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« C'est un grand jour » : Trump rend visite à Kim Jong-un en Corée du Nord

Donald Trump et Kim Jong-un se promènent dans la zone démilitarisée, sous l'oeil de militaires et de journalistes.

Donald Trump est devenu le premier président américain à franchir la frontière séparant les deux Corées.

Photo : Reuters / Kevin Lamarque

Radio-Canada

Après avoir franchi la frontière entre les deux Corées pour poser le pied du côté Nord, dimanche, le temps de faire quelques pas historiques en compagnie du dirigeant Kim Jong-un, le président américain Donald Trump a annoncé une reprise des discussions sur le nucléaire.

Escorté par l'homme fort de Pyongyang, le locataire de la Maison-Blanche a traversé la limite qui marque la séparation entre les deux Corées, dans le village de Panmunjeom, une zone démilitarisée (DMZ) où a été signé l’armistice de 1953. Avant lui, aucun président américain n’avait foulé ce territoire.

Le président Trump en a profité pour serrer la main de Kim Jong-un, vêtu pour l’occasion d’un costume Mao anthracite. Après s’être un peu promenés, les deux hommes se sont arrêtés sur la ligne de démarcation, dans la zone démilitarisée, le temps d'un court entretien devant les journalistes.

« C'est un grand jour pour le monde », s’est réjoui Donald Trump. « C’est signe que nous voulons mettre un terme à un passé fâcheux et essayer de créer un avenir nouveau », a-t-il ajouté.

Je crois que [cette rencontre] aura une influence positive sur toutes nos discussions futures.

Une citation de Kim Jong-un, dirigeant de la Corée du Nord

Donald Trump, président des États-Unis

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M. Trump, sur son fauteuil du bureau ovale, à la Maison-Blanche.

La rencontre entre les deux dirigeants a été qualifié d’« historique » et « extraordinaire » par l'agence de presse officielle nord-coréenne KCNA

Se félicitant d'être le premier président des États-Unis à avoir franchi la zone démilitarisée et posé le pied en Corée du Nord, Donald Trump a dit « apprécier être en compagnie » de Kim Jong-un.

« Si tu n’étais pas venu, j’aurais très mal paru dans la presse », lui a lancé ce dernier d’un ton léger.

Après leur brève promenade sous l'œil des militaires et des journalistes, les deux dirigeants ont traversé du côté de la Corée du Sud pour y rejoindre le président Moon Jae-in, le temps de brefs échanges. Donald Trump et Kim Jong-un se sont ensuite retirés derrière des portes closes pour tenir une nouvelle rencontre, qui a duré près d'une heure.

Au terme de celle-ci, le président américain a annoncé qu’il avait convié son homologue nord-coréen à la Maison-Blanche, comme il l’avait évoqué auparavant. « Ça se fera un jour ou l’autre », a-t-il assuré.

L'air détendu, Kim Jong-un a pour sa part renvoyé l'invitation, disant qu'il serait honoré si Trump acceptait de venir séjourner dans la capitale nord-coréenne, Pyongyang.

Reprise des pourparlers en vue

Donald Trump a annoncé lors d’un point de presse que les négociations sur le nucléaire allaient reprendre.

Dossier délicat s’il en est un, la dénucléarisation de la Corée du Nord demeure à ce jour la pierre d’achoppement des relations diplomatiques entre Pyongyang et Washington.

Les États-Unis demandent à la Corée du Nord de renoncer définitivement à son programme nucléaire, en échange de quoi elle obtiendra une levée des sanctions internationales. Mais Pyongyang s’y refuse.

Les deux parties se sont entendues dimanche pour mettre sur pied des équipes de négociateurs afin de reprendre les pourparlers là où ils en étaient lors de l’échec des discussions à Hanoï, en février dernier.

Le président américain a toutefois assuré qu’il n’envisageait pas de conclure un accord à la hâte. « Nous avons amplement le temps [...] Nous voulons bien faire ça. »

Donald Trump a quitté Séoul en soirée à bord d'Air Force One pour regagner Washington.

