Pleins gaz pour attirer les travailleuses sur le chantier LNG Canada à Kitimat

De gauche à droite : le président de LNG Canada, Andy Calitz, la ministre provinciale Michelle Mungall ainsi que Phil Clark, directeur de projet de JGC Fluor, embauché sur le chantier.
Photo : Radio-Canada / Maud Cucchi
LNG Canada veut recruter davantage de mécaniciennes, de soudeuses ou encore d’électriciennes. Pour cela, l'entreprise gazière inaugure Your Place, un programme de formation de quatre semaines à Kitimat, au nord de la Colombie-Britannique.
Le programme garantit aux femmes qui l'auront suivi un contrat avec LNG Canada ou avec l’un de ses sous-traitants sur le chantier de construction du nouveau pipeline de gaz naturel entre Dawson Creek et Kitimat.
L’entreprise évalue qu’elle devra embaucher jusqu’à 7500 travailleurs aux périodes du chantier les plus achalandées. Or, les femmes ne représentent que 5 % des effectifs dans les métiers de la construction.
Le président-directeur général de LNG Canada, Andy Calitz, aspire à doubler ce pourcentage et espère recruter plusieurs centaines de candidates au cours des 18 prochains mois grâce à ce programme.
LNG Canada ne considère pas ce manque de diversité comme le problème des femmes, mais celui du milieu de travail et qui a besoin d’être traité, confronté et réglé.
La formation aura lieu à l’Institut Kitimat Valley (KVI) dans le but d’attirer les candidates du nord de la province et des communautés autochtones voisines.
Elle leur fournit gracieusement formation, hébergement, matériel et équipement nécessaires pour les cours, ainsi que le transport en avion pour celles qui n’habiteraient pas à proximité.
LNG Canada a bénéficié de l’aval du gouvernement provincial de la Colombie-Britannique et d’un soutien exceptionnel du fédéral, lequel lui a octroyé l’investissement le plus important du secteur privé dans l’histoire du Canada.
Garantir un environnement sécuritaire
La ministre de l'Énergie de la Colombie-Britannique, Michelle Mungall, a rappelé certaines conditions de soutien de son gouvernement : l’embauche de résidents de la province, mais aussi celle de travailleuses.
Attirer davantage de femmes compte, parce qu’on mérite d’avoir des emplois bien payés et on mérite aussi d’avoir un environnement de travail sécuritaire et encourageant.
Le PDG de LNG Canada s’est engagé à prendre des mesures pour prévenir le harcèlement physique et psychologique au sein de son entreprise.
« Il s’agit de comprendre l’atmosphère en y étant le matin, à l’heure du petit déjeuner, précise-t-il. S’asseoir avec les travailleuses et leur demander quelle est l’ambiance, c’est ainsi qu’on peut savoir. »
Une place controversée pour Your Place
Le programme soulève néanmoins des critiques de la part d’organismes d’aide aux femmes victimes d’abus.
La porte-parole de la maison d'hébergement Vancouver Rape Relief, Hilla Kerner, reproche à la multinationale de vouloir redorer son image d'entreprise polluante.
On ne pense pas que ce soit efficace de recruter des femmes pour leur donner des emplois dans des entreprises nocives.
« Nous pensons plutôt qu’il faut trouver des solutions rapides et efficaces pour, d’un côté, protéger notre planète de davantage de destruction, mais aussi offrir aux femmes un certain soutien financier afin qu’elles n’aient pas recours, ni ne participent aux industries qui nous nuisent à tous. »
Le projet LNG Canada prévoit la construction d’un nouveau pipeline de 670 kilomètres d’ici 2024 pour acheminer le gaz naturel de Dawson Creek, dans le nord-est de la Colombie-Britannique, jusqu’à Kitimat sur la côte.
L’usine prévoit exporter 26 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié chaque année, surtout en Asie.