Les espèces envahissantes exotiques dans les eaux de l'Abitibi-Témiscamingue
La seule façon de prévenir la prolifération de ces espèces est le lavage des embarcations nautiques, selon le CREAT.
Photo : Radio-Canada / Alexia Martel-Desjardins
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les espèces envahissantes exotiques (EEE) que l'on retrouve dans les plans d'eau de l'Abitibi-Témiscamingue causent bien des soucis.
Au mois de mai, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec a confirmé la présence du cladocère épineux dans les eaux du lac Témiscamingue. Il s'agit de la première fois que cette espèce est présente dans la région.
Le myriophylle à épis, lui, se trouve dans neuf lacs du secteur de Rouyn-Noranda, et ce, depuis des dizaines d'années. On peut d'ailleurs trouver le myriophylle à épi au lac Osisko, à proximité de la rampe d'embarcation près de la presqu'île.
Bianca Bédard, directrice générale par intérim du Conseil régional de l'environnement de l'Abitibi-Témiscamingue (CREAT), souligne que la seule façon de prévenir la prolifération de ces espèces est le lavage des embarcations nautiques, car un seul fragment des espèces envahissantes exotiques suffit pour contaminer un plan d'eau.
Il y a un fragment qui peut être collé après la remorque ou l'essieu qu'on ne peut pas voir, et puis on se dit "Samedi je vais aller au lac Osisko et dimanche je vais aller au lac Preissac" et puisqu'il y a un fragment qui part à l'eau dans le lac Preissac, et bien ça se peut que vous veniez de contaminer un plan d'eau qui était vierge de plantes exotiques envahissantes
, explique-t-elle.
Des stations de lavage ont d'ailleurs été installées à divers endroits dans la région, comme à Laniel et à Arntfield.
Des espèces invincibles
Une fois que le myriophylle à épi et le cladocère épineux ont contaminé un lac, il est trop tard pour les éliminer. Ces EEE altèrent la qualité des plans d'eau et nuisent à l'habitat des poissons. Ils entraînent de plus une perte de valeur des habitations riveraines et une nuisance à la navigation et à la baignade, mais ne présentent cependant pas de danger pour les humains.
Selon les informations du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, le coût économique des EEE au Canada est évalué à 7,5 milliards de dollars.
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Les citoyens qui remarquent des EEE dans un plan d'eau peuvent les prendre en photo et en aviser le ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques avec l'outil de détection Sentinelle, que l'on peut trouver sur le site web du ministère.
Malgré les dommages causés par ces EEE, Bianca Bédard considère que la région est demeurée plutôt à l'abri de ces parasites aquatiques, puisque seulement neuf lacs sont touchés dans la région.
Je dis seulement neuf parce qu'on est relativement chanceux, considérant qu'on a 20 000 lacs en Abitibi-Témiscamingue
, note-t-elle.
Une des raisons qui peuvent expliquer que le myriophylle à épis ne s'est pas proliféré ailleurs est le caractère argileux des lacs, qui rend l'eau plus foncée. Pour qu'il se prolifère, ça prend la photosynthèse, explique-t-elle. Donc si la lumière ne pénètre pas jusqu'au fond, le myriophylle n'a pas de chance de pousser.
Des affiches informatives ont été posées devant les neuf lacs affectés par cette espèce envahissante exotique. Ces panneaux invitent les citoyens à prendre des précautions avec leurs embarcations pour éviter la contamination d'autres plans d'eau.