Un distributeur de drogues à Vancouver pour prévenir les surdoses?

Une seringue usagée sur le pont Cambie, à Vancouver.
Photo : Radio-Canada / Rafferty Baker/CBC
Un professeur de santé publique à l'Université de la Colombie-Britannique veut installer un distributeur automatique de drogues « non contaminées » dans le quartier du Downtown Eastside, durement touché par la crise des opioïdes, afin d’atténuer les risques de surdoses pour ses habitants.
Le Dr Mark Tyndall dit qu’un distributeur prototype pourrait être déployé d'ici deux mois. Il croit que celui-ci pourrait contrer « l'épidémie d'empoisonnement » causé, selon lui, par l'usage de drogues mortelles.
Les centres d'injection supervisée sont « insuffisants »
Si les centres d'injection supervisée sont un moyen de s'assurer que les utilisateurs disposent d'un approvisionnement en drogues sécuritaires, M. Tyndall estime qu'ils ne sont pas suffisants.
« Cela exclut beaucoup de gens qui ne vont jamais y aller trois fois par jour et qui se sentent observés au moment de consommer de la drogue. »
Acheter sans se sentir observé
Le distributeur automatique serait une boîte géante verrouillée
où les gens pourraient acheter de la drogue sans se sentir observés.
En réponse aux critiques disant que des revendeurs puissent profiter de ce distributeur, M. Tyndall dit que ces craintes sont « grandement exagérées » et que la redistribution de ces drogues non contaminées serait bénéfique.
Un état d'urgence
Pour faire face à l'épidémie de surdose, la Colombie-Britannique a déclaré l'état d'urgence en 2016.
La médecin en chef de la Colombie-Britannique, Bonnie Henry, réclame depuis le mois d'avril la décriminalisation de la possession de drogue pour usage personnel.
Le gouvernement fédéral a signalé 11 577 décès liés à la consommation d’opioïdes au Canada entre les mois de janvier 2016 et décembre 2018. Dans la province, on estime que trois personnes meurent chaque jour d'une surdose de drogue.