École André-Piolat : le secondaire s'essouffle
L'École André-Piolat à North Vancouver
Photo : Radio-Canada / Noémie Moukanda
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Des parents d'élèves de l'École André-Piolat à North Vancouver se disent déçus que le Conseil scolaire francophone (CSF) de la Colombie-Britannique ne puisse pas assurer une éducation de la maternelle à la 12e année.
En septembre, l’école de la rive nord ne comptera plus que deux années de secondaire, confirme Fariba Daragahi, la directrice générale adjointe du CSF. Les classes de 7e et 8e années auront 72 élèves. Aucun n’est inscrit pour les années supérieures. Il s'agit d'un coup dur pour la communauté de l’École André-Piolat, estime Monica Samuda, une mère de deux élèves dont l’aînée va quitter l’établissement.
« La communauté d’André Piolat est très déçue de ce qui est arrivé avec le secondaire. »
Depuis la fin du relais cycliste La Grande Traversée, une instabilité
s’est insérée dans l’école, estiment certains parents et élèves, comme Carl Cenerelli qui termine sa 10e année. Le jeune homme appréhendait aussi de ne pas avoir accès au programme de baccalauréat international qui le retenait dans son école.
« On se sent quand même triste puisqu’on a une connexion émotionnelle à l’école.[...] Mais je pense qu’il y avait aussi une volonté de partir parce qu’il y a eu des moments légèrement chaotiques au cours de l’année avec des changements de direction. »
Pas de baccalauréat international
Mais c’est le programme de baccalauréat international qui replonge le secondaire dans une vague creuse. Le Conseil scolaire francophone n’étant pas dans la possibilité de l’offrir au sein de l’école à la prochaine rentrée, il fallait une solution pour que les élèves poursuivent leur éducation dans cette perspective.
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Les 13 élèves qui viennent de terminer leur 10e année ont reçu la permission de s’inscrire à l’École Jules-Verne de Vancouver. Certaines familles, comme les Cenerelli, ont décidé de déménager à Vancouver pour rendre la transition plus facile. D’autres, comme celle de Monica Samuda, seront écartelées entre les deux établissements étant donné qu’elles ont des enfants en primaire. Puis, il y a une moitié des élèves qui quitte le CSF pour des programmes anglophones ou d’immersion française.
« Ça me fait un peu de la peine. [...] J’étais prête à graduer dans cette école. Mais tout à coup, tout a changé. Je m’en vais dans une nouvelle école pour seulement deux ans. »
Geneviève Poitras commencera sa 11e année à Jules-Verne en étant une résidente de North Vancouver. L’adolescente aurait souhaité que le CSF soit plus à l’écoute des élèves de son école.
« Nous avons des plans, des projets pour accomplir notre but. Ce n’est pas que l’éducation qui va changer, c’est toute ma vie. »
Des élèves optimistes
Malgré la tristesse, plusieurs élèves y voient plutôt un vent nouveau souffler sur leur scolarité. Aller à Jules-Verne, ça nous donne l’opportunité d’aller dans une plus grande école et de rencontrer plus de personnes
, se réjouit Carl Cenerelli.
« On est aussi excité de rentrer dans une nouvelle école et pour quelques-uns rentrer dans un nouveau système. »
Depuis le 25 février 2012, le conseil d’administration du CSF indiquait sa volonté de conserver le statut de maternelle-12 d’André Piolat
, souligne Mme Daraghi, même si l’enseignement secondaire n’était offert que jusqu’à la 10e année.
Pour écouter l'entrevue à l'émission Phare Ouest avec Carolina Radovan, vice-présidente de l'Association des parents des élèves d'André-Piolat, cliquez ici.
Le manque d’élèves dans cet établissement scolaire que beaucoup considèrent comme une école primaire a toujours fait qu’André-Piolat était sur un terrain mouvant. Des vagues de popularité qui donnaient de l’espoir que le secondaire perdure. Et le CSF soutient qu’il n’y a jamais eu de tentative de modifier ou de remettre en question cette décision
.
« Il y aura le financement et il va y avoir le programme BI qui sera mis en place en septembre 2020. Nous allons avoir l’accréditation. »
La directrice générale adjointe du CSF croit pouvoir garder ces élèves-là pour continuer jusqu’à la 12e année
.