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Des conditions « horribles » dans les centres de détention de migrants au Texas

Une pancarte indique qu'il s'agit d'un centre de la police américaine à la frontière.

Selon des observateurs, les migrants du centre de détention de la ville de Clint, au Texas, étaient affamés.

Photo : Getty Images / Mario Tama

Radio-Canada

La police américaine à la frontière s’est retrouvée sur la sellette, lundi, après qu’une membre du Congrès eut dénoncé les conditions « horribles » dans les centres de détention pour migrants à El Paso et à Clint, au Texas, au moment où les agents font également l’objet de critiques pour avoir publié des commentaires haineux sur Facebook.

La représentante de l’État de New York, Alexandria Ocasio-Cortez, a dénoncé les abus et la « guerre psychologique » menée par certains des membres de la police américaine à la frontière (US Border Patrol), d’après les témoignages qu’elle a recueillis lors d’une visite des installations.

« Ces femmes détenues m’ont parlé, et l’une d’elles m’a décrit le traitement infligé par les agents comme de l’abus psychologique », a-t-elle déclaré, citant le cas d’une femme qui a raconté s’être fait dire de boire l’eau à même la cuvette des toilettes.

« Jusqu’à présent, tout est horrible », a-t-elle écrit sur son compte Twitter au sujet de sa visite au centre d’El Paso.

Alexandria Ocasio-Cortez est venue rendre compte des conditions mises en lumière par le rapport d’un organisme de surveillance du gouvernement, en mai dernier, dans lequel les centres sont décrits comme étant surpeuplés et insalubres.

La représentante de Californie Judy Chu, qui faisait aussi partie de la délégation conviée à visiter les installations, a raconté avec émotion son passage au centre de Clint.

« Je n’oublierai jamais l’image de ces 15 femmes entassées dans une cellule, le visage en pleurs alors qu’elles disaient avoir été séparées de leur enfant [et qu’elles] manquaient d’eau potable », a-t-elle relaté lundi.

Le Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis (SDPF), de qui relève la police à la frontière, n’a pas répondu aux demandes d'entrevue de Reuters à ce sujet.

Alexandria Ocasio-Cortez, de profil

Le représentante de New York, Alexandria Ocasio-Cortez, a visité les centre de détention de migrants situés à El Paso et à Clint, au Texas.

Photo : Reuters / Stringer .

Des agents à la frontière ont déjà exprimé leur malaise quant aux conditions de détention des migrants, a indiqué un rapport de l’inspecteur général du département de la Sécurité intérieure révélé lundi par NBC News.

Certains d’entre eux se sont dits « embarrassés » et « frustrés » par la situation à El Paso.

En date du 7 mai dernier, selon ce même rapport, plus de la moitié des 756 migrants clandestins du centre d’El Paso étaient détenus à l’extérieur, et ceux à l’intérieur étaient contraints d’occuper des cellules remplies à plus de cinq fois leur capacité.

Le président Donald Trump a fait de l’immigration illégale l’un de ses chevaux de bataille, mais les agents à la frontière ont récemment rapporté une augmentation du flot de migrants en provenance de l’Amérique centrale et un manque de ressources pour gérer leur arrivée.

En mai, le nombre de migrants interceptés a atteint 132 000, un pic en plus de 10 ans.

Un groupe Facebook haineux

Sur un autre front, l’agence de surveillance à la frontière a dû s'excuser pour les propos offensants, voire haineux, tenus par certains de ses membres et anciens employés sur un groupe Facebook « secret », a révélé la même journée le site de nouvelles ProPublica.

Sans gêne, des membres du groupe ont publié des blagues sur la mort de migrants et des commentaires sexuellement explicites visant Alexandria Ocasio-Cortez.

« On ne parle pas de quelques cas isolés. C’est une culture de violence », a dit la représentante de New York.

Depuis, la SDPF a condamné les propos publiés sur le groupe Facebook, qui compte 9500 membres, et a reconnu que certains de ses employés – actuels et anciens – y avaient contribué.

Aux yeux de Matthew Klein, commissaire adjoint du Bureau de la responsabilité professionnelle du SDPF, les commentaires tenus sont « préoccupants » et violent le code de conduite de l’agence gouvernementale.

« Ces publications sont complètement inappropriées et contraires aux valeurs d’honneur et d’intégrité auxquelles je m’attends des agents », a déclaré la chef de la police à la frontière, Carla Provost.

« Tout employé qui a violé nos standards de conduite sera tenu responsable », a-t-elle indiqué.

Le département de la Sécurité intérieure a annoncé qu’une enquête serait ouverte.

Avec les informations de Reuters et Agence France-Presse

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