Chantier de la Citadelle : des résidents n'en peuvent plus des poids lourds

Les travaux de restauration de la Citadelle de Québec doivent se poursuivre jusqu'en 2021.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Exaspérés par les travaux de réfection de la Citadelle de Québec, les résidents de l'avenue Saint-Denis ont multiplié les plaintes ces dernières années. Après avoir obtenu l'assurance que le chemin d'accès au chantier qui se trouve devant chez eux ne serait utilisé qu'exceptionnellement, ils constatent que la Défense nationale ne respecte pas ses engagements.
Selon la dizaine de résidents rencontrés par Radio-Canada, le camionnage incessant sur leur rue dure depuis au moins sept ans alors que de nombreux poids lourds pourraient emprunter l’entrée principale de la côte de la Citadelle.
Le bruit, la poussière et les odeurs de carburant commencent à miner leur qualité de vie et même leur santé.
Personnellement, moi ça me rendait malade. J'étais rendue sur les Ativan pour être capable de dormir; les antidépresseurs pour me remettre dans la journée. Là, ça fait!
, rage Marie-Hélène Parant.
Au cours des dernières années, elle et de nombreux voisins ont tenté différentes démarches auprès du ministère de la Défense nationale et des élus locaux pour se faire entendre.
En mars 2019, une lettre signée par le commandant Sébastien Bouchard indique que la Défense nationale limitera l’utilisation de la rampe d’accès
et que exceptionnellement, les véhicules lourds ne pouvant pénétrer par [l'entrée principale] seront autorisés à utiliser la rampe d’accès
.
Quelques minutes sur le site jeudi matin ont toutefois permis de constater que les véhicules lourds sont encore très nombreux à circuler sur l’avenue Saint-Denis et sur le chemin temporaire en gravelle pour accéder au chantier.
Il n'y a plus de crédibilité face à l'information qui nous parvient parce qu'à chaque fois, c'est comme prolongé, il y a des changements. On ne sait plus qui croire, on est tanné tout simplement
, soupire Daniel Deslauriers, qui habite le secteur depuis plus de 10 ans.
« Vu que c'est la Défense nationale qui gère, ce n'est pas la Ville, on dirait que tout le monde se renvoie la balle. »
Une perte de contrôle
Selon le conseiller municipal Jean Rousseau, il n’est pas rare que le chantier situé sur des terrains fédéraux soit en activité bien au-delà des heures prévues dans la réglementation municipale, soit de 7 h à 21 h.
Il y a une perte de contrôle sur les allées et venues par l’intermédiaire de cette rampe, point à la ligne. Il faudra que le ministère de la Défense soit beaucoup plus proactif.
« On sent que les entrepreneurs, les camionneurs, profitent de cette rampe pour ne pas avoir à passer par ce qu'on appelle la porte principale, le serpentin, qui est plus difficile à naviguer. »
Il demande notamment à la Défense nationale de surveiller en permanence les allées et venues sur la rampe d’accès temporaire pour valider que ces passages sont effectivement nécessaires dans le contexte d’une construction
.
Un accès bientôt permanent?
Une fois le chantier complété, en 2021, la Défense aurait l’intention d’aménager un accès permanent à la Citadelle à partir de l'avenue Saint-Denis.
Même si cet accès est uniquement prévu pour les véhicules d’urgence, Jean Rousseau estime que ce projet est inacceptable
compte tenu du caractère historique et patrimonial du site.
C’est pas vrai qu’on va bâtir une rampe permanente sur ce site-là
, tranche sans hésiter l’élu du district Cap-aux-Diamants.
Les résidents déjà épuisés par les travaux des dernières années, dont Pierre Gagnon, ne veulent pas non plus de cet accès permanent.
Ce serait épouvantable, juge-t-il. C'est déraisonnable comme toutes les interventions qui ont été faites jusqu'à date, sans aucune planification, sans aucun respect.
Tous ces enjeux doivent être abordés lors d’une rencontre prévue vendredi après-midi avec le ministre fédéral Jean-Yves Duclos et des représentants de la Défense nationale.