Le mont Chaudron, un attrait touristique qui n'est pas entretenu
Le mont Chaudron comprend plusieurs falaises très escarpées.
Photo : Radio-Canada / Jean-Marc Belzile
Le décès d'un jeune homme de 17 ans au mont Chaudron, à Rouyn-Noranda, dimanche soir, soulève bien des questions concernant la sécurité des sentiers. La Ville et différents organismes font la promotion de l'endroit, mais personne n'entretient les sentiers depuis plus de 30 ans.
« Bon là, c'est ici que tu commences à te poser la question, c'est quoi le meilleur bord. » Radio-Canada a fait l'ascension du mont Chaudron en compagnie de Richard Breen, qui connaît bien l'endroit.
Selon lui, si la Ville souhaite que le sentier soit utilisé, il faudrait au moins qu'il soit balisé.
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C'est comme un peu un labyrinthe en haut, il y a des chemins partout et il faut que tu redescendes où on va monter, parce que tu ne peux pas descendre nulle part d'autre, puis c'est déjà arrivé que des gens restent pris en haut, ils ne savent plus comment descendre.
Au début des années 1980, le sentier était bien entretenu, mais il a été abandonné depuis.
Moi je me souviens, quand j'étais petit, il y avait des marches et un moment donné on est venu et il n'y avait plus de marches, il y avait des câbles, c'était tout brisé et c'était la fin
, affirme Richard Breen.
Sur place, on constate effectivement qu'il est facile de s'y perdre et que le sentier n'est pas du tout sécuritaire. Pourtant, Tourisme Rouyn-Noranda et plusieurs autres font la promotion de l'endroit sur leur site Internet. L'endroit est aussi clairement identifié à partir de la route 117.
Il y a une fiche sur notre site Accès Plein air, mais qui met en garde l'utilisateur que l'ascension est périlleuse, c'est pour des gens qui sont aguerris, il faut être très prudent, alors on ne recommande pas la montée du mont Chaudron
, précise Stéphanie Lamarche, directrice générale adjointe de Tourisme Abitibi-Témiscamingue.
Le mont Chaudron est un symbole assez distinctif de l'Abitibi-Témiscamingue, un peu comme la cathédrale à Amos ou le pont suspendu du parc national d'Aiguebelle, on l'utilise comme symbole de la région, mais sans dire aux gens "faites l'ascension de ce mont"
, ajoute-t-elle.
À la Ville de Rouyn-Noranda, on assure que ce n'est pas le rôle de la municipalité d'entretenir les sentiers et qu'il s'agit de terres publiques. Le constat est le même au ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles. Tous s'entendent pour dire qu'il s'agit de l'un des joyaux de la région, mais personne ne semble vouloir payer pour l'entretenir.
Tout le monde en région voudrait le faire, maintenant comment? Qui? De quelle façon? Il y a aussi des éléments techniques par rapport à une montagne comme ça, j'ai l'impression que le jour où on dirait "go, on fait quelque chose de super avec ça" et bien il y aura beaucoup d'études à faire
, affirme Stéphanie Lamarche.
Richard Breen croit quant à lui que la priorité pour le moment serait d'installer une affiche pour mentionner aux marcheurs que l'endroit n'est pas sécuritaire et de ne pas sortir des sentiers.