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La mort de 3 épaulards en Colombie-Britannique, indicateur d’une « crise »

Deux épaulards brisent la surface de l'eau pour souffler.

Les trois épaulards n'ont pas été aperçus depuis l’hiver dernier. À cette époque, les chercheurs ont noté que l'état de santé de ces orques s’était détérioré.

Photo : Mark Malleson

Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Le Centre américain de recherche sur les baleines annonce que trois épaulards adultes vivant dans la mer des Salish, au large de la Colombie-Britannique, sont présumés morts, ce qui porte le nombre de cette population gravement menacée à 73.

Les baleines disparues sont membres de trois familles distinctes, et portent les noms de J17, K25 et L84.

L’été, cette population d’épaulards, que l’on appelle résidente du sud, navigue dans les eaux au large de l’île de Vancouver et autour des îles de l’archipel San Juan, aux États-Unis. Or, ceux-ci n’ont pas été aperçus depuis l’hiver dernier, au moment où les chercheurs avaient noté que leur état de santé s’était détérioré.

Tableau avec infos sur les trois orques mortes.

Les orques disparues sont membres de trois familles distinctes. Celles-ci ont normalement une espérance de vie de 35 à 60 ans.

Photo : Radio-Canada

Ça prend au coeur, dit Christianne Wilhelmson, directrice générale de l'organisme environnemental Georgia Strait Alliance. Elle affirme toutefois ne pas être surprise. Toute cette population vit beaucoup de stress. Des bébés ne survivent pas, des jeunes meurent par manque de nourriture, les adultes ne vivent pas aussi vieux que par le passé.

C’est l'ensemble de cette population qui vit une crise, selon elle.

« C'est le temps d'agir »

Un épaulard nage en compagnie de deux marsouins.

Bien que, ailleurs dans le monde, les épaulards se soient adaptés et mangent de la chair de marsouins, la population résidente du sud ne semble pas vouloir suivre leur exemple.

Photo : Radio-Canada / Ocean Wise/NOAA

Cette nouvelle est difficile à accepter, dit Andrew Trites, professeur à l’Université de la Colombie-Britannique et directeur de la Marine Mammal Research Unit.

Beaucoup de mesures ont été prises pour assurer la survie des résidents du sud, ajoute-t-il, citant en exemple plusieurs compagnies touristiques d’observation de baleine qui ont cessé leurs activités dans la région. Les bateaux naviguent plus lentement et ne s’approchent pas trop des orques, selon lui.

On a fait beaucoup cette année, le gouvernement a pris des mesures, reconnaît pour sa part Mme Wilhelmson. Toutefois, elle croit que la gravité de la situation demande des mesures qui seront sans doute difficiles à prendre, mais qui sont nécessaires.

« Ce n’est plus le temps des compromis, c’est le temps d’agir. »

— Une citation de  Christianne Wilhelmson, directrice générale de Georgia Strait Alliance

Un destin lié au nôtre

Image de l'épaulard Granny en 2010 qui fait une pirouette en surface avec seulement le bout de la queue toujours dans l'eau.

Andrew Trites croit que, si les habitants de la Colombie-Britannique sont si attachés aux épaulards, c'est qu'ils peuvent se reconnaître en eux.

Photo : Center for Whale Research (CWR).

Les habitants de la Colombie-Britannique sont émotionnellement attachés aux épaulards, disent les deux experts.

Andrew Trites croit que l'humain se reconnaît en eux. On voit leurs relations, on voit qu’ils vivent en famille, alors on sent un lien, dit-il.

Pour Christianne Wilhelmson, les épaulards représentent la région et ses habitants, et leurs destins sont intrinsèquement liés.

« Ils représentent beaucoup pour nous. S’ils sont en péril, on sait que notre région, les autres animaux et les écosystèmes qu’on aime sont aussi en péril. »

— Une citation de  Christianne Wilhelmson, directrice générale de Georgia Strait Alliance

De l'espoir pour l’avenir

Un épaulard se déplace sur le côté avec une nageoire à l'extérieur de l'eau et le ventre face à l'objectif.

Une photo de J17 prise la veille du jour de l'An montre que la femelle de 42 ans semble affamée.

Photo : Centre de recherche sur les baleines

J17 s'est fait connaître du monde entier lorsqu'elle a transporté le corps mort de son petit à la surface de l'eau pendant plus de deux semaines, dans ce qui s'apparente au sentiment humain du deuil. Sa mort met en péril la survie de toute la famille, craint Andrew Trites.

Les épaulards vivent dans des sociétés dirigées par la femelle la plus âgée, explique-t-il Alors, si on perd cette mémoire, les coutumes qu’elle avait, on ne sait pas ce qu'il adviendra du groupe J.

La naissance de deux femelles cette année représente une « bonne nouvelle », selon lui. Pour assurer la survie de la population, il doit y avoir des femelles qui deviendront mères. Mais ça prend du temps pour qu’elles grandissent assez pour pouvoir « contribuer à la population » . Les épaulards femelles atteignent la maturité sexuelle à l'âge de 14 ans et ont une espérance de vie de 35 à 60 ans.

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