5 choses à savoir en vue de la décision sur Trans Mountain
Un camion décharge des tuyaux à Edson, en Alberta, lundi, en vue de l'agrandissement du pipeline Trans Mountain.
Photo : Radio-Canada / Terry Reith
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Ottawa doit annoncer aujourd'hui s’il va de l’avant avec l’expansion de l’oléoduc Trans Mountain, reliant les sables bitumineux de l'Alberta à la côte ouest de la Colombie-Britannique. Voici cinq choses à savoir sur ce projet d'expansion de pipeline qui divise l’ouest du pays.
Approuvé il y a trois ans
C'est la deuxième fois que le gouvernement Trudeau doit se prononcer sur l'avenir du projet Trans Mountain, jugé nécessaire pour acheminer le pétrole albertain vers les marchés étrangers. L'expansion doit permettre de pratiquement tripler la capacité de l'oléoduc déjà en place, soit en passant de 300 000 à 890 000 barils de pétrole par jour.
Ottawa avait déjà approuvé le projet en 2016, mais à la suite d’une contestation au fédéral, l’Office national de l’énergie (ONE) a dû procéder à une nouvelle évaluation, les communautés autochtones n’ayant pas été suffisamment consultées au préalable.
En février dernier, l’ONE a réitéré l’intérêt public du projet, ajoutant 16 recommandations à ses 156 conditions initiales.
Un achat qui complique les choses
L’achat du pipeline par le gouvernement fédéral à la compagnie Kinder Morgan au coût de 4,5 milliards de dollars, l’année dernière, rend peu probable une décision défavorable.
S’il va de l’avant avec l’expansion du pipeline, le gouvernement devra toutefois délier davantage les cordons de la bourse. Selon les scénarios les plus coûteux, les montants nécessaires pourraient atteindre 9,3 milliards de dollars.
Mais certains groupes autochtones ont récemment annoncé vouloir investir dans le projet pour devenir actionnaires majoritaires, ce qui pourrait alléger la facture.
Un nouveau gouvernement qui change la donne
L’élection de Jason Kenney en Alberta, en avril, complique les choses pour le gouvernement fédéral.
Les libéraux misent beaucoup sur l’idée de concilier économie et environnement. L’expansion du pipeline était assortie de deux conditions pour l’Alberta : une taxe sur le carbone et un plafond d’émissions de gaz à effet de serre pour les grands émetteurs.
Or, en arrivant au pouvoir, Jason Kenney a aboli la taxe provinciale sur le carbone, tout en démontrant une certaine ouverture pour un plafond d’émissions.
Le fédéral ayant annoncé que la taxe fédérale sur le carbone allait entrer en vigueur le 1er janvier prochain en Alberta, il peut toujours considérer que les conditions pour l’expansion sont encore en place.
Des épaulards en danger
La Colombie-Britannique s’inquiète de l’augmentation de la circulation maritime associée au projet. Une fois l’expansion achevée, le nombre de pétroliers passera de un par semaine à un par jour.
Lors de sa deuxième évaluation environnementale, l’ONE a d’ailleurs conclu que l’augmentation de la circulation maritime aura des répercussions négatives sur la population d’épaulards du sud, considérée comme menacée.
Dans son rapport remis en février dernier, l'ONE a aussi fait des recommandations non contraignantes afin de diminuer les risques pour la sécurité marine.
Un oui qui ne veut pas dire nécessairement oui
Même si Ottawa annonce qu’il va de l’avant avec la construction, celle-ci pourrait être retardée par des litiges devant les tribunaux. Déjà, la Colombie-Britannique a porté sa cause devant la Cour suprême.
Le grand chef de l'Union des chefs autochtones de la province, Stewart Phillip, affirme aussi que le consentement des Autochtones le long du tracé doit être unanime, ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle.
Toutefois, Ottawa pourrait aussi approuver le projet de façon conditionnelle en exigeant des changements dans le tracé pour accommoder certaines communautés autochtones, ce qui entraînerait des délais supplémentaires.