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Le chemin parcouru pour faire de Montréal une ville cyclable

Jeune femme circulant dans les rues de Montréal en vélo dans les années 1970

Depuis les années 1970, des gens militent pour adapter Montréal au cyclisme urbain.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Montréal compte quelque 850 kilomètres de voies cyclables. Son réseau tend encore à se déployer afin de sécuriser ce mode de transport de plus en plus prisé. Avant les pistes cyclables, il y a eu les mouvements militants cyclistes des années 1970. Nos journalistes sont allés à la rencontre de ceux qui ont pédalé en affrontant les vents contraires pour faire valoir leurs droits.

Le monde à bicyclette : militer à vélo pour une ville nouvelle

Le 24 septembre 1975 au Ce Soir, la journaliste Suzanne Hébert s’entretient avec Robert Silverman, fondateur de l’organisme Le monde à bicyclette. Il explique en quoi consistent les actions de sa campagne « À vélo pour une ville nouvelle ».

Reportage de Suzanne Hébert sur les activités du mouvement Le monde à bicyclette qui promeut la sécurité pour les cyclistes montréalais.

Déjà à cette époque, les activistes insistent sur l’aspect écologique du vélo comme moyen de transport.

Distribuer des tracts aux automobilistes en portant des masques anti-gaz en les invitant à devenir cyclistes, organiser des tours à vélo en chantant une chanson thème, porter des t-shirts avec slogans, telles sont les tactiques employées par ceux qui revendiquent une ville aménagée pour les cyclistes.

Ce groupe de militants jouera un rôle majeur dans le développement des zones cyclables à Montréal.

Par des mises en scène, l’organisation d'une journée internationale du vélo et la publication d’un journal, ses membres réussiront à sensibiliser les gouvernements aux droits des cyclistes en milieux urbains.

En 2008, la ville de Montréal nomme la piste cyclable est-ouest Claire Morissette, une des figures de proue du mouvement Le monde à bicyclette.

Le groupe cessera ses activités en 1998, mais il en inspirera d’autres.

De plus en plus d’adeptes, mais encore du sable dans l’engrenage

Reportage du journaliste Jean-Michel LePrince a propos du cyclisme au Québec et du développement du réseau de voies cyclables.

Le 9 mai 1978, le journaliste Jean-Michel Le Prince fait état de l’engouement sans cesse croissant pour le déplacement sur deux roues en ville.

« La bicyclette a cessé d’être un jouet pour devenir de plus en plus un instrument de loisir et surtout un moyen de transport comme les autres. »

— Une citation de  Jean-Michel Le Prince journaliste.

Pour Guy Rouleau de la Fédération québécoise de cyclotourisme, se transporter à bicyclette n’est plus seulement l’affaire de quelques marginaux. La pratique du vélo déclenche un processus qui amène l’individu à se questionner sur ses choix de vie.

« Je ne pense pas qu’au Québec, pour faire de la bicyclette, on doit être nécessairement marginal ou plus politisé que d’autres […] Faire de la bicyclette bien souvent ça enclenche tout un processus de réforme globale. Ça nous amène à peut-être revoir ce que l’on mange. Ça amène des gens par exemple à se dire “Moi fumer, peut-être que je devrais cesser". »

— Une citation de  Guy Rouleau, Fédération québécoise du cyclotourisme

À la fin des années 1970, encore peu de gestes concrets ont été posés par les autorités municipales pour assurer la sécurité des cyclistes.

Il n’existe toujours rien pour les adeptes du vélo urbain. « La seule chose que Montréal ait faite pour les cyclistes est de leur ouvrir les parcs », mentionne Jean-Michel Le Prince.

« Ceux qui se risquent dans les rues de Montréal, on les appelle encore les candidats au suicide […] Ce que les cyclistes demandent vraiment, c’est de circuler en ville et de pouvoir sortir de la ville en toute sécurité. »

— Une citation de  Jean-Michel Le Prince, journaliste

Des militants organisent cette journée-là un rassemblement. Ils se rendent au métro pour y demander l’accès en dehors des heures de pointe entre les stations Berri et Longueuil, car la traversée via le pont Jacques-Cartier représente un réel danger.

Louise Rouleau, de la fédération québécoise de cyclotourisme, mentionne les changements qu’il serait souhaitable d’apporter à la ville pour rendre l’accès aux vélos plus sécuritaire.

« On pourrait par exemple garder un axe nord-sud et est-ouest qui servirait pour le transport des gens pour leur travail. On pourrait aussi protéger des corridors cyclables sur certaines rues. »

— Une citation de  Louise Rouleau, Fédération québécoise du cyclotourisme

Le gouvernement semble comprendre la demande des cyclistes et offre, en 1978, une subvention aux municipalités souhaitant améliorer leur sort.

C’est en 1985 que Montréal aménage une piste cyclable nord-sud et il faudra attendre 2008 pour qu’un axe est-ouest soit achevé.

Aider les villes à penser vélo

Reportage d’André Lavoie sur l’aménagement des pistes cyclables au Québec. Le bulletin de nouvelles est animé par Gabi Drouin.

Le 15 avril 1982, le journaliste André Lavoie présente un reportage au Ce Soir sur l’implication gouvernementale pour favoriser le déplacement à vélo.

Le ministre des Transports Michel Clair reconduit le programme de subventions aux villes qui reçoivent alors 600 000 $ par an pour l’aménagement de pistes cyclables entre les municipalités et de supports à vélo.

Des subventions sont également octroyées à l’organisme Vélo Québec pour l’organisation de colloques régionaux visant à faire le point sur les aménagements cyclables ».

« Nous voulons aider à promouvoir la sécurité pour les cyclistes et des aménagements, que ce soit au niveau des stationnements, au niveau de l’élimination de problèmes spécifiques. Inciter les municipalités à s’occuper du vélo. »

— Une citation de  Michel Clair, ministre des Transports du Québec

En 1982, les sommes en investissements publics atteignent une somme de 7 millions de dollars.

Aujourd’hui, les cyclistes montréalais effectuent 92 % de leurs déplacements sur des pistes cyclables, des sentiers ou dans des rues à faible circulation.

Les arrondissements de Verdun, d’Outremont et du Plateau-Mont-Royal ont pris des mesures pour limiter la vitesse à 30 km/h afin d’assurer la sécurité des individus.

Les inconditionnels du vélo urbain se font de plus en plus nombreux chaque année.

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