Une bonne partie des candidats démocrates à la succession de Donald Trump n'ont pas attendu son retour en sol américain pour exprimer leur scepticisme. Du côté, de l’équipe de Joe Biden,  on déplore que M. Trump « dorlote des dictateurs au détriment de la sécurité et des intérêts nationaux américains ».

Une position partagée par Elizabeth Warren, selon qui « Donald Trump gaspille l’influence américaine ». Pour Bernie Sanders, le président américain « affaiblit la diplomatie américaine ».

Une invitation sur Twitter

Arrivé samedi soir en Corée du Sud, Donald Trump avait lancé samedi sur Twitter une invitation de dernière minute à Kim Jong-un à venir lui serrer la main sur cette frontière considérée comme l'une des plus sensibles du monde.

Lors d'un discours à Séoul, un peu plus tôt, il avait assuré que Kim Jong-un avait « très envie » que cette rencontre ait lieu, mais la réponse du dirigeant nord-coréen se faisait toujours attendre.

Trump et Moon Jae-in, le vent dans les cheveux, observent au loin depuis une plateforme surélevée.

Accompagné du président sud-coréen Moon Jae-in et de militaires américains, Donald Trump a gagné une plateforme à partir de laquelle il est possible d'observer la zone démilitarisée.

Photo : The Associated Press / Susan Walsh

Cette rencontre est le troisième sommet entre les deux hommes depuis leur entretien historique de Singapour en juin 2018, et les discussions ratées de Hanoï.

Kim Jong-un lui-même avait traversé la frontière l'an dernier lors de son premier sommet sur la DMZ avec le président sud-coréen, Moon Jae-in.

Plus symbolique que diplomatique?

« Très symbolique » ou « cadeau diplomatique », les spécialistes interviewés par Radio-Canada ne s’entendent pas sur la portée à donner à la rencontre entre les deux dirigeants.

Pour Rafael Jacob, chercheur associé à l’Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand de l’UQAM, l’événement est « gigantesque » d’un point de vue symbolique, donnant une nouvelle dose de légitimité au régime nord-coréen alors que ce dernier « n’a fait aucune garantie vérifiable » aux États-Unis sur l’arrêt de son programme nucléaire.

« Est-ce que ça change la relation entre les deux pays de façon fondamentale? Probablement pas, mais ça envoie un signal inespéré pour le régime », dit-il, mentionnant que Kim Jong-un lui-même a affirmé samedi qu’il n’espérait pas un tel moment.

Pour sa part, Étienne Daoust, spécialiste à l’Observatoire de la Corée du Nord de l’UQAM, considère que « les quelques pas » exécutés par Donald Trump en Corée du Nord, « dans un environnement très encadré », sont un signe de rapprochement, mais qu’ils sont encore éloignés d’une visite à Pyongyang, « qui serait beaucoup plus significative ».

Selon lui, c’est en définitive une tentative de « défaire la fin en queue de poisson du sommet de Hanoï ».

M. Daoust affirme que les spécialistes de la question s’attendent  à une nouvelle réunion entre les deux hommes dans deux ou trois semaines, « autour de la Mongolie ».

Une vraie rencontre de négociations, dit-il.

Il précise que la Mongolie n’est pas située trop loin de la Corée du Nord et qu'elle est l’un des rares pays qui fait preuve de neutralité dans le conflit qui oppose les deux Corées.

Étienne Daoust mentionne qu’il a pu observer lors du dernier mois dans les médias nord-coréens un appui de plus en plus palpable à Donald Trump contre les démocrates américains et certains des candidats à la course à la direction de leur parti.

Les Nord-Coréens ont essayé de détruire la crédibilité de certains candidats. Ils sont de plus en plus pro-Trump, dit-il.

Avec les informations de Agence France-Presse et Reuters

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