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Un envoi du laboratoire national de microbiologie vers la Chine soulève des questions

Un édifice où un logo du gouvernement du Canada peut être vu sur la façade. Un drapeau canadien flotte devant l'édifice.

Le Laboratoire national de microbiologie, situé à Winnipeg.

Photo : La Presse canadienne

Radio-Canada

Des scientifiques du laboratoire national de microbiologie (LNM) ont envoyé les virus de l’Ebola et de Nipah vers la Chine le 31 mars sur un vol d’Air Canada. Bien que l’Agence de la santé publique du Canada affirme que toutes les règles ont été suivies, certains se demandent s’il existe un lien entre cet envoi et une enquête de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Cette enquête porte sur une affaire administrative au LNM deux chercheurs chinois et plusieurs étudiants étrangers ont été expulsés.

L’Agence de la santé publique du Canada refuse de confirmer s’il existe bel et bien un lien entre les deux affaires, mais insiste sur le fait que la sécurité du public n’est pas à risque.

Protocoles stricts

Ces deux virus sont parmi les plus mortels qui existent. Ils doivent être contenus dans des laboratoires qui permettent le plus haut niveau de biosécurité.

Selon de nombreuses sources qui préfèrent rester anonymes par peur de représailles, les agents pathogènes ont probablement été envoyés à l’Académie chinoise des sciences sans document protégeant la propriété intellectuelle du Canada.

Ces sources expliquent que les chercheurs canadiens n’ont pas le droit d’expédier quoi que ce soit sans un accord du genre au cas où le matériel envoyé mènerait à une découverte importante.

L’Agence de la santé publique du Canada n’a pas confirmé si un tel accord avait été conclu avant l’envoi du 31 mars. Toutefois, elle précise qu’il est habituel pour le laboratoire de « partager des échantillons d’agents pathogènes et des toxines avec ses partenaires d’autres pays afin de faire progresser la recherche scientifique dans le monde entier. »

L’agence indique également qu’en ce qui concerne l’envoi du 31 mars, « nous avons tous les enregistrements relatifs à l’envoi et tous les protocoles ont été suivis conformément aux lois et normes. »

Lien? Pas si vite!

Xiangguo Qiu est une éminente virologue qui a contribué au développement d’un traitement contre le virus Ebola.

Native de la Chine elle était, jusqu’à sa suspension, à la tête du développement de vaccins et de traitements antiviraux au sein du Programme des agents pathogènes spéciaux du LNM. Son mari Keding Cheng, lui aussi suspendu, y était biologiste. 

Une femme dans un laboratoire porte une combinaison de haute sécurité.

Le docteure chinoise Xiangguo Qiu est au Canada depuis 1996, mais est toujours affiliée à l'université de Tianjin, la ville dont elle est originaire. Elle a fait venir de nombreux étudiants au fil des années afin de l'épauler dans son travail.

Photo : Radio-Canada

L’Agence de la santé publique du Canada a décrit le cas comme une affaire administrative de violation des règlements interne et refuse de donner plus de détails pour des raisons de confidentialité.

La directrice de l’Institut des études sur la Chine de l’Université de l’Alberta, Jia Wang, appelle toutefois à la prudence lorsqu’il s’agit de faire des liens entre les deux affaires.

Il est vrai, admet-elle, que la Chine a été impliquée dans des affaires d’espionnage et de vols de propriété intellectuelle dans le passé, mais le pays investit énormément dans le développement des sciences, des technologies et de l’innovation.

Selon elle, il faut attendre les conclusions de la GRC avant de montrer qui que ce soit du doigt.

« C’est une bonne chose d’aller au fond de l’affaire et de comprendre ce qui s’est passé. Peut-être que les procédures pourront être améliorées ou qu’un rappel sur l’importance de respecter celles-ci pourra être fait avec ceux impliqués dans l’affaire » dit-elle.

L’envoi des virus survient à un moment où les relations entre le Canada et la Chine sont tendues. 

En raison de cette tension et de l’affaire au LNM, Jia Wang affirme que de plus en plus de chercheurs et universitaires sino-canadiens commencent à craindre d’être ciblés. « Il ne faudrait pas que leur loyauté soit remise en question », souligne-t-elle.

Avec des informations de Karen Pauls

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