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Qu’a fait David Saint-Jacques dans l’espace?

David Saint-Jacques dans sa combinaison spatiale.

L’astronaute canadien David Saint-Jacques est revenu sur Terre lundi, après avoir passé six mois dans l’espace dans le cadre de la mission Perspective.

Photo : NASA/Agence spatiale canadienne

L’astronaute canadien David Saint-Jacques est revenu sur Terre, après avoir passé six mois dans l’espace, où il a mené plusieurs expériences scientifiques à bord de la Station spatiale internationale (SSI). Retour sur sa mission en orbite.

David Saint-Jacques a passé au total 204 jours dans l’espace.

Il a quitté la Terre le 3 décembre dernier à bord d’un vaisseau Soyouz avec ses coéquipiers, l’astronaute Anne McClain de la NASA et le cosmonaute russe Oleg Kononenko.

La première partie de leur mission a été la plus éprouvante, selon Isabelle Tremblay, de l’Agence spatiale canadienne (ASC).

Pendant plusieurs mois, ils n’ont été que trois membres d’équipage à bord de la Station spatiale internationale, plutôt que six. Il y avait énormément de pression pour réaliser toutes les activités opérationnelles, les tâches d’entretien et les expériences scientifiques. On ne savait pas trop à quoi s’attendre, raconte-t-elle, ajoutant que l’équipage a accompli avec brio tout ce qui était prévu au calendrier.

David Saint-Jacques procède à des travaux sur la Station spatiale internationale, avec la Terre en arrière-plan.

David Saint-Jacques a été le premier astronaute canadien à effectuer une sortie extravéhiculaire pendant une mission de longue durée.

Photo : NASA/Agence spatiale canadienne

David Saint-Jacques n’a pas chômé pour autant après l’arrivée, le 14 mars, des trois autres astronautes qui sont venus compléter l’équipage de la mission Expedition 58-59.

Il a effectué une sortie extravéhiculaire, la première pour un astronaute canadien pendant une mission de longue durée, et a été le premier à manipuler le bras canadien pour attraper un vaisseau-cargo Dragon.

C’est beaucoup de responsabilités pour un astronaute canadien pendant une première mission. C’est tout à fait remarquable, relate Isabelle Tremblay.

Ces responsabilités confiées à l’astronaute de 49 ans sont-elles le signe que le Canada prend une place plus grande dans le programme d’exploration spatiale?

On se démarque, compte tenu du fait qu’on est, parmi les cinq grands partenaires du programme de la Station spatiale internationale, le plus petit, répond Isabelle Tremblay. Et malgré tout, on fait des choses extraordinaires.

David Saint-Jacques aux commandes d’un appareil.

Avant d’attraper le vaisseau-cargo Dragon, David Saint-Jacques avait assisté sa collègue Anne McClain pour récupérer Cygnus.

Photo : NASA/Agence spatiale canadienne

La mission de David Saint-Jacques en quelques dates :

  • 3 décembre : départ vers la Station spatiale internationale
  • 8 avril : première sortie extravéhiculaire
  • 6 mai : attrapé cosmique du vaisseau-cargo Dragon de Space X
  • 24 juin : retour prévu sur Terre

Neuvième astronaute de l’Agence spatiale canadienne à se rendre dans l’espace, David Saint-Jacques est celui qui a effectué le plus long séjour à ce jour en orbite.

La SSI, un laboratoire orbital

David Saint-Jacques prend son pouls.

Comme David Saint-Jacques pour le programme Vascular, les astronautes de la Station spatiale internationale sont les cobayes de leurs expériences scientifiques.

Photo : NASA/Agence spatiale canadienne

Outre les premières expériences qui ont jalonné la mission de David Saint-Jacques, l’astronaute canadien a mené plusieurs expériences scientifiques pour le compte du Canada.

Médecin de formation, il a piloté sept expériences canadiennes portant sur les effets des vols spatiaux sur la santé humaine.

Parmi celles-ci, le programme Marrow vise à déterminer si l’apesanteur influence l'accumulation de gras dans la moelle osseuse et la production, la fonction et la destruction des globules rouges et blancs.

L’expérience TBone mesure quant à elle l'effet de la microgravité sur les os, qui subissent un vieillissement accéléré dans l’espace. Enfin, dans le cadre de Vascular, on cherche à déterminer comment et pourquoi les artères des astronautes perdent parfois de leur élasticité dans l’espace.

Il manipule l’équipement nécessaire à l’expérience.

Pour l’expérience Radi-N2, David Saint-Jacques gardait en tout temps sur lui un détecteur à bulles lui permettant de mesurer le rayonnement, dont les niveaux sont plus élevés dans l’espace que sur Terre.

Photo : NASA/Agence spatiale canadienne

Le Canada a fait un choix stratégique d’orienter son programme scientifique sur la recherche sur les humains, de comprendre l’effet des vols spatiaux sur leur santé, explique Isabelle Tremblay, qui se spécialise en sciences de la vie et en médecine spatiale à l’ASC.

D’étudier la santé humaine dans le milieu spatial, un environnement unique, nous permet de voir la santé, autant physique, mentale que sociale, sous une nouvelle lumière, et de faire de nouvelles découvertes qui nous sont utiles à tous ici sur Terre, ajoute-t-elle.

