Neuf employés congédiés à la résidence Louise-Vachon à Laval

La résidence Louise-Vachon à Laval
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le CISSS de Laval a montré la porte mardi à neuf employés de la résidence Louise-Vachon, qui héberge des personnes autistes, déficientes intellectuelles ou présentant des troubles graves de comportement. Les abus auraient non seulement été commis envers les résidents, mais également envers d'autres membres du personnel.
Le président-directeur général du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval, Christian Gagné, a procédé aux congédiements à la lumière d'une enquête menée par le CISSS.
M. Gagné n’exclut pas la possibilité que d’autres congédiements suivent et que la police ouvre d’autres enquêtes.

Le PDG du CISSS de Laval, Christian Gagné
Photo : Radio-Canada
Le 4 juillet, Radio-Canada révélait que trois assistants à la réadaptation de l’établissement ont été accusés de voies de fait et d'agression armée. Les trois employés ont plaidé non coupables. Leur dossier reviendra en cour le 10 septembre.
Parmi les 45 personnes interrogées par la direction du CISSS, certaines ont rapporté qu’il y a eu une omerta à l’interne qui empêchait les gens de parler
, a révélé M. Gagné à Radio-Canada.
Il y a des gens qui ont été menacés s’ils allaient parler, dit Christian Gagné. Donc, on a eu des lanceurs d’alertes qui ont bravé ça et nous ont parlé.
On parle de maltraitance dans le sens de coups portés, le fait de pousser des personnes de façon abusive, d'intimidation, de comportements de provocation et on parle de complicité dans ces comportements-là.
Entre employés, des gestes de vandalisme auraient été perpétrés, comme des pneus de voitures crevés. Certains employés préféraient manger dans leur voiture par peur de représailles, est-il aussi allégué.
Au total, 180 personnes travaillent à la résidence Louise-Vachon, qui rassemble sous son toit 55 résidents.
Les 8 personnes congédiées travaillaient dans une unité regroupant 16 résidents. L'unité en question emploie une quarantaine d'employés.
Le syndicat est abasourdi
Marjolaine Aubé, présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CISSS de Laval, affirme n'avoir jamais vécu pareille situation en vingt ans d'action syndicale. On est abasourdis
, dit-elle au sujet du nombre de congédiements.

La présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CISSS de Laval, Marjolaine Aubé
Photo : Radio-Canada
Mme Aubé refuse de commenter les faits allégués dans l'enquête menée par la partie patronale. L'enquête qu'effectue le syndicat n'est pas terminée.
Elle spécifie toutefois que le code d'éthique auquel ont adhéré tous les membres du syndicat ne cautionne aucune forme de violence que ce soit
.
Quant au climat de travail qui règne à la résidence Louise-Vachon, il est mauvais
, dit la présidente du syndicat sans ambages. Et ce, depuis le jour 1 où on a eu cette accréditation-là à la suite à la fusion des établissements dans la foulée de la loi 10
, ajoute-t-elle.
Il n’y a rien qui allait bien. Rien.
Ce climat malsain
avait été décrit à l'employeur maintes fois par les trois syndicats qui représentent les employés de la résidence, affirme Mme Aubé. Mais il n'y avait pas beaucoup d'actions qui étaient entreprises
, dit-elle.
Le CISSS a toutefois annoncé un plan d’action pour améliorer les conditions des usagers et des employés à la résidence Louise-Vachon : installation de caméras de sécurité, révision des dossiers des usagers, investissement dans la formation et ajout d’un troisième agent d’intervention.
Le CISSS dit aussi travailler avec la Société des troubles graves de comportement pour mieux revoir ses approches.
Mais la présidente du syndicat attend de voir les résultats avant de se réjouir de ces mesures. Elle se demande aussi si la direction du CISSS a prévu du soutien pour les employés qui apprennent le départ de collègues qu'ils côtoyaient depuis des années.
Ceux qui restent sur place sont tout chamboulés, explique Marjolaine Aubé. […] Je m’attends à ce qu’il y ait une crise.
Avec les informations de Jacaudrey Charbonneau