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La SANB défend son entente avec les Anglos-Québécois et les Francos-Ontariens

Le président de la Société de l'Acadie du Nouveau-Brunswick, Robert Melanson.

Le président de la Société de l'Acadie du Nouveau-Brunswick, Robert Melanson

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Bien que conscient du désaccord de plusieurs francophones à travers le pays, le président de la Société de l'Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB), Robert Melanson, ne regrette pas l'entente cordiale signée avec l'Assemblée de la Francophonie de l'Ontario (AFO) et le Quebec Community Groups Network (QCGN) la semaine dernière.

Un protocole d'entente a été signé entre la SANB, le Quebec Community Groups Network et l'Assemblée de la francophonie de l'Ontario, en vue de protéger les droits des communautés linguistiques de langue officielle en milieu minoritaire.

Cette entente a fait sursauter plusieurs personnes qui croient que les besoins des anglophones du Québec et des Acadiens du Nouveau-Brunswick sont différents, bien que les deux communautés soient des minorités linguistiques.

Trois hommes signent un document.

Ensemble, ces trois organismes disent représenter plus de 2,4 millions de personnes qui forment à elles seules 90 % des communautés de langues officielles en milieu minoritaire au pays.

Photo : Gracieuseté - SANB

Robert Melanson dit être conscient des différences qui séparent les deux entités linguistiques, mais il croit quand même qu'elles ont des similitudes qui peuvent les rassembler autour d'une cause commune.

On sait très bien qu'il y a beaucoup de choses qui séparent nos deux minorités. Les anglophones du Québec sont une minorité dominante, la minorité francophone de l'Ontario et de l'Acadie, sont des minorités dominées. Il faut dire les choses comme elles sont, explique le président de l'organisme acadien.

Mais si on est un anglophone de New Carlisle en Gaspésie et que chaque fois qu'on sort de la maison on se fait traiter de "maudit Anglais", [...] je crois qu'une minorité reste une minorité, qu'elle ait été dominante ou dominée.

Il explique que l'idée est venue du président de l'AFO, qui désirait former avec d'autres minorités de langue officielle un front commun pour les droits linguistiques en vue des élections fédérales de l'automne prochain.

S'unir aux anglophones du Québec est une solution gagnante pour les francophones, soutient Robert Melanson. Selon lui, cette minorité québécoise peut sensibiliser les anglophones du Nouveau-Brunswick à l'importance de protéger la Loi sur les langues officielles, même lorsqu'on est majoritaire.

Cette loi-là est bien plus qu'une loi sur les langues, c'est un véritable contrat social. Il faut que les anglophones du Nouveau-Brunswick comprennent l'importance de ce document-là.

Une citation de Robert Melanson, président de la Société de l'Acadie du Nouveau-Brunswick

La SANB souhaite inviter les anglophones du Québec à rencontrer les anglophones du Nouveau-Brunswick pour ouvrir la discussion sur l'importance des langues, peu importe la langue maternelle.

Cette entente amicale ne lie aucunement la SANB à qui que ce soit, et elle ne devrait pas rompre les liens d'amitié qui unissent les Acadiens aux Québécois depuis fort longtemps, précise Robert Melanson.

Cette entente-là ne nous engage à rien du tout, c'est-à-dire qu'elle ne nous lie pas les mains d'aucune façon. [...] Je ne vois pas de quelle façon on peut sauter aux conclusions d'une telle entente quand on sait que cette entente-là est surtout une entente de cordialité, dit-il.

De l'incompréhension chez certains Acadiens

Il faut que les actions qui sont identifiées ou qui sont mises en œuvre touchent de près au mandat de la promotion de notre langue, d’une part, et aussi de la protection de nos droits dans notre région. C’est ça, le mandat de la SANB, affirme Jeanne-d'Arc Gaudet, elle-même ancienne présidente de la SANB.

Jeanne-d'Arc Gaudet.

Jeanne-d'Arc Gaudet, ancienne présidente de la SANB, exprime des réserves au sujet de la nouvelle entente conclue par l'organisme acadien.

Photo : Radio-Canada

Pour Mme Gaudet, c'est l'incompréhension totale en ce qui à trait à cette entente. Selon elle, les anglophones du Québec n'ont aucune idée de la réalité des francophones en milieu minoritaire.

Elle croit que la SANB a manqué son coup en s'alliant avec eux au lieu de s'engager avec ses alliés francophones habituels des provinces atlantiques.

Pour moi, exclure les autres, ça donne un message, ça renvoie un message qui me dérange, d’une part. D’autre part, on sait que la minorité anglophone du Québec, elle est mieux traitée que toutes les minorités dans les régions ou les provinces et territoires du Canada , indique Mme Gaudet.

Pour Éric Forgues, directeur général de l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques, cette entente est une surprise; il n'aurait jamais pensé que la SANB signerait une telle entente, qu'elle soit amicale ou non.

C’est une alliance qui est assez inhabituelle entre des groupes qui représentent la francophonie, l’Acadie du Nouveau-Brunswick, et un groupe qui représente les anglophones du Québec. Donc, c’est une première de mémoire. Ça a été une réaction de surprise. Moi, en tout cas, je ne l’avais pas vue venir, raconte-t-il.

Éric Forgues en entrevue.

La démarche de la SANB étonne Éric Forgues, directeur général de l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques.

Photo : Radio-Canada

Jeanne-d'Arc Gaudet, tout comme Éric Forgues, espère qu'une discussion sera ouverte entre la SANB et les Acadiens qui cherchent à comprendre une telle décision.

Ça m’étonne et ça me déçoit un peu. Moi, je pense que ça mérite d’être discuté. C’est quand même assez important comme geste [...]. J’ose espérer qu’ils vont briser le silence. En ce moment, j’imagine qu’il doit y avoir un certain malaise, dit Éric Forgues.

Avec les renseignements de Sophie Désautels et Wildinette Paul

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