Les plans du controversé « quartier intelligent » de Toronto dévoilés
Sidewalk Labs a dévoilé son plan directeur pour le développement d’une ville intelligente dans le secteur riverain de Toronto, lors d’un événement organisé par la société appartenant à Google le 24 juin 2019.
Photo : Radio-Canada / Evan Mitsui
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Sidewalk Labs, une filiale de Google, a dévoilé les détails de son projet d’aménagement d’un quartier de haute technologie à Toronto, un plan qui suscite déjà des critiques.
Dans son document de 1500 pages, la société propose de construire des édifices entièrement en bois et des infrastructures qui seraient à la fois accessibles, alimentés par des énergies renouvelables et résistants aux crues printanières.
Le quartier Quayside et la partie ouest de l’île Villiers, où Google espère déménager son siège social canadien, comprendraient à la fois des commerces, des entreprises sociales et 4300 logements abordables.
Nous ne sommes pas intéressés à créer un campus corporatif ou une communauté murée.
En plus de développer ces deux quartiers, l’entreprise envisage une communauté encore plus vaste, qu’elle surnomme district IDEA (IDEA District). L’ensemble du secteur permettrait de créer 44 000 nouveaux emplois et de générer chaque année 14,2 milliards de dollars en activité économique, selon une analyse indépendante d’urbanMetrics.
Sidewalk Labs affirme toutefois que 84 % des projets de construction du IDEA District reviendraient à d’autres promoteurs immobiliers. « Notre participation au-delà de Quayside n’est pas garantie. Il faut la mériter », lance M. Doctoroff.
La construction de lignes de train léger reste toujours un enjeu majeur pour Sidewalk Labs, qui songe à abandonner le projet si les différents ordres de gouvernement ne parviennent pas à financer ce réseau de transport public.
Un plan critiqué
Le président de Waterfront Toronto, Steve Diamond, se réjouit de voir des solutions environnementales qui favorisent le développement économique, mais affirme qu’il faut s’y prendre un pas à la fois.
« L’idée du IDEA District est prématurée. Il faut voir d’abord comment fonctionne le quartier Quayside avant de décider de travailler ensemble ailleurs », dit-il.
Même son de cloche du mouvement #BlockSidewalk, qui s’inquiète du fait que Google tente de s’emparer d’encore plus de terres publiques à rabais.
Ce projet n’a jamais été seulement de développer un petit quartier de près de 50 000 mètres carrés. Ce plan qu’a présenté Sidewalk Labs en est la preuve.
Par ailleurs, Thorben Wieditz, du mouvement #BlockSidewalk, n’est pas convaincu que les données personnelles de ceux qui fréquentent ou qui habitent dans ce quartier « intelligent » seront protégées, une préoccupation soulevée par une ancienne commissaire à la protection de la vie privée de l’Ontario.
Sidewalk Labs a réitéré son engagement à ne pas utiliser, partager ou vendre des renseignements personnels sans consentement et propose la mise sur pied d’une « base de données urbaines » qui serait gérée par le gouvernement.
L’entreprise dit avoir consulté plus de 21 000 Torontois au cours de la dernière année afin de peaufiner son plan.
Au cours des prochains mois, l’organisme Waterfront Toronto et la Ville tiendront leurs propres consultations publiques afin d’évaluer la proposition de Sidewalk Labs. « Ce projet a suscité un vigoureux débat et soulève d’importantes préoccupations à considérer », affirme M. Diamond.