelons-le, représente environ 200 millions de bouteilles par année », a-t-elle soutenu.

Il ne serait pas davantage envisageable de retourner aux producteurs les bouteilles pour des remplissages multiples, a-t-elle averti, soulignant que la SAQ avait plus de 3000 fournisseurs dans 81 pays.

« Nous croyons que la solution retenue doit aller au-delà de la méthode de collecte et offrir une solution pour améliorer le taux de recyclage du verre afin d’éviter son enfouissement », a dit Mme Dagenais.

Le Québec ne compte qu'une usine de refonte de verre, qui récupère principalement le verre clair ou ambré, qui ne constitue que 20 % des bouteilles vendues par la SAQ, a soutenu la dirigeante de la SAQ.

Elle a en outre réclamé une stratégie qui prendrait en compte l'ensemble des contenants de verre et pas seulement les bouteilles d'alcool.

Les bouteilles vendues à la SAQ ou en épicerie correspondent environ à la moitié du verre qui se retrouve dans le bac de recyclage.

Plaidoyers pour la consigne, pour le statu quo et pour une solution mixte

Un lot de plusieurs centaines de contenants alimentaires en verre.

Le taux d'acheminement aux fins de recyclage du verre n'était que de 28 % en 2018 au Québec.

Photo : CBC / Don Somers

La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), qui représente des travailleurs dans la fabrication du verre (360 travailleurs chez Owens Illinois, à Montréal) ainsi qu'à la SAQ et dans la collecte des matières résiduelles et des déchets, a pour sa part plaidé pour la consigne du verre.

La responsabilité devrait échoir à la SAQ, ont affirmé ses porte-parole.

La centrale syndicale a souligné que les contenants de verre qui se retrouvent dans la collecte sélective se brisent souvent dans le transport, entraînant ainsi la contamination du verre par les autres matières. Lorsque la pureté du verre est altérée, la valeur marchande est réduite, a rappelé la FTQ.

Le verre brisé a également pour conséquence de détériorer les équipements de tri en plus d'exposer les travailleurs à des risques de blessures, a-t-elle ajouté.

Recyc-Québec a de son côté proposé la coexistence de la consigne et de la collecte.

Selon la présidente-directrice générale de l'organisme, Sonia Gagné, « stimuler les débouchés [pour le verre de la collecte sélective] est une partie de la solution ». Le verre constitue 13 % du contenu du bac bleu, a-t-elle précisé.

La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), qui représente des PME, a au contraire plaidé pour le maintien de la collecte sélective. « Pourquoi réparer quelque chose qui n'est pas brisé? », a-t-elle allégué.

La collecte sélective « rejoint déjà 99 % des Québécois et est bien ancrée dans leurs habitudes depuis plus de 20 ans. Ce système semble déjà être l'instrument tout désigné pour récupérer les contenants de boisson qui n'ont qu'un usage unique », a affirmé la FCEI.

Avec les informations de La Presse canadienne

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