David Saint-Jacques a même contribué à une première expérience psychosociale canadienne, en répondant à plusieurs questionnaires portant sur sa cohabitation au sein d’un équipage multinational d’astronautes confiné dans la SSI.

L’astronaute a aussi participé à la mise en service et à la démonstration de nouvelles technologies canadiennes à bord de la station, comme le bioanalyseur et le biomoniteur.

L’appareil bleu a la taille d’une console de jeu vidéo.

Le bioanalyseur est un appareil qui permet d’analyser le sang, l’urine et la salive des astronautes.

Photo : NASA/Agence spatiale canadienne

Le bioanalyseur est un instrument de la taille d’une console de jeu vidéo qui permet d’analyser en temps presque réel de petits échantillons de sang, d’urine ou de salive.

Auparavant, les astronautes devaient congeler ces fluides pour les envoyer sur Terre à des fins d’analyse. Deux ou trois heures suffisent maintenant à l’obtention des résultats, qui sont systématiquement transmis aux chercheurs de l’ASC.

Il flotte en apesanteur dans la Station spatiale internationale.

David Saint-Jacques porte le biomoniteur, un maillot qui surveille ses signes vitaux.

Photo : NASA/Agence spatiale canadienne

Le biomoniteur, pour sa part, est un maillot intelligent porté en tout temps par les astronautes de la SSI et qui surveille leurs signes vitaux. Il réduit au minimum le temps à consacrer aux différents examens qu’ils doivent mener sur leur corps.

Avant de porter le maillot, les astronautes devaient manipuler électrogrammes et tensiomètres, notamment, des appareils encombrants et qui prennent du temps à utiliser.

Grâce à des capteurs métalliques collés contre la peau, le maillot mesure désormais systématiquement le pouls, la pression artérielle, le rythme cardiaque et la température du corps, entre autres, et transmet automatiquement les données au sol, où des scientifiques surveillent la santé des astronautes.

Ces technologies sont testées dans l’espace, mais pourraient aussi servir sur Terre. Portatifs, le bioanalyseur et le biomoniteur pourraient permettre d’intervenir rapidement en zones sinistrées ou en régions éloignées, où l’accès aux soins médicaux est limité.

Les sujets que nous choisissons se trouvent à la convergence des besoins de l'exploration spatiale et des besoins terrestres.

Une citation de Isabelle Tremblay, de l’Agence spatiale canadienne

Les expériences menées par David Saint-Jacques dans l’espace font partie d’un travail d’équipe mené par les chercheurs associés à l’Agence spatiale canadienne.

Les chercheurs passent la plupart de leur temps à faire de la recherche pour résoudre des problèmes de santé qui nous affectent ici sur Terre, souligne Isabelle Tremblay. L’accès à l’environnement spatial leur permet d’étendre leurs recherches et de regarder les phénomènes qui affectent notre santé d’une manière différente.

David Saint-Jacques en vidéoconférence sur un écran géant.

David Saint-Jacques a répondu aux questions d’élèves à plus d’une reprise pendant sa mission.

Photo : NASA/Agence spatiale canadienne

Toutes les expériences menées par David Saint-Jacques dans l’espace ont été documentées au cours des dernières semaines sur les réseaux sociaux.

Outre la science, l’autre volet important de retombés d’une mission spatiale, c’est l’effet d'inspirer les Canadiens, insiste la représentante de l’Agence spatiale canadienne.

C’est important pour David de partager son expérience, parce que ça démontre l'utilité des vols spatiaux habités. C’est important que les Canadiens comprennent ce que nos investissements leur rapportent, soutient-elle.

Pour sa mission d’éducation, l’astronaute a aussi procédé à une vingtaine de communications, par vidéoconférence ou signal radio, avec des jeunes de partout dans le monde, pour stimuler leur intérêt pour les sciences.

Le saviez-vous?

David Saint-Jacques était aussi le médecin de bord de la Station spatiale internationale. Et preuve que les astronautes doivent savoir tout faire dans l’espace, David Saint-Jacques a même coupé les cheveux de ses collègues chaque mois. L’astronaute canadien a aussi dû réparer la toilette.

Le début d’un nouveau chapitre

Il regarde la Terre par une fenêtre de la Station spatiale internationale.

David Saint-Jacques a été une source d’inspiration et un modèle pour les jeunes.

Photo : NASA/Agence spatiale canadienne

Le retour de David Saint-Jacques sur Terre n’est pas la fin de sa mission ni le début de vacances bien méritées. Les premières semaines de son retour seront intenses, soutient Isabelle Tremblay.

On va mesurer des paramètres qui vont nous permettre de comprendre les différences entre la santé de David avant qu’il parte dans l’espace et à son retour, poursuit-elle.

Son horaire après le retour est très chargé. C’est un défi, parce que les astronautes sont très affectés. La réadaptation à la gravité terrestre est très difficile.

Une citation de Isabelle Tremblay, de l’Agence spatiale canadienne

Ces mesures post-mission sont essentielles, puisque la SSI demeure limitée sur le genre d’examens qui peuvent y être pratiqués. Il est impossible, par exemple, d’y faire une résonance magnétique.

Les scientifiques vont donc utiliser tous les instruments disponibles sur Terre pour terminer leurs examens, colliger les données et commencer à les analyser au courant des prochains mois.

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