La France organisera un sommet multipartite de la violence conjugale

Selon le ministère de l'Intérieur, 130 femmes sont mortes en 2017 en France à la suite de violences conjugales.
Photo : AFP/Getty Images / SEBASTIEN SALOM-GOMIS
Le gouvernement français organisera de septembre à novembre un « Grenelle des violences conjugales » (grande négociation multipartite) afin de faire émerger de nouvelles mesures permettant de faire reculer ce phénomène, a annoncé Marlène Schiappa dans le Journal du dimanche.
La secrétaire d'État à l'Égalité femmes-hommes promet de tirer de cette vaste concertation, réunissant pouvoirs publics, associations et familles de victimes, des choses concrètes, avec un outil d'évaluation sur le long terme
.
L'objectif est, notamment, de faire baisser le nombre de meurtres de femmes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, qui s'est élevé à 74 depuis le début de l'année, selon le collectif Féminicides par compagnons ou ex.
Nous allons organiser à Matignon un Grenelle des violences conjugales
, a déclaré Marlène Schiappa.
Le coup d'envoi sera donné le 3 septembre et ce processus se conclura le 25 novembre pour la Journée contre les violences envers les femmes et l'anniversaire de la grande cause du quinquennat du Président, l'égalité femmes-hommes
, a-t-elle précisé.
Si nécessaire, ce Grenelle donnera lieu à des circulaires ou des lois contenant des mesures encore plus efficaces, au plus près du terrain
, selon la secrétaire d'État, qui défend par ailleurs l'action de l'exécutif en la matière.
Depuis deux ans, le gouvernement agit sans relâche
, d'après elle.
Macron sur la sellette
Emmanuel Macron a été pris à partie à plusieurs reprises ces derniers jours, par le biais de tribunes publiées dans la presse, mais aussi d'une manifestation qui a rassemblé samedi, à Paris, plusieurs centaines de personnes.
Dans une tribune publiée jeudi par Le Monde, un collectif de figures féministes a exhorté le chef de l'État à prendre cinq mesures immédiates
, dont la suspension de l'autorité parentale d'un père meurtrier le temps de l’instruction
, l'ouverture de places d'hébergement supplémentaires et la mise en place d'un plan de détection systématique des violences à l'hôpital
.
Cent cinquante sénateurs ont en outre poussé un cri d'alarme dans une tribune publiée vendredi dans Libération, estimant qu'à ce rythme
les femmes tuées seraient 140 à la fin de l'année, une perspective inacceptable
.
Selon le ministère de l'Intérieur, 130 femmes sont mortes en 2017 en France à la suite de violences conjugales.
Violence conjugale : Canada vs France
Comparativement à la France, la violence conjugale au Québec et au Canada occasionne 44 % moins de victimes, si l'on se fie aux données de Statistique Canada. Si le Québec et le Canada avaient la taille de la France, on y comptabiliserait respectivement 89 et 92 homicides conjugaux par an, alors que la France en a recensé 130 en 2017.