Un premier établissement scolaire avec une politique sur la liberté d'expression

Le Collège Keyano est le premier en Alberta à adopter les principes de Chicago, une politique sur la liberté d'expression.
Photo : Jamie Malbeuf
Le Collège Keyano à Fort McMurray est le premier établissement postsecondaire en Alberta à adopter une politique sur la liberté d’expression.
D’ici la mi-décembre, à la demande du gouvernement provincial, toutes les universités et les collèges qui reçoivent des fonds publics devront avoir mis en place ce genre d’initiative pour encourager la liberté d’expression et protéger les opinions des étudiants.
Le gouvernement emboîte ainsi le pas à l’Ontario qui avait imposé la même mesure aux établissements scolaires l’an dernier.
Les normes de cette politique doivent être basées sur la Déclaration de principe de la liberté d’expression de l’Université de Chicago, publiée en 2014.
Le Collège Keyano a donc depuis une semaine sur son site web une liste de règles qui favorisent la liberté d’expression sur ses campus (en anglais). (Nouvelle fenêtre)
La nouvelle politique indique, par exemple, que les établissements scolaires sont des lieux ouverts qui garantissent la liberté de parole, d’écriture, d’écoute et d’apprentissage pour tous les membres.
Ceux qui fréquentent le Collège ont aussi le droit absolu de critiquer et de remettre en question les points de vue communiqués entre les murs de l’école tant que cela ne brime pas la liberté des autres.
Selon Laurie Chandler, porte-parole du ministère de l’Éducation supérieure, l’implantation des principes de Chicago permet aux étudiants de ne plus se sentir muselés.
Sharon Polsky, présidente du Conseil du Canada de l’accès à la vie privée, applaudit d’ailleurs l’annonce de l’établissement dans le nord de l’Alberta. D’après elle, il y a des personnes qui s’empêchent de faire connaître leurs opinions sur les campus par peur de représailles.
Elle aimerait que ces principes soient aussi adoptés à l’extérieur de la province et dans les milieux de travail.
Implantation de la politique dans les écoles
Le ministre de l’Éducation, Demetrios Nicolaides, a expliqué en entrevue à CBC News qu'il avait reçu peu de critiques de la part des collèges et des universités qui doivent se soumettre à cette obligation.
« On se demande simplement si ces principes sont conformes à la loi canadienne, dit-il. C’est complètement justifié. »
Le ministre ajoute qu’il y a des mécanismes légaux « forts et solides » comme la loi albertaine sur les droits de la personne et le Code criminel du Canada qui clarifient quels types de discours sont acceptables.
« Au Canada, la liberté d’expression n’est pas absolue », précise l’élu.
Le Collège Keyano n’a pas répondu aux demandes d’entrevue.