Les épaulards de la C.-B. devront s'adapter au déclin du saumon chinook pour survivre

Bien qu'ailleurs dans le monde, les épaulards se sont adaptés et mangent de la chaire de marsouins, la population du sud de la Colombie-Britannique ne semble pas intéressé.
Photo : Radio-Canada / Ocean Wise/NOAA
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le destin des épaulards vivant dans la mer des Salish au large de la Colombie-Britannique est si étroitement lié à celui du saumon chinook dont ils se nourrissent que des experts craignent que le déclin de cette espèce de poisson ne conduise à la disparition de la population d'orques.
La question est maintenant de savoir si ces résidents du sud pourront assurer leur survie et élargir leur palais.
« Obsédés par le chinook »

Le saumon chinook, aussi appelé quinnat, dont se nourissent les épaulards.
Photo : Paul Vecsei/Engbretson Underwater Photography
Ailleurs dans le monde, les épaulards se sont adaptés aux variations de leurs sources alimentaires, et se nourrissent d’à peu près tout ce qui nage dans l'océan, y compris du flétan, des phoques, des bébés rorquals et même du foie de grands requins.
Ceux vivant au large de la Colombie-Britannique ne semblent pas avoir suivi la tendance. Le directeur du programme de recherche sur les mammifères marins à l'aquarium de Vancouver Lance Barrett-Lennard note toutefois que des preuves commencent à faire croire que ceux-ci changent tranquillement leur alimentation.
Il y a quelques années, j'aurais dit non, ils sont absolument obsédés par le chinook et je ne vois pas la possibilité pour eux de changer de régime.
Ces nouvelles preuves suggèrent que les habitants du sud aiment une plus grande sélection de poissons que ce qui était connu auparavant. Leur régime alimentaire comprend maintenant parfois des espèces autres que le saumon, comme le flétan et la morue charbonnière.
Bien que ce sont des poissons riches en calories, leur nombre reste insuffisamment élevé pour remplacer le saumon chinook, craint Lance Barrett-Lennard.
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Plusieurs habitants témoignent avoir vu des épaulards chasser et tuer des marsouins, mais ils ne s'en nourrissent pas.
Photo : NOAA
Pas de mammifères
Plusieurs Britanno-Colombiens témoignent avoir vu des épaulards chasser et tuer des marsouins, mais ils ne s'en nourrissent pas. Aucun d'entre eux ne les a mordus
, indique la directrice scientifique et de la recherche pour le Wild Orca, Deborah Giles.
C'est frustrant parce que c'est une énorme quantité de nourriture.
Une transition alimentaire vers les mammifères marins obligerait les baleines à chasser en silence. Or, les résidents de la mer des Salish comptent sur l’écholocalisation pour suivre le saumon, un processus bruyant qui effrayerait immédiatement les phoques ou les marsouins de la région.

La jeune femelle épaulard J-50 en compagnie de sa mère, J-16.
Photo : Tasli Shaw/Steveston Seabreeze Adventures
Bien que les épaulards sont réputés pour leur intelligence et leur capacité à apprendre de nouvelles choses en captivité, dans la nature, ce sont des créatures d'habitude, lentes à expérimenter avec l'inconnu, souligne John Ford, chercheur à la retraite sur les cétacés à Pêches et Océans Canada.
Ces animaux ont un côté très conservateur.
D'autres générations oseront peut-être chasser différents types de proies, mais à court terme, la population au large de la Colombie-Britannique semble être en retard sur les populations ailleurs dans le monde, dit-il.
Avec les informations de Bethany Lindsay