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Une formation pour un meilleur accompagnement à l’avortement

Des livres sur une table.

La formation d'accompagnante à l'avortement était donnée à Rimouski et à Montréal.

Photo : Radio-Canada / Samuel Ranger

Après Montréal, c’est au tour de Rimouski d’accueillir la formation d’accompagnante à l’avortement, un service qui se fait encore très rare. L’objectif est d’offrir un accompagnement éclairé dans le processus des interruptions de grossesse.

Mélina Castonguay est sage-femme. Elle estime à 23 000 le nombre d’interruptions de grossesse au Québec par année.

C’est une grossesse sur quatre qui est interrompue de façon provoquée, puis c’est une femme sur trois au Canada qui va vivre ça.

Une citation de Mélina Castonguay, sage-femme et formatrice

Même si elle soutient que l’accessibilité à l’avortement est meilleur au Québec que dans le reste du Canada, Mélina Castonguay affirme que la façon d’aborder et de vivre la situation mérite une plus grande attention.

Mélina Castonguay.

Mélina Castonguay.

Photo : Radio-Canada / Samuel Ranger

Comme accompagnants, comme formatrices, on est très reconnaissants du travail des soignants qui sont en place. Je pense que c’est un travail à féliciter. Mais comme tous les soins en biomédecine, on sent qu’il y a des notions à intégrer davantage, comme le choix éclairé : non seulement quelle méthode d’avortement on choisit, mais comment se déroulent les soins, explique-t-elle.

Approfondir la réflexion

Si le concept d’accompagnante à l’accouchement est bien connu, celui d’accompagnante à l’avortement l’est beaucoup moins. Les deux rôles sont plutôt similaires, selon Mélina Castonguay.

Les accompagnantes doivent participer à construire un plan d’interruption de grossesse. On connaît le plan de naissance : c’est de réfléchir à certains choix par rapport à l’événement qui s’en vient : l’accouchement. Cette fois-ci, c’est réfléchir en amont à certains choix par rapport à l’interruption de grossesse à venir, explique-t-elle.

La sage-femme précise que l’information est souvent communiquée aux femmes par les professionnels de la santé. Elle soutient tout de même que le processus décisionnel peut aller plus loin que ce qui est fait actuellement.

Mon hypothèse, c’est que si la personne a plus de choix, [si elle] peut avoir plus d'informations, [elle] se sent peut-être plus en pouvoir durant cet événement-là, que l'on croit à haut caractère émotif pour plusieurs personnes. J’ai l’impression que ça peut aider à avoir un meilleur vécu à long terme de cet événement-là, estime Mélina Castonguay.

Une place pour les conjoints

La formation d’accompagnante à l’avortement aborde les procédés médicaux entourant l’avortement, certes, mais en étant davantage axée sur l’accompagnement psychologique.

Dans l’objectif d’éviter que des gens vivent cette situation seuls, les accompagnantes à l’avortement peuvent également venir en aide aux conjoints qui vivent aussi l’interruption de grossesse.

Sylvie Gagné.

Sylvie Gagné.

Photo : Radio-Canada / Samuel Ranger

Eux aussi, sont témoins [et ne sont] pas insensibles. Des fois, c’est tout un déchirement, raconte Sylvie Gagné, une thérapeute en relation d’aide qui suit la formation d’accompagnante à l’avortement.

Un débat d’actualité

Même si le droit à l’avortement semble acquis au Québec, le débat refait surface depuis son interdiction en Alabama, en mai dernier.

Les femmes, depuis des générations, se sont battues très fort pour pouvoir se faire respecter. Je trouve que c’est un gros manque de respect [ce] qui se produit en ce moment, commente Jo-Anie Gagnon, une accompagnante à la naissance suivant la formation.

Jo-anie Gagnon.

Jo-Anie Gagnon.

Photo : Radio-Canada / Samuel Ranger

Mélina Castonguay, quant à elle, voit la situation d’un autre angle.

Je trouve ça terrible, évidemment, mais en même temps, ça a eu du positif, parce que le fait que ce soit plus mis au grand jour qu'on n'est pas si protégées dans les droits à l'avortement, j'ai l'impression que cette inquiétude a été partagée par davantage de gens. Ça ramène une conscience qu'il y a du travail à faire, explique-t-elle.

La sage-femme soutient d’ailleurs qu'au Québec, c'est l’accessibilité rapide aux services d’interruption de grossesse qui pourrait être encore améliorée.

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